Alain Juppé a défendu, devant le Sénat, la contribution de la France au projet de système de défense anti-missile balistique, développé dans le cadre de l’Otan.
Lors du débat d’orientation, organisé au Sénat jeudi 9 décembre 2010, sur le projet de création d’une défense anti-missile balistique conduit dans le cadre de l’Otan, Alain Juppé, ministre d’Etat, ministre de la Défense et des Anciens combattants, a défendu l’engagement de la France à contribuer au développement d’un tel système.
Le développement d’un système de défense anti-missile balistique représente « un enjeu stratégique avec la Russie, un enjeu de souveraineté, un enjeu industriel, un enjeu financier, un enjeu, enfin, d’interopérabilité. Face à ces enjeux, nous respectons trois principes, et d’abord notre autonomie stratégique en faisant valoir la complémentarité de notre armement nucléaire et en cherchant à valoriser notre capacité industrielle. Nous devons accompagner le développement des relations avec la Russie, dans un système de défense anti-missile conjoint », a déclaré le ministre d’Etat.
« Nous avons déjà une compétence d’alerte avancée. Le missile SAMP-T commence à être mis en œuvre. Nous pouvons espérer avoir une défense anti-missile autonome de théâtre d’ici 2020 », a-t-il précisé.
Selon le sénateur Josselin de Rohan, président de la Commission des Affaires étrangères et de la défense et des forces armées, le projet de bouclier anti-missile balistique vient « compléter la dissuasion ». Il a également rappelé que celui-ci « se fera, avec ou sans nous ».
La création d’une défense anti-missile balistique a déjà constitué l’une des principales questions abordées lors du sommet des chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres de l’Otan à Lisbonne (Portugal), les 19 et 20 novembre derniers.
Un rapport a également été récemment produit par Josselin de Rohan, sous l’intitulé « Les conditions d’un engagement de la France dans la défense anti-missile balistique de l’Otan », et publié le 10 novembre 2010.
Sources : Ministère des Armées