Cette étude a été réalisée par l'IFRI dans le cadre des études prospectives et stratégiques [EPS] coordonnées par la DAS. Les propos tenus ne sauraient engager la responsabilité de la délégation aux affaires stratégiques, pas plus qu'ils ne représentent une prise de position officielle du Ministère de la défense sur les sujets abordés.
La proximité et l'opportunité des relations cordiales appuyées entre l'Allemagne et la Russie ont donné naissance à l'idée que l'Allemagne devenait l'avocate des intérêts russes en Europe, au profit de son économie mais au détriment des relations transatlantiques.
Des inquiétudes ont notamment été formulées sur le fait que Berlin négligeait les intérêts des petits États d'Europe de l'Est et d'Europe centrale, dont ceux des Etats Baltes. Le comportement de l'Allemagne envers la Russie a aussi été critiqué sur le fait que Berlin a ignoré la poussée autoritaire de la Russie dans la gestion des affaires de politique intérieure et la position plus affirmée qu'elle a adopté sur la scène internationale sous Poutine, plaçant ainsi ses intérêts économiques avant la défense des valeurs européennes.
Une telle perception des choses est cependant, sous certains aspects, obsolète. La relation entre l'Allemagne et la Russie n'est plus aussi "spéciale" qu'auparavant. Déception et frustration ont modifié de manière croissante leurs échanges. Avec Poutine occupant de nouveau la fonction de président et une politique étrangère reflétant sa personnalité affirmée de leader d'une Grande Puissance, la désaffection, la distance et la compétition, risque d'écorner à l'avenir l'image de leur partenariat amical.