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Contribution des armées à la résilience des nations: aspects humains et organisationnels

Mise à jour  : 11/01/2012 - Direction : DGRIS

Ces dernières années, le concept de résilience a été développé en dehors de son domaine initial d’apparition et a acquis une certaine "opérationnalité". En France, son introduction dans le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale (LBDSN) lui a conféré une visibilité, mais également une réelle reconnaissance officielle. Au niveau de la nation entière, « la résilience se définit comme la volonté et la capacité d’un pays, de la société et des pouvoirs publics à résister aux conséquences d’une agression ou d’une catastrophe majeure, puis à rétablir rapidement leur capacité de fonctionner normalement, ou tout le moins dans un mode socialement acceptable. Elle concerne non seulement les pouvoirs publics, mais encore les acteurs économiques et la société civile toute entière ».

L’accroissement de la résilience sociétale a été défini comme l’un des objectifs de la stratégie de sécurité nationale française. Dans une certaine mesure, les armées peuvent y participer. Leur apport semble d’autant plus intéressant que les sociétés modernes semblent avoir développé une aversion à certains risques (comme semble le montrer le développement du principe de précaution). Or la résilience est fondée sur une modification des logiques de lutte contre les risques et les menaces : il ne s’agit plus d’appliquer une logique du « risque zéro », par l’anticipation de tous les problèmes potentiels, mais bien de lui substituer une logique du risque accepté.

Face à la survenue d’événements de grande ampleur sur le territoire national, la participation des armées est souvent limitée à la mise à disposition de moyens, matériels et humains, au profit des gestionnaires de crise. Cette dimension est particulièrement importante pour trois raisons : les armées et services du ministère de la Défense sont parfois les seuls (ou presque) à disposer de certains équipements et compétences ; le statut général des militaires impose une sujétion en tout temps et en tout lieu des personnels, fort utile lors des périodes de crise ; et surtout les soldats sont pour la plupart des individus habitués et préparés à agir en période de crise. Les différents plans adoptés dans notre pays prévoient ainsi la possibilité de réquisitionner personnels et matériels.

Mais limiter la contribution des armées au renforcement de la résilience nationale à leur seule participation à la gestion de crise revient sans doute à se priver des autres ressources dont elles pourraient utilement faire bénéficier la société.