Cephismer

1. L'UNITÉ

1.1. Nom de l’unité

CEllule Plongée Humaine et Intervention Sous la MER

1.2. Missions

Organisme rattaché à l’état-major de la force d’action navale, la CEPHISMER conseille l’amiral (ALFAN) dans ses fonctions :

• d’autorité de domaine particulier (ADP) « plongée et intervention sous la mer », pour la marine, depuis 2004 ;
• d’autorité du domaine d’expertise « plongée humaine », pour les armées, depuis 2011.

Au titre de ces deux mandats, la CEPHISMER est chargée de :

• élaborer et mettre à jour la réglementation relative à la plongée humaine ;
• auditer les unités de la marine accueillant des plongeurs ;
• contrôler le niveau d’entraînement des plongeurs de bord de la marine ;
• instruire, au profit des autorités organiques et des autorités centrales, les demandes de dérogations relatives la pratique de la plongée humaine ou à l’emploi de matériels dans le cadre de la plongée humaine ;
• expertiser les équipements et les procédures de plongées, à la suite d’un accident de plongée ;

en relation avec le service de soutien de la flotte (SSF - autorité technique du domaine plongée) et le service de santé des armées (SSA), conduire l’évaluation des équipements et des procédures de plongée.

Par ailleurs, la CEPHISMER entretient une capacité opérationnelle d’expertise et d’intervention sous la mer (ESM / ISM), mise en œuvre dans le cadre :

• de l’action de l’état en mer (AEM – exemple : investigation d’une épave)
• du sauvetage d’un sous-marin en détresse (DIStressed SUBmarine - DISSUB).

La CEPHISMER participe enfin au programme de sauvetage de sous-marin NSRS (NATO Submarine Rescue System), en apportant son expertise et en suivant la formation / l’entraînement des équipes françaises.

1.3. Historique

1.4. Implantation géographique

La CEPHISMER est implantée sur la base navale de Toulon, dans la zone Castigneau, à proximité immédiate du canal Suffren.

2. EQUIPEMENTS NOTABLES

2.1. Infrastructures

Les infrastructures de la CEPHISMER sont réparties sur quatre bâtiments :

• Un bâtiment principal, qui abrite des bureaux et des ateliers, répartis sur 3 niveaux ;
• Un hangar, attenant au bâtiment principal, abritant le centre hyperbare de la marine (CHM 500) ;
• Un hangar industriel « CA 50 » abritant les moyens de la SIE[1] ;
• Des locaux techniques disposés au bord du canal Suffren, abritant atelier mécanique, vestiaires et stations de gonflage (air et Nitrox).

[1] Section Intervention et Engins

2.2. Le centre hyperbare 500 m

Inauguré le 22 avril 1980, le centre hyperbare de la marine – 500 mètres (CHM 500 ou CH 500) permet de soumettre du personnel et/ou du matériel à des pressions allant jusqu’à 51 bars (correspondant à une immersion à une profondeur de 500 mètres), en ambiance sèche ou en eau, au cours de plongées d’incursion (aller/retour à la profondeur désirée) ou à saturation (séjour prolongé à la profondeur maximale). Il peut ainsi être utilisé pour l’entraînement des plongeurs, l’expérimentation de matériel ou la mise au point de nouvelles procédures, telles que la validation des tables de plongée.

Le CH 500 est constitué de trois modules séparés par des panneaux étanches, qui peuvent être mis en pression de manière collective ou individuelle :

• une cuve humide de 28 m³ située au niveau inférieur ;
  
• un séjour de 30m³, équipé de lits, pouvant accueillir 4 plongeurs. Un module sas / toilettes, intégré au séjour, permet l’accès depuis l’extérieur, y compris lorsque le séjour est en pression ;
• une tourelle de 8m³ permet les transferts de personnel entre le séjour et la cuve humide.

Le CH 500 dispose par ailleurs d’un ensemble permettant de recycler les gaz respirés par les plongeurs, et notamment de recycler l’hélium utilisé pour certaines plongées profondes.

2.3. Simulateur respiratoire

Depuis 2017, un simulateur respiratoire appartenant au service de santé des armes (Institut de Recherche Biomédicale des armées – IRBA) est installé sur le site de la CEPHISMER, dans le hangar abritant le CH500. Mis à disposition de la CEPHISMER, ce simulateur permet d’évaluer les performances des appareils de plongée (circuit ouvert ou recycleur) en simulant la respiration d’un plongeur, dans une cuve en eau, soumise à une pression équivalent à une profondeur de 200 mètres.

