La DGRIS, l’ambassade de France à Hanoï et le consulat général de France à Ho Chi Minh Ville ont organisé, le 20 avril 2017, une conférence portant sur la sécurité environnementale. Présidée par l’Ambassadeur de France, elle s’est tenue à la résidence du consulat général de France à Ho Chi Minh Ville.
Les experts français, vietnamiens et de l’Union européenne réunis ont présenté à un panel d’autorités politiques, diplomatiques et militaires leur vision croisée des enjeux sécuritaires et environnementaux en Asie du Sud-Est. Ils ont contribué à la réflexion commune que la France souhaite développer avec l’Association des Nations d’Asie du Sud-Est (ASEAN), l’Union européenne (UE), leurs États membres et la Chine, pays riverain de la mer de Chine méridionale et partenaire stratégique.
L’Ambassadeur de l’UE à Hanoi a fait le déplacement pour participer à cette conférence, dans laquelle sont également intervenus le vice-amiral d’escadre (2S) Anne Cullerre, envoyée spéciale pour l’Asie du Sud-Est du directeur général des relations internationales et de la stratégie (DGRIS) du ministère français de la défense, Mme Anna Lipchitz, directrice-adjointe de l’Agence française de développement (AFD) au Vietnam ou encore Mme Doan Thi Tuyet Nga, directrice adjointe pour la technologie et la coopération internationale de la direction des ressources en eau du ministère vietnamien de l’agriculture et du développement rural.
La sécurité environnementale est devenue, au 21e siècle, un enjeu stratégique : la dégradation du milieu marin, l’élévation du niveau des mers, l’augmentation en fréquence et en intensité des phénomènes climatiques extrêmes et le stress hydrique mettent à l’épreuve la résilience de nombreux États de l’Asie-Pacifique et génèrent un engagement accru des forces armées dans des missions de prévention ou de secours humanitaire. L’accord de Paris sur le climat, adopté le 12 décembre 2015 par 143 États, a ouvert des perspectives de coopération internationale sans précédent pour relever des défis communs. Dans le domaine de la défense, l’effort de nombreux pays porte sur la préservation des milieux naturels, l’éco-conception des infrastructures et équipements de défense, ainsi que le secours aux populations par les forces armées après une catastrophe naturelle. Le ministère français de la défense suit également ces voies, auxquelles il a récemment ajouté celle de l’anticipation sécuritaire environnementale. Elle consiste à identifier les risques sécuritaires futurs liés au changement climatique, et à en anticiper les effets afin d’adapter dès à présent les coopérations régionales de défense.
Ce besoin d’anticipation sécuritaire environnementale a été souligné lors de la conférence internationale organisée par le ministère français de la défense, sous l’égide du ministre, qui s’est tenue en octobre 2015, et a été plus spécifiquement présenté par la France le 7 avril 2017 lors de la réunion à Auckland, en Nouvelle-Zélande, des ministres de la défense du Pacifique Sud. Ce même jour était lancée à Paris l’étude de faisabilité d’un programme sans précédent associant le muséum national d’histoire naturelle, le ministère de la défense et le ministère de l’environnement, de l’énergie et de la mer. Ce programme, dit « Barge rousse », consiste à observer avec précision le comportement d’oiseaux migrateurs transpacifiques. Il a pour finalité d’apporter des informations complémentaires des données satellitaires concernant l’anticipation précoce des catastrophes naturelles d’origine climatique, utiles aux forces armées pour la protection et l’assistance des populations civiles.
Déployée cette année pour partie dans l’espace maritime indopacifique, la mission « Jeanne d’Arc » de formation opérationnelle des officiers-élèves de la marine nationale a apporté son soutien à la tenue de la conférence « Sécurité environnementale ». Le bâtiment de projection et de commandement (BPC) Mistral et la frégate Courbet sont arrivés à Ho Chi Minh Ville le 15 avril pour une escale de six jours. De Toulon à Guam, ces navires couvriront la moitié du périmètre du globe. La France dispose aussi de forces permanentes de souveraineté dans ses territoires d’Outre-mer du Sud de l’océan Indien et du Pacifique Sud. Ces derniers lui confèrent plus de 80% de sa zone économique exclusive, soit plus de 9 millions de km2. Plus d’1,5 million de citoyens français vivent sur ces territoires et près de 140.000 résident dans les pays de l’Asie-Pacifique.
En savoir plus
> Le programme de la conférence (pdf)
> Le fascicule "sécurité environnementale, la France s'engage" (pdf)
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> Article "Questions environnementales, climatiques et énergétiques"