Le Commando Trépel est créé le 19 mai 1947 et porte le nom du capitaine Charles Trépel. Né le 21 décembre 1908 à Odessa en Crimée, Charles Trépel est chassé de Russie par la révolution en 1917. Après un séjour en Allemagne qu’il quitte lors de l’arrivée au pouvoir des Nazis, il arrive en France en 1933. Engagé en 1939 comme officier de réserve dans l’artillerie, il est démobilisé en 1940 après l’armistice. Il passe alors en Espagne où, fait prisonnier il s’évade et rejoint Barcelone puis Gibraltar fin 1941 et l’Angleterre. En mai 1942, il intègre les Forces Françaises Libres et le groupe de Fusiliers Marins Commandos du Lieutenant de vaisseau Kieffer. Très rapidement il prend le commandement de la Troop N°8. Il participe alors à l’élaboration des opérations appelées « Hardtack ». Dans la nuit du 27 au 28 février 1944, il disparaît en raid sur les côtes de Hollande à Wassenaar. Il est nommé chevalier de la légion d’honneur à titre posthume le 10 octobre 1946. Le Commando est baptisé de son nom sur proposition du capitaine de corvette Philippe Kieffer.
Crée en 1947 à partir d’hommes formés au centre Sirocco, le commando est successivement embarqué sur le Richelieu puis la Gloire en Indochine avant de servir de commando d’instruction en Métropole.
En 1952 il est envoyé en Tunisie pour participer à la répression des troubles dans les régions de Bizerte, Mateur et Sfax.
De 1955 à 1960, le Commando Trépel est employé en Algérie aux opérations de maintien de l’ordre. Il intervient en particulier dans les départements d’Alger et de Bone, dans le Djebel de Mzi et participe à l’opération Prométhée dans les monts Xours en 1959.
Rattaché depuis 1959 au Groupement Opérationnel des Commandos, le Commando rentre en France en septembre 1960 dans la région de Toulon, puis s’installe à Lorient en 1969 avec quatre des cinq unités du Groupement des Fusiliers Marins Commandos. Cette même année il intervient au Tchad.
En 1983 et 1984 il est au Liban au sein de la FMSB, dont il est l’un des derniers éléments à quitter le port de Beyrouth en 1984. Il reviendra fin 1989 nouveau à Beyrouth dans le cadre de l’opération Capselle.
Lors du conflit Irakien de 1990 et la Guerre du Golfe, il participe aux missions Artimon de contrôle de l’embargo et prend part à l’opération Daguet à bord du TCD Foudre.
En 1991, il exécute la mission Bérénice en Somalie en évacuant les ressortissants français et étrangers de Mogadiscio. De 1991 à 1999, le Commando Trépel est présent sur de nombreux théâtres d’opérations : Zaïre, Haïti, Mururoa, Djibouti, Adriatique, Somalie, Antilles, Afrique Equatoriale, Rwanda.
La diversité des missions s’est accrue durant cette décennie qui correspond à l’intégration du Commando au commandement des Opérations Spéciales.
Entre 1999 et 2001, il est déployé en ex-Yougoslavie où, lors de l’opération Astrolabe, le Commando est à la tête d’un Groupe Interarmées de Forces Spéciales tout comme au Timor Oriental lors de l’opération Santal.
Le 12 mars 2001, le commando est rattaché à la FORFUSCO et devient la même année à dominante opérationnelle « Assaut/extraction ».
La dernière décennie voit l’engagement croissant du commando dans les opérations du commandement des opérations spéciales, mais également dans des opérations aéromaritimes notamment Héraclès et en Afghanistan. La lutte contre le narcotrafic voit le commando se déployer régulièrement aux Antilles. Tous ces engagements opérationnels démontrent eux aussi la valeur militaire du commando et celle des hommes qui le composent.
Le souvenir du capitaine Charles Trépel est toujours présent aujourd’hui au sein du commando et chacun a à cœur de faire honneur à cet illustre ancien dont ils sont fiers de porter le nom.
Sources : © Marine nationale
Droits : Ministère des armées