2.4. Moyens d’intervention

La section « intervention- engins » (SIE) de la CEPHISMER utilise les moyens suivants, dans le cadre des missions d’expertise et d’intervention sous-marine :

-      deux robots sous-marins télé-opérés depuis la surface (ROV – Remotly Operated Vehicle), qui permettent d’intervenir jusqu’à 1000 m (ROV ULISSE) ou 2000 m (ROV DIOMEDE). Ces ROV permettent l’investigation sous-marine (vidéo), voire la récupération d’objets ;

Dans le cadre de l’assistance à un sous-marin en détresse (DISSUB), la SIE est également capable d’installer une manche de ventilation (VSM) permettant de renouveler l’air du sous-marin, voire de commencer à le décomprimer, en attendant l’arrivée des moyens de sauvetage (ex : NSRS).

2.5. Station de gonflage du port

• Une station de gonflage d’air de plongée. Les unités de la base navale, ainsi que les bâtiments à quai peuvent faire gonfler leurs blocs de plongée sur cette station ouverte toute l’année ;
• Une station de gonflage en mélanges autres que l’air (Nitrox à différents pourcentages d’oxygène ou Trimix).

2.6. Embarcations soutien plongée

La CEPHISMER dispose de différents types d’embarcations dédiées au soutien des activités de plongée :

• 4 embarcation semi-rigides équipées de moteurs de 40 chevaux
• 1 embarcation semi-rigide aluminium (ESRA), équipée de 2 moteurs de 150 cv, pouvant embarquer jusqu’à 8 plongeurs équipés ;
• 1 chaland multi-mission (CMM) Tianéé, d’une longueur de 24 mètres, à propulsion hybride, équipée d’un caisson mobile de recompression. Le CMM peut accueillir jusqu’à 22 plongeurs équipés, à la journée.

3. LE PERSONNEL

3.1. Effectifs

Effectif global : 50    Moyenne d’âge 39 ans (février 2022)

Officiers : 11      Officiers mariniers : 32     personnel civil : 3                Réservistes : 4   

3.2. Organisation

Le fonctionnement de la CEPHISMER repose sur une articulation en « piliers » : 7 sections ou services sont spécialisés chacun dans un domaine particulier.

• Maîtrise des risques : encadrement des stages de contrôle, audit des unités, suivi et analyse de l’accidentologie (= « laboratoire d’accidentologie »), référent national pour le logiciel d’enregistrement des plongées « Euterpe ».
• Air comprimé / Travaux sous-marins : suivi des dossiers relatifs aux équipements et aux procédures pour la plongée à l’air et aux travaux sous-marins.
• Mélange / CH 500 : suivi des dossiers liés à l’emploi des recycleurs de plongée, études techniques au centre hyperbare et tests sur simulateur respiratoire ;  
• Nageurs de Combat : suivi des dossiers relatifs à l’équipement et aux procédures de plongée des nageurs de combat ;
• Section Intervention/engins (SIE) : chargée de la mise en œuvre des moyens d’expertise et d’intervention sous la mer ;
• Eaux intérieures : suivi des dossiers relatifs à l’équipement et aux procédures de plongée des plongeurs de l’armée de terre.
• Gendarmerie : suivi des dossiers relatifs à l’équipement et aux procédures de plongée des plongeurs de la gendarmerie nationale.

Ces « piliers » reposent sur une section transverse dédiée au Soutien de l’unité : suivi des infrastructures, entretien des embarcations, soutien informatique de proximité…

Par ailleurs, le chef de la CEPHISMER est conseillé et soutenu sanitairement par un médecin spécialiste de la plongée, détaché de la chefferie Santé de la force d’action navale et deux infirmiers plongeurs hyperbaristes.

3.3. Traditions et rayonnement

Motif symbolique de l’unité :

Devise de l’unité : il n’y a pas de devise officielle. Néanmoins, la phrase suivante, attribuée au commandant P. Tailliez (1910-1997), premier commandant du GRS (1945-1949), est souvent reprise par les membres de l’unité : « l’enthousiasme est la seule vertu »