Escadrille CEPA - 10 S
Implanté sur la base d'aéronautique navale de Hyères (près de Toulon), le centre d'expérimentations pratiques et de réception de l'aéronautique navale (CEPA/10S) est l'organisme spécialisé de la marine française pour l'expérimentation, la validation de nouveaux matériels aéronautiques et la réception et le convoyage des aéronefs de l'aéronautique navale.
Son histoire se confond avec les origines de l'aéronautique navale française. Créé et installé sur l'aérodrome de Fréjus Saint-Raphaël (proche de Saint-Tropez) dès 1911, l'existence du service de l'aviation maritime est formalisée par un décret du 20 mars 1912.
Il dispose du croiseur Foudre, transformé en porte-aéronefs. Dès sa première année d'existence, il se distingue par l'expérimentation de l'hydroaéroplane Canard Voisin. Cet aéronef atteindra la vitesse record de 70 km/h.
L'année 1914 voit le premier décollage d'un avion de type René Caudron depuis la piste en bois de la Foudre.
Le 8 septembre 1916, afin de dissocier les missions d'expérimentation de celles d'instruction des pilotes, la commission d'études pratiques d'aéronautique (Cepa) est créée Sa mission est de procéder aux études expérimentales prescrites par le ministre.
Dès lors, les expérimentations les plus diverses vont se succéder: bombes, lance-bombes, viseurs et périscopes de direction, canon de 35 mm ou 75 mm sur dirigeables, adaptation de flotteurs sur bimoteurs Caudron, essai d'hydravion Hispano
A la fin du conflit 1914-1918, l'activité s'intensifie avec l'étude des matériels allemands saisis.
Le 20 octobre 1920 le lieutenant de vaisseau Teste réalise le premier appontage avec crocs et brins d'arrêt à bord du cuirassé Béarn.
En 1924, pas moins de douze prototypes sont en essais à la Cepa.
En 1932, l'organisation des forces aériennes à la mer est redéfinie. Le centre de Fréjus est alors réorganisé en deux unités :
Les essais continuent avec notamment des autogires (1936) et la mise au point de méthodes de bombardement en piqué (1937).
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Photos Marine nationale / archives CEPA |
Au début de la Deuxième Guerre mondiale, le centre est mis en sommeil. Il sera réactivé le 1er janvier 1946 après reconstruction des infrastructures..
Les études d'après-guerre sont nettement orientées vers les voilures tournantes: Sikorsky HUP2 et HSS , Bell, Alouette, etc.
La multitude des études sur les hélicoptères conduit à la création de l'escadrille 20S .
A la fin des années 50, l'expérimentation entre dans une phase très active avec l'arrivée à la Cepa d'avions Alizé de présérie. Plus de 600 appontages en Alizé sont réalisés durant le premier semestre 1958.
La Cepa évolue avec son temps : une section " réaction " est créée en 1958.
Le 2 décembre 1959, suite à la rupture du barrage hydroélectrique de Malpasset (prés de Fréjus) les installations et un grand nombre d'aéronefs sont détruits. Les travaux de remise en état dureront jusqu'en 1962.
En 1960 la Cepa participe avec les avions Alizé, Fouga Magister et Aquilon, aux campagnes d'essais des installations d'aviation du porte-avions Clemenceau. Cette décennie sera très faste pour l'aéronautique navale et donc pour la Cepa, l'ensemble du parc aérien de l'aéronautique navale française est renouvelé : Fouga Magister, Etendard, Crusader, Atlantic, Alouette III ,Super Frelon et Lynx .
Mais la Cepa est aussi le témoin d'abandon de projets comme le Jaguar Marine.
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Photos Marine nationale / archives CEPA |
En octobre 1977, la Cepa devient le Centre d'Expérimentations Pratiques de l'Aéronautique navale (CEPA). Les années 80 verront l'activité du CEPA porter principalement sur les essais militaires et les mises au point des nouveaux aéronefs : , NH90, Panther, Atlantique II , Super Etendard Modernisé. Rafale,
En avril 1992 le ministre de la Défense annonce la fermeture de la base aéronautique navale de Fréjus Saint-Raphaël; le CEPA est donc transféré vers la base de Hyères le 15 juin 1995.
Le premier septembre 2000, le CEPA fusionne avec l'escadrille de réception, de convoyage et d'expérimentation 10S (ERCE/10S) pour former le Centre d'Expérimentations Pratiques et de réception de l'Aéronautique navale (CEPA/10S).
Le CEPA/10S a pour principales missions de suivre le développement et la mise au point des aéronefs ou des matériels, en soutien des officiers du bureau aéronautique de la division "programmes" de l'état-major de la Marine (EMM PROG AERO).
Il effectue, sur demande de la Délégation générale pour l'armement (DGA), des essais techniques particuliers, des essais de réception et des essais officiels d'intégration de systèmes d'armes.
Il étudie et valide des améliorations de matériels en service dans l'aéronautique navale.
Il assure les vols à caractère technique des aéronefs de l'aviation navale liés à la maintenance aéronautique réalisée hors marine (réception, mise au point ), ainsi que les vols de convoyage et les mouvements administratifs.
Il élabore et tient à jour les programmes des vols techniques, de réception et de mise au point des aéronefs de l'aviation navale, et assure les fonctions de centre de coordination informatique.
Il peut également prêter son concours à d'autres organismes pour l'exécution d'évaluations ou d'essais spécifiques.
La compétence du CEPA/10S s'étend à tous les avions et hélicoptères de l'aviation navale, à leurs systèmes d'armes, à leurs équipements, aux matériels de sécurité des vols, aux matériels de soutien des aéronefs et à la formation spécialisée du personnel, mais aussi aux installations aviation des porte-avions (PA) et des bâtiments porteurs d'hélicoptères (BPH).
Le CEPA/10S contribue au développement de certains matériels en participant à l'élaboration des clauses techniques, aux réunions techniques et aux maquettages sur aéronefs.
Il participe aux essais en vol effectués par les industriels, les services ou les centres d'essais de la DGA (CEV...).
Il réalise les essais d'homologation des plates-formes aviation et effectue les mesures relatives à l'interface aéronef - navire lors des essais à la mer des aéronefs nouveaux au profit du CEV et des constructeurs.
Le CEPA/10S, c'est aujourd'hui environ 180 militaires et 50 civils placés sous l'autorité d'un comité directeur composé de deux officiers supérieurs pilotes de l'aéronautique navale (commandant et directeur des essais et de réception) et d'un ingénieur militaire de la direction générale de l'armement (adjoint technique).
Pour satisfaire le suivi des programmes majeurs, le CEPA soutient des détachements extérieurs :
Pour effectuer toutes ces missions, le CEPA dispose de moyens techniques affectés en permanence :
Avers |
Revers |
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Insigne |
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Écu d'azur séparé par le pourtour géographique de la côte de Fréjus Saint-Raphäel d'argent. La partie d'azur est chargée d'une coquille d'argent, sur laquelle broche l'emblème de l'aéronautique navale (pingouin) et au-dessus de celui-ci à senestre l'inscription 1911 (année de création de la CEPA) en chiffres d'or. La partie gueule représentant la terre est chargée à dextre d'une arche d'aqueduc d'argent et à senestre du dôme et des cloches de l'église de Saint-Raphäel du même au chef d'azur chargé de l'emblême de l'aéronautique navale. L'arche d'aqueduc à dextre représente une arche des ruines de l'aqueduc romain de Fréjus . |
Sources : © Marine nationale
Droits : Ministère des armées