Dans le cadre de la Présidence lituanienne du Conseil de l'Union européenne (second semestre 2013) et en perspective du Conseil européen consacré aux questions de défense les 20 et 21 décembre 2013, la DAS co-organise avec les ministères lituaniens de la Défense et des Affaires étrangères et la Fondation pour la Recherche Stratégique un séminaire de haut-niveau, à Paris, le 12 juillet 2013. Ce séminaire n'est pas ouvert au public.
Le Conseil européen de décembre 2013 est une échéance majeure, les chefs d'Etats et de gouvernements européens se réunissant pour parler de l'Europe de la défense pour la première fois depuis décembre 2008. Le Président Van Rompuy les a invités lors du Conseil européen de décembre 2012 à renforcer l'efficacité de la politique de sécurité et de défense commune (PSDC).
Ce séminaire s'inscrit dans la préparation de ce rendez-vous primordial et vise à susciter des propositions concrètes pour améliorer la réactivité et la visibilité de l'UE en matière de gestion de crises. Il réunit de hautes autorités politiques et militaires des Etats membres et des institutions européennes, ainsi que des personnalités académiques.
Centré sur la thématique du premier volet du Conseil européen de 2013, le séminaire, intitulé "Bolstering the European Union as a full-fledged crisis management actor" s'articule autour de trois tables rondes :
La construction ambitieuse de la PSDC a permis à l'Union européenne de lancer 29 opérations civiles et/ou militaires réparties sur trois continents depuis 2003.
Le traité de Lisbonne a été en 2009 une étape de plus dans l'amélioration des capacités européennes de déploiement. La PSDC a été dotée d'une structure institutionnelle, de moyens de financement et de procédures de lancement d'opérations plus adaptés. De grands progrès ont été accomplis afin de décloisonner et flexibiliser les outils civils et militaires de l'UE et accélérer les processus de prise de décision.
Malgré ces avancées, de nombreux obstacles institutionnels, politiques et financiers demeurent, réduisant ainsi la capacité de l'UE à donner une réponse rapide aux crises. Des délais persistent dans le lancement d'opérations et pourraient, s'ils se répétaient, remettre en cause la pertinence de son action. Il aura ainsi fallu 12 mois à la mission de formation des forces armées maliennes pour que ses travaux débutent sur le terrain. Le même délai a été nécessaire pour lancer la mission EUBAM de contrôle des frontières en Libye.
La première table ronde du séminaire vise d'une part à identifier les obstacles qui empêchent la PSDC d'offrir des réponses suffisamment souples et adaptées aux crises, et d'autre part à mettre en avant l'importance d'identifier les intérêts sécuritaires communs des Etats membres.
L'UE dispose d'une valeur-ajoutée unique dans son approche globale de réponse aux crises. Afin de consolider celle-ci, elle doit mieux se coordonner et renforcer ses outils civils et militaires, ainsi qu'assouplir ses systèmes de financement.
L'UE est la seule organisation internationale à posséder une variété d'instruments lui permettant d'agir sur l'ensemble du spectre civilo-militaire. Elle dispose en effet d'outils diplomatiques, politiques, opérationnels, financiers, préventifs ou réactifs, militaires ou civils qu'il faut pouvoir coordonner pour garantir un lien essentiel entre la sécurité sur le court terme et le développement sur le long terme.
La sécurité est en effet le préliminaire indispensable à la réussite des divers programmes de développement économique et social et de renforcement des Etats que l'UE met en place. La dimension militaire de son action doit donc être renforcée pour promouvoir une approche globale crédible et efficace. Les 9 opérations militaires lancées dans le cadre de la PSDC témoignent de sa pleine compétence dans ce domaine et la création des Groupements tactiques permettent à l'UE de disposer d'une force militaire propre de réaction rapide. Cette capacité demeure cependant insuffisamment exploitée. Afin de maintenir son potentiel à répondre aux crises de haute intensité, il est important de renforcer l'ambition militaire de l'UE afin que celle-ci ne se cantonne pas à des opérations de basse intensité comme la formation et l'entraînement.
Après avoir abordé les questions de l'ambition militaire de l'UE dans son approche globale, la seconde table ronde se penche également sur les outils financiers de ses missions civiles et de ses opérations militaires. En effet, les difficultés auxquelles la PSDC est confrontée pour mettre en place des missions et opérations s'explique en partie par la complexité et la rigidité de leurs processus de financement. Il apparaît donc urgent de réfléchir à la capacité des Etats membres à mieux partager les coûts des opérations, et à optimiser l'utilisation des multiples outils financiers de l'Union.
Après dix ans de réalité opérationnelle, la PSDC se trouve à un moment charnière de son développement. L'accroissement de la complexité et de la probabilité des menaces auxquelles l'UE doit faire face représentent de nouveaux défis. Elle doit en effet continuer à répondre à des menaces traditionnelles tout en intégrant de nouveaux enjeux comme la cyber-sécurité, la sûreté des frontières étatiques, la sécurité énergétique ou la sûreté maritime. Dans ces circonstances, l'UE doit adapter les outils existants à la lumière des retours d'expérience de ses précédentes opérations et missions. Sa capacité à identifier et tirer les leçons de ses engagements doit être développée pour lui permettre de gagner en efficacité.
D'autre part, cette troisième table ronde travaille à renforcer la visibilité de l'Union européenne sur le terrain de ses opérations. La PSDC étant l'un des principaux drapeaux de l'action de l'UE sur le terrain, elle doit s'efforcer d'y être plus visible et de démontrer son efficacité à ses partenaires, ses citoyens et aux populations affectées par les crises. Une stratégie de communication efficace doit donc être bâtie au plus vite pour valoriser les actions européennes à venir.
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