La Force Maritime des fusiliers marins et commandos

Fusiliers marins :

Marins combattants, les fusiliers marins assurent différentes missions, 7 jours sur 7 et 24h sur 24:

- Défense militaire et défense maritime du territoire (protection des installations de la défense nationale, en métropole, en outre-mer et à l’étranger, dont celles relatives à la dissuasion ; protection des unités précieuses comme le porte-avions ou les sous-marins) ;

- Appuis aux opérations aéronavales (contrôle des espaces maritimes, lutte contre les activités illicites);

- Participation aux opérations de projection de force (opérations amphibies, protection d’une base française déployée à l’étranger).

L’unité élémentaire d’action des fusiliers marins est l’Équipe de Défense et d’Interdiction Maritime (EDIM).

Chaque EDIM réunit un socle standardisé polyvalent de capacités de feu et de manœuvres nautique et terrestre, ainsi que diverses compétences spécifiques (cynotechnie, tireur de précision, téléopérateur de micro-drones aériens, etc.).

Les unités de fusiliers marins situées sur une façade maritime disposent de moyens nautiques spécialisés pour l’action en milieu portuaire et maritime : Embarcation de Drome Opérationnel de Protection (EDOP) et Vedette de Fusiliers Marins (VFM). 

Les unités de fusiliers marins (UFM) se composent de 3 bataillons et 6 compagnies. L’ensemble des UFM dispose de capacités communes en matière de défense militaire terrestre et cynotechnique.  En supplément, les 3 bataillons et la compagnie de fusiliers marins située à Cherbourg disposent de vecteurs nautiques et d’un bureau opérations-instructions (BOI) chargé notamment de définir les activités d’entraînement et de projection des compagnies, et de répondre aux besoins opérationnels de la Marine.

Ainsi :

- Le bataillon de fusiliers marins Amyot d’Inville, à Brest, compte environ 400 marins, répartis en 3 compagnies de combat et un bureau opérations-instructions (BOI). Il assure notamment la défense militaire de la base navale de Brest, des stations de Kerlouan et du Cranou, de la pyrotechnie Saint-Nicolas et de la base aéronavale de Landivisiau. Lui sont rattachées :

• la compagnie de fusiliers marins (CFM) Bernier, située à Lanvéoc-Poulmic, qui compte environ 70 marins et assure la protection de la base d’aéronautique navale (BAN) ;
• la CFM Brière, à Lann-Bihoué, qui compte environ 70 marins et assure la protection de la BAN;
• la CFM Morel à Sainte-Assise qui compte environ 70 marins et assure la protection du Centre de transmission Marine (CTM).

- Le bataillon de fusiliers marins Détroyat, à Toulon, compte environ 400 marins, répartis en 3 compagnies de combat et un bureau opérations-instructions (BOI). Le bataillon assure notamment la défense militaire de la base navale et de la base sous-marine de Toulon, des pyrotechnies Brégaillon et Tourris, du dépôt de Fontvielle, du fort de Six-Fours, de la base aéronavale de Hyères. Lui sont rattachées :

• la CFM Colmay, sur le site de France-Sud. Elle compte environ 110 marins et assure la protection du Centre de transmission marine ;
•  la CFM Le Sant, sur le site de Rosnay, qui compte environ 70 marins et assure la protection du Centre de transmission marine.

- Le BFM de Morsier, à l’Ile-Longue, compte environ 250 personnes. Elle assure la protection de la base sous-marine de l’Ile-Longue en Bretagne où sont basés les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins et la pyrotechnie de Guenvenez.

- La CFM Le Goffic, à Cherbourg, compte environ 110 hommes. Elle assure notamment la protection de la base navale.

Les commandos Marine : 

Les commandos marine sont les forces spéciales de la Marine. Ils interviennent au profit du Commandement des Opérations Spéciales (COS), de la Marine nationale ou de tout contrôleur opérationnel désigné par l’état-major des Armées, et opèrent dans trois domaines d’actions :

- Les opérations au large (action au large - AAL) ;

- Les opérations de la mer vers la terre (action vers la terre - AVT) ;

- Les opérations spéciales à terre (actions spéciales à terre - AST).

Une des caractéristiques majeures des unités de commandos marine est d’être parfaitement interopérable avec l’ensemble des moyens et unités de la marine nationale (bâtiments, aéronefs, sous-marins) et du COS.

Les 5 commandos d’assaut (Jaubert, Trépel, de Montfort, de Penfentenyo et Hubert) disposent de capacités communes (combat commando, renseignement, actions d’environnement) et maîtrisent une grande variation de modes d’infiltration nautiques, terrestres, et aéronautiques. Ils possèdent également des capacités spécifiques : Capacité de Contre-Terrorisme et Libération d’Otages (CTLO), capacité de mise en œuvre des Équipes de Surveillance et de Neutralisation d’Objectifs (ESNO).

Avec ses nageurs de combat, le commando Hubert met en œuvre les capacités d’action sous-marine des forces spéciales françaises.

Parfaitement intégrés au sein du système des Forces Spéciales (FS) mer, les 2 commandos d’appui aux opérations spéciales mettent en œuvre les capacités suivantes :

- Le commando Kieffer assure la capacité de commandement (de SOTG, Special Operation Task Group, ou de JSOTF, Joint Special Operation Task Force) et détient une expertise dans le renseignement multi-capteurs. En outre, il met en œuvre des appuis spécialisés pour l’engagement (cynotechnie, drones, NRBC, explosifs). Le commando Kieffer est composé de commandos marine, de fusiliers marins mais également de marins de nombreuses autres spécialités (DETEC, SITEL, PLD, MAPOM, PORTEUR, COMLOG…).  

- Le commando Ponchardier assure l’appui à la mobilité maritime (vecteurs nautiques), terrestre (véhicules de patrouille spéciale) et aérienne (équipements de parachutisme) et le soutien opérationnel spécialisé (armements, munitions, transmissions…). Le commando comprend des marins aux profils variés : commandos marine, fusiliers marins, mais également de nombreux marins de spécialités diverses (DETEC, MANEU, SITEL, MECAN, ELEC, PORTEUR, COMLOG) et du personnel civil du ministère des Armées. 

Historique

La spécialité de fusilier marin est au cœur de la force maritime des fusiliers marins et commandos. Sa création remonte à 1856 avec la fondation de l’Ecole des fusiliers marins qui assure encore aujourd’hui la sélection et la formation de tous les fusiliers marins et des commandos marine.

La FORFUSCO porte ainsi l’héritage de plus de 160 ans d’histoire et d’engagements au combat qui a notamment été marquée par l’engagement des fusiliers marins dans :

- les guerres napoléoniennes ;

- les guerres coloniales du XIXe siècle et la guerre de 1870 ;

- la Première Guerre mondiale avec les batailles de Dixmude (1914), Niewport (1915-1917), Moulin de Laffaux (1918) ;

- la Deuxième Guerre mondiale avec les campagnes d’Afrique du Nord, d’Italie et de France, le raid sur Dieppe, les débarquements en Normandie et Provence, le débarquement en Hollande, la prise de Berchtesgaden ;

- la guerre d’Indochine ;

- la guerre d’Algérie,

- et depuis 1962, toutes les opérations extérieures majeures des armées françaises, en particulier au Liban, dans le Golfe Persique, en Bosnie, au Kosovo, en Somalie, en Afghanistan, au large de la Somalie, au Mali, au Sahel et en République Centrafricaine, ainsi que de nombreuses opérations de moindre ampleur sous l’égide du COS, de la marine ou de l’EMA