Le 13 décembre 2016, a eu lieu l’assemblée plénière du Conseil supérieur de la réserve militaire (CSRM), à l’Ecole militaire. Elle était présidée par le général de division Gaétan PONCELIN DE RAUCOURT, Secrétaire général du Conseil supérieur de la réserve militaire, également Secrétaire général de la Garde nationale, Directeur de projet « Réserve 2019 » et Délégué interarmées aux réserves. Cette assemblée avait pour principal objectif de présenter aux 79 membres du conseil les éclairages et tendances chiffrées de 2016 sur la réserve militaire et de présenter la garde nationale et le projet relatif à l’avenir du Conseil supérieur de la réserve militaire. Le secrétaire d’Etat chargé des anciens combattants et de la mémoire, Monsieur Jean-Marc TODESCHINI, a prononcé le discours de clôture de cette séance.
Le secrétaire général a ouvert cette assemblée plénière en témoignant « de l’exceptionnelle dynamique qui anime les réserves militaires et en particulier la réserve opérationnelle de niveau 1. En effet, depuis les attentats de janvier 2015, et plus encore depuis le 14 juillet dernier, la réserve d’une manière générale a retrouvé un sens et un élan. La mobilisation sans précédent des réservistes des forces armées et des formations rattachées ces derniers mois, leur motivation mais aussi l’intérêt que suscite ce dispositif auprès de nos concitoyens en attestent. Le rapport d’évaluation de la réserve militaire 2015 marque très clairement une stabilisation des effectifs, la première depuis l’année 2008, et une augmentation significative du taux d’emploi des réservistes. 2015 aura donc été l’année de l’inflexion et 2016 sera celle de l’accélération. Ainsi, entre le 1er janvier 2015 et le 1er octobre 2016, les effectifs des réserves opérationnelles de niveau 1 des forces armées et formations rattachées ont augmenté de 6% et leur taux d’emploi de 46%. Après 7 années consécutives de baisse, nous avons collectivement, en un peu moins de 2 ans, pratiquement retrouvé les effectifs de l’année 2008, année pendant laquelle les réserves avaient atteint un sommet, et nettement dépassé le taux d’emploi de l’époque. Cette communauté d’hommes et de femmes généreux, forte aujourd’hui de près de 60 000 personnes, permet de mieux répondre aux enjeux stratégiques, aux besoins des forces armées et aux attentes de nos concitoyens désireux de servir. Leur engagement est devenu indispensable au fonctionnement de nos institutions. Grâce à eux, ces dernières peuvent faire face à la simultanéité des opérations et à un taux d’engagement très élevé. Ainsi en 2016, 4 500 réservistes sont employés en moyenne chaque jour sur toute la palette de leurs missions.»
Concernant la réserve opérationnelle de disponibilité, « Elle représentait, fin 2015, 127 022 hommes et femmes, dont 98 269 ayant servis dans les armées, directions et services et 28 753 dans la gendarmerie. Sa force réside dans le volume de réservistes potentiellement convocable. Un exercice de convocation a été mené fin mars au sein de l’armée de Terre (exercice VORTEX). Il a été riche en enseignements et a permis d’initier une série de travaux portant notamment sur l’organisation des convocations et le concept d’emploi de la RO2. Très concrètement, pour 2017, ces travaux déboucheront sur un mémento et un planning de convocation à l’usage des armées, directions et services du ministère de la Défense. »
Concernant la réserve citoyenne de défense et de sécurité, « les forces armées et formations rattachées l’emploient bien au-delà des missions de rayonnement, de développement de l’esprit de défense et du lien armées Nation pour lesquels elle avait été initialement conçue. Le cas de la réserve de cyberdéfense, inscrite dans la Loi de Programmation Militaire, illustre les pistes d’évolutions possibles. Cette réserve, basée sur un noyau de réservistes opérationnels (400), sera principalement constituée de réservistes citoyens (4 000 en cible), recrutés au sein des grandes écoles et entreprises d’informatique ou de télécommunication. Sa force résidera dans la capacité de bascule très rapide du statut de réserviste citoyen à celui de réserviste opérationnel en cas de crise. Ce principe original pourrait dans un premier temps être appliqué à d’autres organismes, puis généralisé.»
Le secrétaire d’Etat chargé des anciens combattants et de la mémoire, Monsieur Jean-Marc TODESCHINI, s’est exprimé sur la Garde nationale et l’avenir du Conseil supérieur de la réserve militaire : « la création de la Garde Nationale est une réponse à la situation que nous connaissons et, bien plus encore, elle représente un symbole fort. Elle symbolise le renforcement de l’esprit de défense et du lien armées-Nation, garant de la cohésion nationale et de l’esprit de résilience face aux menaces actuelles. (…) La création de la garde nationale aura un impact majeur sur le développement et l’évolution des réserves militaires. (…) Dans ce contexte, c’est vous qui constituerez le noyau dur du CSRM rénové et simplifié. Cette réforme du CSRM, corollaire à la création de la garde nationale, va nécessiter la révision des textes qui organisent les missions, l’organisation et le fonctionnement du Conseil supérieur. Des travaux sont déjà en cours, en même temps que ceux qui organisent le secrétariat général de la garde nationale. En début d’année prochaine, les nouveaux textes réglementaires devront avoir été publiés. Le CSRM ne disparaît pas. Il sera allégé dans son fonctionnement. Votre rôle en matière de consultation sur la politique de la réserve et notamment sur le statut, sera renforcé et vous serez réunis au moins une fois par an. Votre action en matière de développement de l’esprit de défense, de lien armée-Nation reste entier et primordial dans le contexte de montée en puissance de la garde nationale et des réserves militaires. Ce CSRM rénové préservera votre représentativité. Par ailleurs, je n’oublie pas la réserve citoyenne de défense et de sécurité, qui comme vous le savez, ne fait pas partie de la garde nationale mais est essentielle. C’est pourquoi, le secrétaire général du CSRM continuera de veiller à la cohérence des politiques menées en matière de réserve citoyenne au sein des forces armées et formations rattachées. »