Contrôleur à la commission permanente des programmes et des essais (CPPE)
Son parcours
2001 : Entrée dans la Marine
2002 : Première affectation sur le porte-hélicoptères Jeanne d’Arc
2004 : Affectation sur la frégate anti-sous-marine (FASM) Tourville
2009 : Affectation sur la FASM De Grasse
2014 : Brevet supérieur (BS) et affectation sur le patrouilleur de service public (PSP) Cormoran
2016 : Affectation sur le bâtiment de soutien et d’assistance outre-mer (BSAOM) D’Entrecasteaux
2019 : Affectation en tant que contrôleur à la CPPE
Meilleur souvenir
« Mon passage sur la FASM Tourville a été un moment marquant : l’ambiance de travail, les personnalités rencontrées, de l’état-major à l’équipage... Il y avait vraiment un bon esprit de camaraderie. Cette affectation reste gravée dans ma mémoire. La frégate était ancienne, donc il y avait un esprit de compagnonnage entre les plus expérimentés et les plus jeunes. On touchait à tout et il fallait parfois se débrouiller avec le matériel à disposition, mais tout le monde s’entraidait. »
D’électricien à contrôleur à la CPPE, le chemin n’est pas forcément évident. Et pourtant, c’est celui qu’a emprunté le premier maître Cédric. À 38 ans, ce dernier a déjà roulé sa bosse sur plusieurs bâtiments de la Marine : de la FASM Tourville au BSAOM D’Entrecasteaux en passant par la Jeanne d’Arc...
Mais c’est finalement en participant à différents programmes d’armement qu’il a découvert le métier de contrôleur à la CPPE : « On contrôle tout ce qui est lié à la sécurité maritime et aux caractéristiques militaires, explique-t-il. Dans le monde embarqué, on a l’habitude de parler opérationnel, maintenance, etc. Aujourd’hui, je suis davantage dans les règlements, le contractuel... Je suis passé de l’autre côté de la barrière ».
Actuellement, le premier maître Cédric est en charge, au sein de la CPPE, des contrôles sur trois projets : le programme EDA-S (engin de débarquement amphibie standard), les futures vedettes de fusiliers marins et le programme des patrouilleurs outre-mer (POM). « Ce sont des programmes qui n’ont rien à voir les uns avec les autres, mais c’est ce qui fait la richesse de ce métier. Notre formation, effectuée en interne à notre arrivée, se poursuit sur le terrain tant les programmes sont variés. Tous les contrôleurs ont une bonne connaissance du monde embarqué et c’est le plus important. »
De quoi en faire, en quelque sorte, un inspecteur des travaux finis de la Marine ? « (Rires) Sur les chantiers, on essaie de leur faire comprendre qu’on n’est pas là pour les ralentir, mais pour rappeler les règles auxquelles ils doivent se conformer. Ce n’est pas toujours évident, mais en général on est bien accueilli. D’une certaine manière, on est leur gage de conformité. » Pour le premier maître, c’est surtout une autre facette du métier qu’il découvre sur les chantiers : « Lorsque j’étais embarqué, cela m’est arrivé de pester sur l’industriel quand quelque chose n’allait pas à bord. Mais aujourd’hui, je comprends mieux qu’il y a des défis techniques qui nous dépassent un peu, même si je garde cet “œil” embarqué pour être sûr de satisfaire les marins avec leurs futurs bateaux ».
Ce Lorientais d’origine, entré dans la Marine pour bouger et voir autre chose, trouve finalement son compte à la CPPE. « C’est ma première affection à terre, mais finalement je n’arrête pas de me déplacer d’un chantier à un autre. Il faut être très mobile, curieux et ouvert d’esprit. »
Focus
La CPPE
La commission permanente des programmes et des essais (CPPE) est chargée d’émettre un avis et des recommandations sur l’aptitude des bâtiments à être admis au service actif, c’est-à-dire à naviguer en sécurité et tenir le rôle pour lequel ils ont été prévus au sein de la Marine.
Dans le domaine de la sécurité, elle valide les exigences applicables en s’appuyant sur des experts et des utilisateurs, puis s’assure du résultat, notamment à partir d’essais et de contrôles. La vérification des caractéristiques militaires repose sur des essais et des évaluations qui permettent de vérifier que le bâtiment atteint bien les performances attendues et est endurant et adapté à ses missions. Relevant directement du chef d’état-major de la Marine, la CPPE se compose d’un échelon central parisien et d’implantations à Cherbourg, Lorient, Brest et Toulon. Les contrôleurs sont chargés de suivre ou de diriger les essais et contrôles pendant la construction et les périodes d’essais à la mer. Ils interviennent sur divers chantiers navals, de Boulogne à La Ciotat, en lien avec les équipages d’armement et équipes de programme. Forts de leur expérience et de leurs connaissances techniques ou réglementaires, ils exercent un regard critique sur les installations, confrontent leurs avis avec celui des spécialistes, rendent compte de leurs observations. Officiers mariniers d’active pour la plupart, les contrôleurs peuvent aussi servir sous le statut de réserviste ou civil de la Défense. Ils sont le cœur de la CPPE.
ASP CLOVIS CANIVENC
Sources : Marine nationale
Droits : Ministère des armées