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Le Laboratoire d’analyses, de surveillance et d’expertise de Marine (LASEM) de Cherbourg en déploiement opérationnel au Mali

Mise à jour  : 05/02/2021 - Direction : DCSSA

Le pharmacien des armées Coralie du Laboratoire d’analyses de surveillance et d’expertise de la Marine (LASEM) de la base navale de Cherbourg a été déployé durant 10 jours dans le cadre de l’opération BARKHANE afin de procéder à des prélèvements de sols sur trois sites au Mali.

Unique laboratoire des armées accrédité par le Comité français d’accréditation (COFRAC) pour l’analyse des sols et sédiments, le LASEM Cherbourg est régulièrement sollicité par les théâtres d’opérations extérieures. Différents éléments chimiques sont recherchés. Les finalités de ces campagnes de prélèvements sont multiples et visent notamment à :

  • cartographier l’état de pollution d’un terrain nouvellement occupé par l’armée ou lors d’un projet d’extension d’un camp existant (point zéro) et renouveler cette cartographie après le désengagement des forces armées ;
  • estimer les risques sanitaires pour les militaires déployés dans le cadre de la prévention des risques professionnels en opération (PRPO) ;
  • évaluer l’efficacité des moyens de dépollution des sols mis en œuvre suite à une pollution avérée.

Une importante phase préparatoire est effectuée au laboratoire en amont de la mission, notamment en collaboration avec le centre du soutien des opérations et des acheminements (CSOA) et de l’antenne infrastructure du théâtre. La stratégie d’échantillonnage est définie en considérant de nombreux paramètres tel que la configuration du terrain, son étendue, ses caractéristiques topographiques, l’historique du site, la prévision d’implantation des futures entités s’il s’agit d’un nouveau camp, etc.

Dans le cadre de l’accréditation, les normes d’analyse imposent une conservation des échantillons au froid jusqu’à leur arrivée au laboratoire. Aussi, pour certains paramètres d’intérêt, il est impératif que l’analyse ait lieu au plus tard dans les sept jours suivant le prélèvement. Pour répondre à ces exigences, une parfaite coordination des différents acteurs ainsi que des vecteurs aériens et terrestres est nécessaire, en amont du déploiement comme sur le terrain.

Le concours d’engins de terrassement (entreprises locales du bâtiment ou moyens du génie) peut être requis. L’enregistrement de la localisation précise des points par le relevé des coordonnées GPS est indispensable puisque cette manœuvre de prélèvement sera réitérée aux mêmes positions lors du désengagement des forces. Des résultats comparables entre ces deux campagnes permettront de certifier l’absence de pollution additionnelle lors de la rétrocession de la parcelle à l’État partenaire.

Par la rédaction d’un procès-verbal, un prévôt du théâtre atteste la réalisation des prélèvements conformément au mode opératoire préétabli par le laboratoire et aux exigences spécifiées. La rédaction de ce procès-verbal permet de garantir le caractère opposable des analyses réalisées si un contentieux apparaît. En lien avec les gendarmes de l’air des bases aériennes françaises, il facilite également les démarches de récupération du fret lors de son arrivée en métropole. Une fois les prélèvements réceptionnés, plusieurs semaines de travail sont nécessaires aux techniciens du Laboratoire de chimie analytique (LCA) du LASEM de Cherbourg pour procéder au traitement des matrices (lyophilisation, minéralisation, extractions multiples, injection dans les appareils d’analyse, etc.). À l’issue de cette succession d’étapes, les résultats et conclusions opposables sont formalisés dans un rapport d’essai puis communiqués au théâtre.

De par son haut niveau d’expertise reconnu dans l’analyse des sols et sédiments, le LASEM Cherbourg constitue ainsi un maillon essentiel de la chaîne opérationnelle, concourant à la réussite des missions d’intérêts prioritaires pour les armées.

Sources : EMA