Le 4 février, le général Philippe Loiacono, gouverneur militaire de Lyon, et Gilles Courteix, président du MEDEF Lyon-Rhône, ont présidé aux Ecoles militaires de santé de Lyon-Bron (EMSLB) un évènement abordant le thème du recrutement de militaires blessés au sein d’entreprises privées.
Rassemblant militaires et civils, anciens soldats blessés et chefs d’entreprise, médecins de guerre et responsables d’entreprises privées, cette rencontre s’est penchée sur le thème : « Recruter dans nos entreprises des militaires blessés : un partenariat gagnant-gagnant, un engagement citoyen ». Présentée sous la forme de tables rondes et animée par le journaliste Bernard de la Villardière, personnels civils, blessés et militaires ont pris la parole afin de partager leur expérience dans le domaine.
En ouverture de cet évènement, Gilles Courteix, président du MEDEF Lyon-Rhône, a remercié les soldats pour leur engagement dans la lutte pour notre liberté, ajoutant que « nous autres, entrepreneurs, sommes fiers de pouvoir, nous aussi, jouer un rôle social (…). Il y a des valeurs communes entre nos deux mondes, celui du soldat et celui de l’entreprise ». Anissa Kheder, député du Rhône et auteure d’un rapport d’information sur le sujet pour l’Assemblée nationale, a également pris la parole : « Cet évènement est nécessaire parce que nous devons accompagner au mieux nos militaires blessés, ceux qui ont servi la Nation avec courage et qui en ont payé le prix. »
Si recruter un militaire blessé est un acte citoyen et un hommage au sacrifice fait par l’ancien combattant, c’est aussi un acte renforçant l’entreprise : « Ces militaires au-delà de leur situation de handicap ont de vraies valeurs d’engagement et d’exemplarité. On parle souvent de diversité et de complémentarité dans les équipes. Recruter un militaire blessé amène cette complémentarité. Il y a aussi une fierté pour le collaborateur de travailler dans une entreprise qui a un engagement social. C’est moi qui devrais vous dire merci », a souligné Charles Feissinger, directeur de la diversité pour Michelin France.
« Moi, j’allais bien, c’est le monde qui n’allait plus. Mes frères d’armes m’ont tendu la main pour me sortir de là. La cellule d’aide aux blessés de l’armée de Terre m’a aidé à réaliser que c’était fini. Je me suis dit : qu’est-ce que je vais faire ? C’est le travail qui me maintient en vie. Le blessé a perdu confiance en lui, mais il est prêt à tout donner », a témoigné Marc, soldat blessé au Kosovo, puis en Afghanistan et encore au Mali, et travaillant actuellement chez Nexter à Roanne.
« Pourquoi recruter un militaire ? parce qu’il a les valeurs que l’on recherche. Notre objectif est aussi un objectif d’inclusion : ne laisser personne au bord du chemin », a ajouté Sophie Sidos, présidente de la fondation Louis Vicat.
Concluant le séminaire, le général Loiacono a rendu hommage aux femmes et aux hommes s’étant investis pour la défense de la France, et a souligné l’importance de cette initiative de recrutement, tant pour les blessés eux-mêmes que pour les entreprises : « un soldat blessé n’attend pas de la pitié, il recherche une nouvelle cause à servir, une institution à qui se donner à nouveau, corps et âme. »
Pour que personne ne reste « au bord du chemin », les Armées bénéficient d’un dispositif complet : le Service de santé des armées soigne, les cellules d’aide aux blessés accompagnent et Défense mobilité reconvertit, en lien avec plus de 7 000 PME et 36 grands groupes en France. La Cellule d’aide aux blessés de l’armée de Terre (CABAT) a pour mission de soutenir dans l’urgence et dans la durée les blessés et les familles endeuillées en service. Elle accompagne les blessés dès leur hospitalisation et les suit durant leur convalescence jusqu’à leur réinsertion dans l’institution militaire ou leur reconversion dans le secteur civil. Enfin, l’ensemble des armées et services participent au projet interarmées ATHOS dont le pilotage a été confié à l’armée de Terre pour l’année d’expérimentation 2021. |
Sources : DICOD
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