"L’intégration au contrôle général des armées marque pour tout heureux lauréat le début d’une nouvelle carrière en ce qu’elle ouvre de nouveaux horizons, sans pour autant nécessairement constituer une profonde réorientation professionnelle...."
"L’intégration au contrôle général des armées marque pour tout heureux lauréat le début d’une nouvelle carrière en ce qu’elle ouvre de nouveaux horizons, sans pour autant nécessairement constituer une profonde réorientation professionnelle.
Pendant une quinzaine d’années passées dans l’armée de terre en tant que commissaire des armées, essentiellement au sein des troupes de marine et des troupes parachutistes, j’ai eu la chance, avec l’aide de mes services, de me préoccuper de questions d’intendance, c’est-à-dire d’administration générale et de soutien logistique et opérationnel.
Cette expérience préalable des préoccupations locales est un trait commun de tous les membres du corps. Or, dans le cadre de leurs attributions et de leurs missions, les membres du CGA sont amenés à connaître, hors du strict champ opérationnel, de tous les éléments leur permettant de concourir à l’assistance du ministre de la défense. Chacun pourra donc tirer profit de son expérience personnelle tout en découvrant des pans entiers du ministère jusqu’alors inconnus (y compris au sein de son armée ou de son service d’origine). La conduite d’enquêtes au sein du CGA constituant l’essentiel de la carrière, il est primordial afin de rejoindre le corps de chercher à comprendre et à connaître le ministère dans toutes ses composantes.
La masse de connaissances à acquérir pour le concours nécessite également certes une certaine soif de connaissances académiques, mais aussi un souci de les raccrocher à des considérations pratiques. Elle incite à développer une approche pluridisciplinaire des thématiques tout en s’imposant un exercice de synthèse systématique. A cet égard, la préparation, à elle seule, est enrichissante et permet de mieux toucher du doigt ses limites.
Au-delà de la diversité des missions, ou de considérations statutaires, c’est bien l’admission dans un corps militaire riche d’une grande diversité, propice au développement individuel, et dépositaire d’une solide expérience, qui peut constituer une motivation pour les candidats potentiels."
Contrôleur adjoint des armées Olivier Gousseau
"Le 1er mai 2009 j’ai tourné une page dans ma carrière militaire après une vingtaine d’années comme pilote de l’aéronavale et le commandement de deux bâtiments de combat, la frégate anti-sous-marine Jean de Vienne et la frégate de surveillance Prairial. A l’âge où certains s’apprêtent à franchir le cap des étoiles, d’autres décident de mettre leur uniforme dans leur armoire, j’ai choisi la voie du recrutement direct au grade de contrôleur des armées. Pour cela, il m’a fallu me lancer sans retenue dans un processus de sélection exigeant : un recruté sur sept cette année là. La voie est étroite mais au bout du compte, j’ai découvert un nouveau métier.
J’ai retrouvé cet équilibre précieux entre «autonomie» et «sens des responsabilités» qui caractérise le commandement d’une unité de combat.
Très rapidement après mon intégration j’ai regagné le terrain : un régiment, une base, un atelier aéronautique. La relation est différente de celle de mes années passées au sein des armées mais la finalité reste la même : la recherche de l’efficacité et de l’efficience des services, des unités, le meilleur des hommes au service des armes de la France.
Deux ans de métier de contrôleur et me voici dans une nouvelle mission au service des militaires : j’ai été nommé en 2011 secrétaire général du Haut Comité d’évaluation de la condition militaire (HCECM), une mission tournée à la fois vers les militaires eux-mêmes : les écouter et les informer, une mission tournée vers la plus haute hiérarchie militaire : le rapport du Haut Comité est remis personnellement au Président de la République, chef des armées, mais aussi tournée vers la société civile : comment faire comprendre, sans les déformer, les questions qui préoccupent les militaires et leurs familles, les sujétions qui pèsent sur eux ; Un équilibre délicat qui exige de savoir faire comprendre la diversité des armées et savoir faire comprendre aux militaires qu’elle est leur place sans distinction de couleur d’uniforme.
Depuis septembre 2013, après avoir porté deux rapports du Haut Comité (La condition des militaires du rang puis Vers l’égalité professionnelle entre les militaires, femmes et hommes), j’ai l’honneur de conduire des enquêtes dans les organismes de défense et de former les nouveaux membres du corps du contrôle.
Depuis mon intégration dans le corps du CGA, le travail n’a pas manqué, soutenu par un effort continu de formation (notamment dans le domaine de l’économie de défense et les systèmes d’information).
« Objectivité », « responsabilité », « ouverture » trois qualités essentielles pour le contrôleur général que je suis devenu après une vingtaine années à servir, sur mer et au-dessus des terres et océans..."
Contrôleur général des armées Patrick Macary
"Après une première partie de carrière d’officier des armes au sein de l’armée de terre, j’ai choisi de rejoindre le contrôle général des armées plutôt que de poursuivre dans la voie du commandement. Je souhaitais, en effet, pouvoir réaliser des missions d’investigation au plus près des instances de direction avec un statut garantissant l’indépendance et un large accès à l’information.
Cette réorientation professionnelle fut aussi une remise en cause personnelle qui a nécessité engagement et opiniâtreté.
Cependant, l’intérêt des questions abordées, la pratique professionnelle des missions du contrôle, la diversité du corps de contrôle et les relations entre les contrôleurs justifient pleinement, à mes yeux, l’investissement consenti.
Mes premières missions centrées sur les bases de défense m’ont permis de renouer avec les questions concrètes et de suivre la réorganisation du ministère de manière décloisonnée et pragmatique."
Contrôleur adjoint des armées Jean-Louis Raas