La réserve militaire, composante de la garde nationale
Le 6 mai dernier, une trentaine de jeunes recensés ont bénéficié du parrainage citoyen que des réservistes militaires leur ont offert à l'occasion d'une cérémonie à l'hôtel de ville de Paris. Ce parrainage a permis à ces filleuls de découvrir leurs droits et devoirs en tant que citoyens, ainsi que d’être sensibilisés à la République et au devoir de mémoire, comme à la citoyenneté et à l’engagement citoyen. "C’est important d’essayer de transmettre ce que j’ai pu acquérir pendant mes années de réserviste ou de citoyen. J’ai voulu échanger avec ces jeunes sur ce qu’était l’engagement, civil ou militaire", explique un réserviste. Si vous aviez été à la place de ces jeunes ou de leurs parrains, comment auriez-vous expliqué cet engagement ? Donnez-nous votre avis sur Facebook.
Parce que les belles actions à l’égard de la patrie méritent d’être louées, l’approche de la fête nationale est l’occasion de dédier quelques vers à la patrie. En voici quelques uns.
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A la jeune fille en armes,
Jeanne d’Arc, « …ce grand général qui prit tout un royaume… »,[1] libère Orléans assiégée par l’ennemi précisément parce qu’« en elle, apparut déjà la patrie » [2]. L’action glorieuse de Jeanne d’Arc et d’autres Français en armes, conjuguée à la volonté de partager un destin commun, esquissent les contours du « pré carré » [3], prémices de l’Hexagone.
Au jeune conscrit,
Les « paysans alsaciens ont pris leurs fusils à pierre et leurs pioches pour combattre l’étranger » [4] ; comme eux, des millions de conscrits se mobilisent pour défendre la nation française envahie par l’ennemi prussien. Les Français, souvent au prix du sacrifice suprême, défendent la patrie menacée dans son intégrité, et ce, « …quelle que fût la couleur du drapeau sous lequel marchaient nos soldats… » [5]
Au soldat grandi par l’instituteur,
De « jeunes maîtres…beaux comme des hussards noirs… Sveltes, sévères, sanglés, sérieux et un peu tremblants de leur précoce, de leur soudaine omnipotence » [6] transmettent à plusieurs générations d’écoliers les valeurs républicaines. L’écolier quitte sa blouse noire pour revêtir le bleu du soldat ; la mère-patrie est en péril.
Au Résistant,
Jean Moulin, « chef de la Résistance martyrisé dans des caves hideuses » [7], meurt pour la France. Lorsque l’agent de la Gestapo lui tend de quoi écrire car il ne peut plus parler, Jean Moulin ébauche la caricature de son bourreau. Animé par cette même verve qui conduit d’autres Français à résister, peut-être pensait-il « Sur mes cahiers d’écolier Sur mon pupitre et les arbres…J’écris ton nom…Liberté. » [8]
Au citoyen en devenir,
Au lendemain des attentats de janvier 2015 qui ont endeuillé la France, la nation réagit. Ainsi, le parrainage par des réservistes de citoyens en devenir favorise-t-il, à la faveur de leur recensement, l’éclosion de la citoyenneté de trente lycéens. Une grande fierté illuminait alors les visages des familles présentes à cette cérémonie riche de sens et de symboles.
A la res publica,
La portée de cette cérémonie permet à ces jeunes citoyens en puissance d’éprouver le sentiment d’appartenance à une communauté de destinées convergentes, et exalte donc, « une certaine idée de la France » [9]. La tradition égalitaire française associée au franc succès de cette première opération ne militeraient-ils pas pour que la République ait l’ambition d’universaliser l’expérience de ces quelques précurseurs privilégiés ?
A toi, nouvel acteur de l’Histoire
« Ce qui constitue une nation, ce n’est pas de parler la même langue ou d’appartenir à un groupe ethnographique commun, c’est d’avoir fait ensemble de grandes choses dans le passé et de vouloir en faire encore dans l’avenir ».[10]
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[1]Eve, Charles Péguy.
[2]Histoire de France, Michelet.
[3]Lettre adressée par Vauban à Louvois, janvier 1673.
[4] L’Alsace est-elle allemande ou française ? : Réponse à M. Mommsen,Fustel de Coulanges, 1870.
[5] Manifeste du comte de Chambord, 5 juillet 1871.
[6] L’argent, P, 1913, Charles Péguy.
[7] Extrait du discours sur Jean Moulin, André Malraux, 19 décembre 1964.
[8] Au rendez-vous allemand, Paul Eluard, 1942.
[9] Mémoires de guerre, tome I, Charles de Gaulle, 1954.
[10] Qu’est-ce qu’une nation ? : Conférence à l’université Paris Sorbonne, Ernest Renan, 1882.
