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L’éco-conception des équipements de défense

Mise à jour  : 02/04/2012 - Auteur : Carine Bobbera - Direction : DICoD

De plus en plus d’équipements de défense intègrent une dimension environnementale dès leur conception. En 2010, quarante opérations d'armement ont été «éco-conçues».

« Prendre en compte les contraintes environnementales aujourd’hui c’est éviter les problèmes opérationnels demain. » En quelques mots l’ingénieur en chef de l’armement (ICA) Xavier Grison, du département éco-conception des matériels de défense à la Direction générale de l’armement (DGA), résume la question de l’enjeu de l’éco-conception pour les équipements de défense. En effet, depuis quelques années, la protection de l’environnement est devenue obligatoire en matière de conception des matériels militaires. Des critères environnementaux sont donc de plus en plus présents dans les appels d’offre pour les programmes d’armement. En 2010, quarante opérations d'armement ont ainsi été «éco-conçues».

« Plusieurs facteurs contribuent à ce que nous ayons recours à des produits éco-conçus », explique Xavier Grison. « Les différentes contraintes réglementaires imposées par l’Union européenne, dans le domaine de la protection de l’environnement, nous ont interdit d’utiliser un certain nombre de substances dangereuses. Dans d’autres cas, il s’agit de minimiser leur emploi dans la fabrication et la maintenance des équipements  pour réduire les risques sanitaires et environnementaux. Par exemple, l’amiante est de moins en moins présente dans les équipements militaires. Certes il en reste, mais peu à peu on désamiante l’équipement en cours de vie. Le but de l’éco-conception est justement d’éviter de se retrouver dans un cadre où on a utilisé pendant des années une substance polluante ou toxique ». A ce titre, les industriels doivent fournir une cartographie précise des substances dangereuses présentes dans les matériels livrés.

«  […] intégrer les considérations environnementales dans la conduite des opérations d’armement »

Mais l’éco-conception repose également largement sur des perspectives qui vont au-delà du respect de la réglementation en cours. En effet devant l’évolution des contraintes, il faut anticiper les risques qui pèsent sur les futurs matériels de défense, en termes de coût (remplacement de substances interdites, maintenance, démantèlement, matières premières, etc.) ou de restriction d’emploi. « Il s’agit d’intégrer les considérations environnementales dans la conduite des opérations d’armement, en considérant tout le cycle de vie de l’équipement, de sa conception jusqu'au démantèlement », souligne Xavier Grison.

Le non-respect de la règlementation pour la protection de l’environnement pourrait se transformer rapidement en difficulté sur le plan opérationnel. « Si on ne prend pas tout de suite en compte ces questions environnementales pour un équipement, demain on aura des problèmes. Soit on n’aura pas le droit de l’utiliser, soit on ne pourra plus fabriquer, soit il faudra payer un développement de solution de rechange. C’est de toute façon notre intérêt de prendre en compte ces questions dès aujourd’hui. »

Armement et respect de l'environnement ne sont nullement contradictoires. « Mais il ne faut pas se faire d’illusions. On ne dégradera jamais fortement une performance opérationnelle pour avoir un gain environnemental. Il faut d’abord rendre le service aux forces. Cependant si on peut rendre le même service tout en ayant un impact environnemental plus faible, on n’a aucune raison de s’en passer ! », conclut Xavier Grisons.

Des équipements « éco-conçus »

En 2010, divers équipements ont acquis le statut « éco-conçus ». Il s’agit du Porteur polyvalent terrestre (PPT), du  Véhicule haute mobilité (VHM),  du  Système de lutte anti-mine futur (SLAMF) et des  Frégates européennes multi-missions (FREMM). Ces nouvelles frégates disposent d’une propulsion hybride avec moteurs électriques et turbines à gaz, de bio-réacteurs à membrane pour épurer les eaux usées et de broyeurs-compacteurs pour la gestion des déchets solides. « L’équipement Celia est notre dernier-né », dit Xavier Grison. Ce petit équipement éco-conçu vient d’entrer en service. Il s’agit d’un collecteur d’aérosol, qui vérifie la toxicité et la nocivité dans le cadre de la protection nucléaire, biologique et chimique (NBC). « Cet équipement a fait l’objet d’une analyse de cycle de vie poussée, pour qu’il ait le moins d’impact possible sur l’environnement. Les produits "plus verts" choisis n’ont pas eu d’effets sur ni son coût, ni sur sa performance ». Actuellement la DGA planche sur les équipements du futur, notamment sur le Véhicule blindé multi rôles (VBMR), remplaçant du Véhicule de l’avant blindé (VAB). 

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Sources : Ministère des Armées