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Episode 9 - 11 novembre 1940 : la jeunesse de France résiste

Mise à jour  : 11/11/2020 - Auteur : Malia Coutand - Direction : DICoD

Depuis 1920, le 11 novembre célèbre la commémoration de la victoire de la Première Guerre mondiale. Néanmoins, entre 1940 et 1944, le commandement allemand et le gouvernement de Vichy décident d’interdire toute cérémonie rappelant la défaite allemande. Désormais l’anniversaire de l’armistice ne sera même plus un jour férié.

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Le 11 Novembre évoque l'Armistice de 1918 et constitue désormais la journée nationale dédiée à tous les morts pour la France. Mais en 1940, en pleine occupation allemande, cette date devient un symbole de résistance. Malgré l’interdiction de manifester, de jeunes Français rendent hommage au Soldat inconnu. Retour sur différents engagements de lycéens et d’étudiants durant ces années sombres.

La jeunesse résiste face au nazisme

Au début des années 1940, le mouvement des zazous voit le jour en Europe. Ces adolescents, amateurs de jazz et arborant des tenues jugées excentriques pour l’époque, se revendiquent « esprits libres ». Dans plusieurs pays européens, ce courant se propage auprès des jeunes. Voulant notamment s’affranchir des règles établies mais aussi marquer leur opposition à l’antisémitisme, au nazisme et à la collaboration, ils n’hésitent pas à afficher une étoile juive sur leurs vêtements marquées « goy », « zazou » ou encore « swing ».
Partout en Europe, des jeunes contestent. En Allemagne, certains étudiants s’opposent au nazisme en fondant le mouvement résistant de la Rose Blanche, en juin 1942 à Munich. Dans le milieu universitaire, la prise de conscience se renforce au fil des années. Hans et Sophie Scholl et Alexander Schmorell, à l’origine de la Rose Blanche, appellent à la contestation en distribuant des tracts pour lutter contre le totalitarisme hitlérien.

Les manifestations du 11 novembre 1940

Le 11 novembre 1940, la tension est vive dans les rues de Paris. Le 30 octobre, un professeur d’université, Paul Langevin, est arrêté après avoir manifesté ouvertement son hostilité au nazisme. L’événement provoque une manifestation d'étudiants proches du Parti communiste devant le Collège de France et alimente l'agitation estudiantine les jours suivants. Voyant la jeunesse gagnée par un sentiment d’injustice et d’indignation, le gouvernement décide d’agir pour contenir les contestations. Pour la première fois depuis 1920, le 11 novembre n’est plus déclaré jour férié. Censée limiter et étouffer les manifestations, cette manœuvre échoue.
Lycéens et étudiants se rassemblent dans les rues de la capitale et s’allient pour faire entendre leur hostilité au nazisme. Les rassemblements arrivent à leur apogée en fin de journée. La place de l’Etoile est alors envahie par des jeunes gens venus symboliquement autour de la tombe du Soldat inconnu. Au total, plus de deux cents arrestations sont enregistrées !

Durant ce 11 novembre 1040, de nombreuses gerbes de fleurs et des cartes sont déposées aux pieds de la statue de Georges Clemenceau, à proximité des Champs-Elysées, à Paris. Une carte de visite est notamment glissée sur laquelle il est inscrit « Le général de Gaulle à l'organisateur de la victoire ». Une provocation qui est retirée dans la journée comme toutes les autres attentions florales. Durant ce 11 novembre frappé par les manifestations, un acte marque notamment les esprits. En fin d’après-midi, des élèves du lycée Janson-de-Sailly se regroupent à plusieurs pour déposer une composition florale représentant une croix de Lorraine de deux mètres de haut.

D’autres 11 novembre : des hommages rendus aux vainqueurs d’hier dans l’espoir d’une victoire demain

Tout au long de la Seconde Guerre mondiale, le 11 novembre est un symbole.

Le 11 novembre 1941, le Général de Gaulle prononce en direct un discours à la radio de Londres. A l’occasion de la date anniversaire de l'armistice de 1918, il rend hommage à Georges Clemenceau tout en dénonçant les actions menées par le gouvernement de Vichy : “Au fond de votre tombe vendéenne, aujourd’hui 11 novembre, Clemenceau vous ne dormez pas. Car, certainement, la vieille terre de France qui vous enterre pour toujours a tressailli avec colère tandis que le pas insolent de l’ennemi et la marche feutrée des traîtres foulaient le sol de la patrie. (...)”. Au cours de sa prise de parole, le Général veut redonner l’espoir d’une France libérée de l’occupant allemand en cette date éminemment symbolique.

En 1943, malgré les interdictions de manifester, les résistants du maquis d’Oyonnax (dans l’Ain) décident de passer outre les ordres du gouvernement. Un défilé est alors organisé dans les rues de la ville et des gerbes de fleurs sont déposées pour commémorer ce 25e anniversaire de l’armistice. Tous défilent calmement dans les rues pour démentir l’idée qu’ils sont des “terroristes” comme les dépeint le régime vichyste. Pleine d’audace, cette action marquera l’histoire de la résistance française.

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Sources : Ministère des Armées