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Episode 7 – Le front des Alpes : une armée invaincue

Mise à jour  : 25/06/2020 - Auteur : La Rédaction - Direction : DICoD

Du 20 au 25 juin, l’armée des Alpes, sous le commandement du général Olry, tient en échec les offensives de l’armée italienne sur la frontière et celles de l’armée allemande dans la vallée du Rhône. Alors que tout semble perdu, cette brève campagne fait rentrer dans l’Histoire l’armée des Alpes, qui continue le combat jusqu’à la signature de l’armistice avec l’Italie, sous le nom « d’armée invaincue ».

Le saviez-vous ? 3 choses à découvrir sur le front des Alpes

L’Italie entre en guerre aux côtés de l’Allemagne

À la fin du printemps 1940, Mussolini juge le moment venu d’entrer en guerre contre la France. Il espère remporter une victoire facile qui lui offrira une position favorable lors des pourparlers de paix afin d’acquérir les départements frontaliers depuis la Haute-Savoie jusqu’aux Alpes-Maritimes et la Corse. Le 10 juin 1940, le Duce déclare ainsi les hostilités à son ancien allié.

450 000 militaires italiens commandés par le prince Humbert de Piémont se préparent au combat. Du côté français, 176 000 hommes forment l’armée des Alpes. Ils sont placés sous le commandement du général Olry. Les troupes françaises peuvent également s’appuyer sur une ligne de défense fortifiée : la « Ligne Maginot des Alpes ». Dans les années 1930, un programme de construction de fortifications a été lancé afin de protéger les frontières du sud-est de la France. Ces fortifications s’étendent du lac de Genève à la mer, sur près de 400 km. Les ouvrages de cette ligne sont édifiés sur des cols et des débouchés de vallée, afin de verrouiller les points de passage les plus importants.

Dans la nuit qui suit la déclaration de guerre de l’Italie, les Français font sauter tous les ouvrages, ponts, routes, tunnels, que les Italiens sont susceptibles d’utiliser. Mais, contre toute attente, du 11 au 19 juin, les forces italiennes ne tentent que quelques opérations vite stoppées par les troupes françaises. Les 13 et 15 juin, l’aviation française nettoie le ciel varois de toute menace aérienne en contre-attaquant les appareils italiens lancés sur Toulon et les aérodromes de la région. Elle effectue même des raids aériens au-dessus de Gênes, Novi Ligure et Turin entre les 14 et 17 juin. Le 20 juin, l’armée italienne déclenche une offensive générale. Mais partout, les troupes du Duce sont mises en échec. Le général Olry parvient à maintenir toutes ses positions à la frontière.

Au même moment, le général Olry doit parallèlement faire face aux troupes allemandes qui, progressant depuis Dijon, menacent ses arrières.

L’armée allemande prend l’armée des Alpes à revers

Le général Olry organise aussitôt un plan de bataille dans la vallée du Rhône appuyé sur trois lignes de défense successives. La première position est établie sur le Rhône à Lyon, la seconde le long de l’Isère et la troisième le long de la Durance.

Afin de ne pas dégarnir l’armée des Alpes, des unités sont créées en toute hâte. Une petite armée improvisée d’environ 30 000 hommes est ainsi réunie en une semaine, placée sous les ordres du général Cartier.

Le 18 juin, Lyon est déclarée ville ouverte. Ses ponts ne pouvant être défendus, la position du Rhône doit être abandonnée. Il faut donc tout concentrer sur la seconde position.

Le 20 au soir, le général Olry fait sauter tous les ponts de l’Isère en aval de Voreppe. Le XVIe Panzerkorps attaque alors sur trois axes. Le groupement C, lancé depuis Vienne vers le sud, échoue sur l’Isère et la rive droite du Rhône. Le groupement B, parti de Lyon, est arrêté le 23 sur la cluse de Voreppe qui donne accès à Grenoble. Le groupement A, venu de Bourg, franchit le Rhône à Culoz puis entre dans Aix-les-Bains le 23 juin au soir. L’offensive sur Chambéry est, malgré tout, contenue.

Les 22 et 24 juin, les conventions d’armistice avec l’Allemagne puis l’Italie sont signées par la France. Le cessez-le-feu prend effet le 25 juin. La bataille des Alpes aura duré quatre jours. Elle se termine par un succès de l’armée française. En dépit de la faiblesse de ses moyens face à un double front, l’armée des Alpes ne déroge pas à sa devise « On ne passe pas ». Elle a défendu victorieusement la frontière sur 400 km.

Le verrou de Voreppe

Le 20 juin, le haut commandement allemand fait mouvement dans la vallée du Rhône pour faire jonction avec les Italiens à Chambéry et tenter de s’emparer de Grenoble. Une deuxième ligne de résistance française doit donc être créée de toute pièce sur l’Isère. La défense en est confiée au général Cartier. Ce dernier articule son dispositif en quatre sous-groupements principaux, dont celui du colonel Brillat-Savarin qui devra tenir Voreppe à l’entrée de la cluse de l’Isère à une vingtaine de kilomètres de Grenoble.

Dès le 19 juin, les premières troupes arrivent sur place et aménagent les éléments de défense avec l’aide de la population. Des observatoires, souvent remarquables du fait de la configuration de la cluse, sont mis en place. Le 20 juin, le colonel Brillat-Savarin prend le commandement du secteur.

Le 22 juin au matin, une colonne de 150 chars accompagnés de motocyclistes tente de franchir l’Isère à Voreppe. L’attaque est repoussée par les feux des canons déjà en place. Le 24 juin, ignorant la présence des canons français de longue portée camouflés dans la montagne, les blindés allemands se rassemblent et s’apprêtent à forcer la trouée de Voreppe. Durant tout l’après-midi, les canons français neutralisent mitrailleuses, chars, camions… et occasionnent des pertes sérieuses qui obligent les forces allemandes à faire demi-tour.

Jusqu’à la tombée de la nuit, l’artillerie française reste maîtresse du champ de bataille. Confiants en leur puissance, les Allemands ne s’attendaient pas à cette résistance. Les pertes sont évaluées à plusieurs centaines de morts côté allemand contre une dizaine côté français.

Ce même jour, à 21h, la fin des hostilités est annoncée : les Allemands n’auront pas réussi à forcer le « verrou » de Voreppe.

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Sources : Ministère des Armées