Le projet Balard permettra de réunir en un même lieu les états–majors (EMA, EMAT, EMM, EMAA) actuellement dispersés sur trois sites séparés et de rendre effective la réorganisation des états-majors décidée en 2009, dans le sens de l’interarmisation qui est aujourd’hui indispensable à la conduite des opérations, à la gestion des crises, à la recherche d’une plus grande efficience et d’une optimisation des moyens mis en oeuvre.
Au-delà de la rationalisation de la gouvernance au sein des armées, le projet va également permettre de favoriser les synergies fonctionnelles, par métier, entre les armées, la DGA et les services administratifs. L’implantation des entités civiles et militaires à Balard a été conçue selon une analyse fonctionnelle conduite de façon transversale entre toutes les entités ministérielles centrales.
Les armées, la DGA et les services administratifs seront co-localisés ; il ne s’agit pas de juxtaposer les entités du ministère, les unes à côté des autres, mais d’installer ensemble les états-majors, directions et service en les regroupant, par métier et par fonction, pour favoriser, dès à présent et sur le long terme, la cohésion du ministère de la Défense.
En second lieu, le nouveau site ministériel permettra de rationaliser la gestion du patrimoine immobilier du ministère à Paris, de céder des emprises en dégageant ainsi une recette exceptionnelle de 600 millions d’euros qui viendra contribuer à l’acquisition d’équipements prévus dans la loi de programmation militaire 2009-2014. Dans le même temps, grâce à ce regroupement en un site unique qui se substitue aux douze emprises actuelles, le ministère va pouvoir optimiser ses soutiens. Les effets combinés du regroupement et de l’externalisation vont permettre de gagner près de 1.370 emplois de soutien et d’améliorer ainsi la productivité globale au sein du ministère.
Cette opération ambitieuse est un élément clé de la réforme du ministère et un projet emblématique de la nouvelle politique immobilière de l’Etat. Elle permettra en effet un gain de surfaces estimé à 123.000 m2 de SHON (surfaces hors d’œuvres nettes) par rapport à la situation actuelle.
Enfin la construction ou la rénovation du ministère vont permettre de disposer d’un outil de travail et de direction ministérielle moderne et efficace, au plan immobilier comme dans le domaine informatique, évitant ainsi de devoir rénover à grand frais (près de 600 millions d’euros selon les estimations réalisées a minima) les emprises parisiennes historiques et parfois vétustes ou peu fonctionnelles. Ce projet permet d’améliorer l’ergonomie du cadre de travail pour les 9.300 personnes, civiles ou militaires qui y travailleront dans les décennies à venir.
Balard, toute une histoire
Le site de Balard, propriété de l’Etat, a été initialement mis à la disposition des armées par la convention du 29 mars 1890 avec la ville de Paris. Cet accord a instauré un champ de manœuvres de 63 hectares le long et en dehors des fortifications parisiennes, sur le village d’Issy.
En effet, la ville de Paris, soucieuse de préserver certains monuments de l’exposition universelle de 1889 et de retrouver le libre emploi du Champ de Mars utilisé jusqu’alors comme terrain de manœuvres, s’est portée acquéreur de terrains à Issy-les-Moulineaux pour procéder à un échange avec les armées. Ce domaine était limité au Nord par les fortifications construites sous le règne de Louis-Philippe. Utilisé dans un premier temps pour des manœuvres militaires, le site s’est distingué par sa vocation aéronautique, affirmé dès le début du XXème siècle.
Le site de Balard se compose de deux parcelles séparées par l’avenue de la Porte de Sèvres depuis 1962, date de la construction du premier tronçon du boulevard périphérique.
La Cité de l’air a été conçue dès son origine comme un lieu de vie autonome, avec ses services techniques et de recherche (Ecole nationale supérieure de l’aéronautique), son pôle de restauration, une coopérative d’achat, des services médicaux et une garderie d’enfants.
Le monument en forme d’hélice situé Boulevard Victor devant le bâtiment n°26 de la base commémore les 30 ans de la création du ministère de l’air, le 15 septembre 1928. Les bâtiments du ministère de l’Air situés le long du boulevard Victor ont été construits, quant à eux, en 1934.
La Base aérienne 117 a été créée, en tant qu’entité, en 1936.
Situé avenue de la porte de Sèvres, « Le mur des fusillés » témoigne des faits de résistance pendant la seconde Guerre mondiale et commémore les 140 résistants fusillés dans le stand de tir de Balard.
L’assiette foncière de l’emprise a été définie en 1975 lors de la cession de l’extrémité ouest du site par l’Etat à la SNECMA, devenue SAFRAN. Pierre Large, architecte en chef des bâtiments civils et palais nationaux, a conçu les bâtiments F et G, réalisés en 1971 ainsi que la tour A et la rotonde, réalisées de 1978 à 1991.
Au sud de la parcelle ouest, des bâtiments RATP ont été construits en 2003 pour l’entretien du tramway sur un terrain appartenant à la ville de Paris.
Initié par le ministère de la défense, le projet Balard a recueilli l’accord du Président de la République en conseil de modernisation des politiques publiques (CMPP) en décembre 2007. Cette réalisation est engagée dans le cadre du chantier de modernisation du ministère de la défense et constitue l’une des grandes opérations d’aménagement urbain du Grand Paris.
Le ministère de la défense a lancé en Juin 2009 une procédure de partenariat public privé (PPP) pour le regroupement de l’administration centrale du ministère de la défense et des états-majors sur le site de Balard.
Le PPP est un mode de réalisation de projet par lequel un organisme public fait appel à des prestataires privés pour financer et gérer un équipement public.
L’Etat, qui dispose du terrain, a défini le programme de l’opération et son calendrier, et a confié à un opérateur la conception, la réalisation et l’entretien de l’ensemble immobilier construit pour 30 ans. Dans le cadre d’une procédure de dialogue compétitif prévue par l’ordonnance du 17 juin 2004, l’Etat a retenu le groupement Opale Défense, interlocuteur unique pour la mise en œuvre du projet.
Dans ce cadre, seront effectuées :
En contrepartie, une fois le programme livré, l’Etat versera un loyer annuel couvrant l’ensemble de ces coûts. Au terme des 30 ans, les bâtiments deviendront propriété de l’Etat.
Sources : Ministère des Armées