La prolifération des missiles de tout type (balistiques, de croisière, antiradiation, antinavire, etc.) s’aggrave. Impliquant il y a quelques années un nombre limité d’acteurs, elle concerne aujourd’hui de nombreux pays et accompagne une hausse significative des investissements en armement dans de vastes régions (Proche et Moyen-Orient, Asie-Pacifique notamment).
La DGRIS contribue à l’élaboration de la stratégie française en matière de défense antimissile.
Le Livre Blanc de 2013 avait rappelé les priorités françaises dans ce domaine : défense antimissile de théâtre, pour conserver notre liberté d’action et lutter contre les stratégies de déni d’accès, et alerte avancée pour assurer une bonne connaissance de la menace. En toute continuité, la Revue stratégique de défense et de sécurité nationale de 2017 fait de la protection des forces déployées contre les menaces air-surface et balistiques l’une des aptitudes dont doivent disposer nos armées.
La prolifération des missiles de tout type (balistiques, de croisière, antinavire, etc.) et de tout niveau technologique s’aggrave en effet. Impliquant il y a quelques années un nombre limité d’acteurs, elle concerne aujourd’hui de nombreux pays et accompagne une hausse significative des investissements en armement dans de vastes régions (Proche et Moyen-Orient, Asie-Pacifique notamment). Par les liens étroits qu’ils peuvent entretenir avec des puissances régionales ou en raison de la faillite de certains États, certains acteurs non-étatiques disposent également aujourd’hui de gammes variées de roquettes et missiles.
Ces arsenaux peuvent être utilisés pour limiter les capacités d’action des puissances militaires occidentales en faisant peser une menace directe et permanente sur leurs zones de déploiement, leurs points d’appui ou d’entrée-sortie sur les théâtres d’opération (stratégies de déni d’accès).
La France a lancé, dès 1999, le programme Famille de missiles sol-air futurs (FSAF) pour faire face à cette multiplicité des menaces. Il a notamment donné naissance au missile ASTER 30, protégeant aujourd’hui les frégates françaises contre les menaces aérobies (y compris certains types de missiles). Il est également mis en œuvre par le système terrestre SAMP/T (armée de l’air), en charge de la défense antimissile de théâtre et apte à l’interception sur 360° de tout type de missile, y compris les missiles balistiques de courte portée. La prochaine version de l’ASTER (B1NT), produite en partenariat avec l’Italie, est attendue en 2024. Ses évolutions permettront d’améliorer la contribution du SAMP/T à la capacité otanienne de défense antimissile balistique de théâtre. En 2005, afin de protéger ses forces déployées en opération, l’Alliance atlantique lançait en effet un programme de commandement et de contrôle (C2) commun pour coordonner les systèmes de défense antimissile des pays membres.
En 2010, au sommet de Lisbonne, les nations décidaient l’élargissement de la mission à la protection des populations et du territoire européens. Sous un strict contrôle politique et au terme d’un effort raisonnable et partagé avec nos Alliés, cette mission de défense contre une menace balistique limitée joue un rôle complémentaire à la dissuasion, sans jamais s’y substituer. Depuis 2016, le dispositif, composé notamment du site Aegis Ashore en Roumanie, est opérationnel 24h/24 et continue de se développer (deuxième site Aegis Ashore en construction en Pologne, opérationnel en 2020).
Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale 2013
OTAN : Concept stratégique de l’Alliance : Sommet de Lisbonne, 2010