Depuis quelques années, le ministère de la Défense a mis en œuvre diverses démarches éco-responsables au sein de ses emprises. La base aérienne de Tours est un acteur exemplaire en matière d'action environnementales innovantes.
Economie d’énergie, limitation des émissions de gaz à effet de serre, meilleure gestion des ressources et des déchets, etc. De nombreuses emprises militaires, sous l’impulsion du ministère, se sont investies ces dernières années dans des actions respectueuses pour l’environnement. La base aérienne de Tours (BA 705) a ainsi mis en œuvre de nombreuses actions innovantes et volontariste en matière de développement durable.
L’action la plus remarquable d’éco-responsabilité sur la base aérienne de Tours est la construction du bâtiment de la Direction des ressources humaines de l’armée de l’air (DRHAA). Livré en 2009, ce bâtiment, qui accueille 450 personnes sur 10 000m2, est construit selon les règles du label Très Haute Performance Énergétique (TPHE).
Plusieurs innovations techniques le rendent énergétiquement très performant : un puits canadien pour une température constante, une VMC double flux très puissante, une toiture terrasse végétalisée, des capteurs solaires pour la production d’eau chaude sanitaire, une très grande isolation des murs extérieurs et des détecteurs automatiques de présence pour l’éclairage.
« Ce bâtiment nous a permit d’expérimenter différentes choses comme l’isolation performante des murs extérieurs ou la production d’eau chaude par capteurs solaires», explique Bertrand Grinda, du service national d’infrastructure aéronautique. « Évidemment, tout n’est pas parfait dans les innovations mises en place dans ce bâtiment. Il y a des choses à perfectionner. Mais globalement elles nous ont permit de réaliser de véritables économies d'énergie. Dorénavant on s'inspire de ces nouveautés techniques, surtout en matière d'isolation, pour construire de nouvelles infrastructures ou pour rénover des bâtiments au sein de la base. »
Des lampadaires fonctionnant à l’énergie solaire et éolienne seront également bientôt installés tout autour du bâtiment de la DRHAA. « Ces lampadaires ont été financés par le Fonds d’intervention pour l’environnement (FIE), continue Bertrand Grinda, nous allons les expérimenter, pour voir quelles sont leurs contraintes comme leur solidité. L’objectif final est d’installer des éclairages de ce type sur des zones opérationnelles isolées, où il n’existe pas de raccordements électriques possible. »
Economiseurs d’eau. La dernière action environnementale concerne les économiseurs d'eau. Ce projet a été initié par Julia Guidicelli, responsable de la cellule environnement sur la base aérienne, afin de réduire les consommations d’eau. « Sur la base, nous possédons notre propre forage d’eau. Mais cette nappe phréatique est fragile. Nous souhaiterions diminuer de 20 % nos prélèvements dans cette nappe. Nous allons donc mener des opérations pour rénover ce réseau afin d’éviter les fuites. En parallèle nous allons équiper tout les points de puisage de régulateurs d’eau. Ceux-ci nous permettront d’économiser plusieurs centaines de litres d’eau ».
« A Tours les initiatives sont nées spontanément. Nous avons décidé d’être acteur en matière d’économie d’énergie », explique Julia Guidicelli. « Nos premières actions ont été de sensibiliser nos personnels aux problématiques environnementales. Parallèlement, nous nous sommes engager au coté de l’Agence De l’Environnement et de la Maitrise de l’Energie (ADEME), au sein du club "Planète Gagnante". Ils nous apportent leur soutien pour organiser des journées de sensibilisation et d’information pour le personnel de la base». En mai dernier la base a ainsi accueilli une exposition sur les économies d’énergie, qui a connu un gros succès.
Au-delà des actions de sensibilisation, la base aérienne a également mis en place des actions concrètes pour responsabiliser les personnels. « Grâce au réseau informatique, nous avons mis en place la dématérialisation du courrier interne, afin de réduire considérablement l’utilisation de papier. Le tri sélectif des déchets est également mis en œuvre », souligne Julia Guidicelli.
« Nous menons également des actions ciblées dans le domaine du transport », continue Julia Guidicelli. Depuis décembre 2009, la base et la communauté d’agglomération de Tours sont associées au sein d’un « plan de déplacements inter-entreprises (PDE) ». Ce plan vise notamment à favoriser l’utilisation des transports en commun pour réduire le nombre de véhicules en circulation. « Nous étudions également la mise en place au sein de la base d’un système de covoiturage. »
Fin 2009, la base aérienne a acquis un véhicule électrique : le Pélican. Fabriqué par la société EDRA, ce triporteur se conduit sans permis et atteint une vitesse de 25 km/h. Il possède une benne basculante pouvant transporter une charge de 200 kg à laquelle s’ajoute la capacité d’emport d’une remorque adaptée. Il se recharge sur une prise de 220 volts. Ce véhicule a été mis en place au sein de la division ravitaillement du soutien unité (DRSU) pour la livraison du matériel aéronautique entre l’escadron du ravitaillement technique (ESRT) et l’escadron du soutien technique aéronautique (ESTA). Le capitaine Alain Brivois, chef de l’escadron du ravitaillement technique témoigne : « Il nous a radicalement changé la vie. Nous travaillons sous hangar. Auparavant nous subissions le bruit et les émissions de gaz des véhicules thermiques. Dorénavant, nous pouvons travailler dans de meilleures conditions. » La base aérienne de Tours possède également un autre type de véhicule électrique, le Goupil, qui équipe l’ensemble des bases aériennes.
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Sources : Ministère des Armées
