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Premier maître Brice

Mise à jour  : 05/07/2021 - Direction : SIRPA Marine

Un sous-marinier au fenua* au service de la mission Marianne

* Au pays (Tahiti et les îles avoisinantes pour les Tahitiens).

Son parcours

2005 : Entrée à l’École de maistrance à Brest

2007 : Brevet d’aptitude technique navigateur-timonier, puis formation de sous-marinier à l’ENSM ESNLE

2008-2011 : Affectation sur le SNLE Le Triomphant en tant que timonier pour 3 cycles 2011-2012 : Affectation sur le SNLE Le Téméraire en tant que timonier pour 1 cycle 2012-2015 : Brevet supérieur timonier

2015-2016 : Patron du pont sur le SNA Perle 2016-2018 : Patron du pont sur le SNA Améthyste Depuis 2019 : Affecté à l’ESNA à Toulon

Meilleur souvenir

« En mission, chaque détection d’un sous-marin étranger par notre sous-marin est un moment fort en émotions. Néanmoins, j’ai éprouvé une fierté particulière lorsque le SNA Émeraude a replongé au détroit de la Sonde tout récemment, après avoir traversé la mer de Chine méridionale de part en part. C’est un grand succès pour les forces sous-marines françaises d’avoir déployé un sous-marin nucléaire d’attaque aussi loin et dans ce contexte international aussi chargé. »

Originaire de Tahiti, le premier maître Brice a grandi dans un environnement fortement marqué par la présence des forces armées, qui entretiennent un lien étroit avec la population polynésienne. Se destinant tout d’abord à des études supérieures en mathématiques, il décide finalement de rejoindre la métropole pour s’engager dans la Marine nationale. Changement radical de vie pour ce jeune homme aux cheveux longs qui quitte le soleil des îles pour la Bretagne et l’uniforme. Il suit avec succès la formation initiale d’officier marinier à l’École de maistrance et le cours du brevet d’aptitude technique navigateur-timonier à Lanvéoc. Il pousse l’aventure jusqu’à intégrer les forces sous-marines, intrigué et attiré par « ce milieu sombre et inconnu », avouant avec un sourire que les seuls sous-marins qu’il connaissait jusqu’alors étaient ceux des reportages du Commandant Cousteau ou de la bande dessinée Tintin. Il embarque alors comme timonier sur les sous-marins nucléaire lanceurs d’engins Le Triomphant puis Le Téméraire. Il est ensuite sélectionné pour le cours du brevet supérieur, composé du cours de spécialité timonier à Lanvéoc suivi d’une année embarquée et complétée par la formation à l’École de navigation sous-marine à Toulon. Changeant ainsi de façade maritime, il occupe désormais le poste de patron du pont sur le SNA Perle puis sur l’Améthyste. Continuité de ses fonctions à bord, il devient dès 2019 gestionnaire de proximité des sous-mariniers de l’escadrille des sous-marins nucléaires d’attaque. Il s’est tout naturellement porté volontaire pour la mission Marianne, de novembre 2020 à février dernier, où il a armé la SAT – Submarine advisory team –, c’est-à-dire la cellule en charge d’assurer les télécommunications entre le bateau en mission et la terre. Une expérience enrichissante pour lui, a vécu une première période en état-major interarmées, et pour le centre opérationnel de Tahiti (COT) auquel il a apporté ses connaissances spécifiques dans les liaisons sous-marines.

Le patron du pont

À bord d’un sous-marin, le patron du pont est l’un des principaux relais entre le commandant et l’équipage. Il connaît chaque prénom, et son rôle est aussi multiple que stratégique. Tout commence à quai où le patron du pont vérifie le bon fonctionnement de l’ensemble du matériel de manœuvre, comme les chaumards. Le patron du pont est le correspondant administratif entre l’équipage du sous-marin et l’administration à terre. En tant que capitaine d’armes, c’est à lui de faire respecter la discipline, de veiller à la sécurité à bord mais aussi d’être à l’écoute de ceux pour qui la traversée est plus longue qu’à l’accoutumée. Dans un SNA – ce n’est pas le cas à bord d’un SNLE –, son rôle de couteau suisse le mène à être chef de quart. C’est ainsi le seul officier marinier à pouvoir remplir cette fonction à bord.

Le patron du pont a, de plus, la gestion du personnel dans le secteur du commissariat. C’est à lui aussi de veiller à ce que les commandes en cuisine soient bien passées et que les approvisionnements se fassent sans problème. La responsabilité est immense, lorsque l’on connaît l’importance de bien se nourrir à 200 mètres sous la surface. Pour devenir patron du pont, il faut auparavant avoir accédé au brevet supérieur NAVIT, ouvert à tous les sous-mariniers titulaires d’un brevet d’aptitude technique opérationnel (BAT OPS) ou le BAT manœuvriers ou le BAT navigateurs-timoniers. Chaque équipage de SNLE ou de SNA compte dans ses rangs un patron du pont. Ces officiers mariniers peuvent également armer des postes clés en état-major ou en école tel que gestionnaire de proximité.


Sources : Marine nationale
Droits : Ministère des armées