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Episode 2 - Narvik, la victoire oubliée

Mise à jour  : 30/05/2020 - Auteur : La Rédaction - Direction : DICoD

Le 9 avril 1940, les troupes allemandes envahissent le Danemark et la Norvège. Elles s'emparent d'Oslo, la capitale, et d'autres grands ports, dont Narvik et son fjord. Ce site est stratégique : c'est par là que transite le minerai qui approvisionne l'industrie de guerre allemande. Les Alliés, qui étudiaient déjà en 1939 l’idée de couper cette « route du fer » à l'ennemi, lancent leur contre-attaque. Une campagne âpre et difficile.

Le saviez-vous ? 3 choses à découvrir sur la bataille de Narvik

Au Grand nord, la « route du fer » tant convoitée

Pour le Troisième Reich, quel peut bien être l'enjeu de Narvik, petite ville de Norvège située à 1 000 kilomètres de la capitale, Oslo ? Ses fjords, qui offrent un accès direct à la mer de Norvège et restent praticables en hiver, peuvent accueillir et cacher sa flotte. Mais Narvik, c’est aussi et surtout le point de transit privilégié du minerai de fer, dont a tant besoin l'industrie de guerre allemande. Extrait dans le nord de la Suède, dans les mines de Kiruna, il est acheminé en train jusqu'au port de Narvik : c'est la fameuse « route du fer ». Cette matière première est vitale pour l'Allemagne. Ses usines en consomment d'importantes quantités pour répondre aux besoins de la Wehrmacht, de la Kriegsmarine et de la Luftwaffe.

Français, Britanniques et Polonais le savent. Dès l'hiver 1939, après l'invasion de la Finlande par l'Union soviétique, un premier plan pour couper cette voie est envisagé sans être appliqué. L'offensive allemande du 9 avril 1940 change la donne, la Wehrmacht envahit le Danemark et la Norvège pour occuper les principaux ports de ces pays et sécuriser ses voies d'approvisionnement en fer. Immédiatement, un corps expéditionnaire allié, composé de troupes françaises, britanniques et polonaises, se dirige vers Narvik pour contre-attaquer.

Un défi inédit pour le soutien militaire

Le corps expéditionnaire français envoyé combattre en Norvège est en grande partie constitué de troupes de montagne, rodées par l'expérience acquise dans les Alpes et placées sous le commandement d'un spécialiste de la guerre en milieu montagneux, le général Béthouart, ancien chef de corps du 24e bataillon de chasseurs alpins (24e BCA).

La campagne de Norvège se révélera pourtant âpre et difficile pour les soldats. En effet, la ville de Narvik est encadrée de montagnes. Le terrain est extrêmement difficile, très accidenté. Entre avril et mai, mois de la bataille, le climat arctique est toujours hostile, les températures sont extrêmement basses.

Les combats se déroulent en deux temps : d’abord en mer du 9 au 13 avril, puis sur le sol norvégien du 10 mai au 8 juin 1940. Près de 35 000 hommes sont engagés. Victoire militaire, la bataille de Narvik constitue le premier succès allié et la première opération de débarquement de la Seconde Guerre mondiale. Mais ce succès tactique est éphémère. Les positions conquises aux troupes allemandes doivent être abandonnées dans la foulée, en raison de la dégradation de la situation militaire en France. En évacuant Narvik, le général Béthouart dira : « C’est la mort dans l’âme que je quitte la Norvège. Je laisse sur votre sol ce que j’ai de plus précieux, mes morts ; je vous les confie comme un gage d’inaltérable amitié de la France pour la Norvège qui redeviendra libre. »

Exploit tactique pour le corps expéditionnaire, la bataille de Narvik sera aussi une opération inédite et complexe pour le soutien logistique. À court préavis, il est demandé à l’intendance de concevoir, tester et commander un large éventail de nouveaux équipements adaptés aux très basses températures : pour tous ces soldats qui seront engagés sans délai et dans des conditions très hostiles, il convient de renouveler, moderniser et compléter le matériel individuel et collectif réservé jusqu’alors aux chasseurs alpins.

Là où s’illustre la 13e demi-brigade de marche de la Légion étrangère

La 13e demi-brigade de marche de la Légion étrangère (13e DBMLE) est créée en 1940 dans le cadre du corps expéditionnaire franco-britannique, mis sur pied après l'invasion de la Finlande par l'Union soviétique. En mars 1940, un armistice signé entre les deux pays rend caduque une intervention alliée.

C'est à Narvik, contre l'Allemagne, que la 13e DBMLE va s'illustrer. Placée sous le commandement du lieutenant-colonel Magrin-Vernerey (dit « Monclar », pseudonyme qu’il prendra en juin 1940 lors de son ralliement à la France libre), elle compte parmi ses officiers plusieurs futurs Compagnons de la Libération, dont les capitaines Pierre Koenig  et Jacques Paris de la Bollardière. Après avoir brillamment combattu en Norvège, la 13e DBMLE gagne Brest, avant d'être évacuée vers l'Ecosse le 21 juin 1940. Une partie des légionnaires, soit environ 900 hommes sur 1600, répondant à l’Appel du général de Gaulle, choisit de rester en Grande-Bretagne et de rejoindre les Forces Françaises Libres (FFL). Ils forment alors la 14e DBMLE, tandis que le reste de l'effectif de la 13e DBMLE choisit d’être rapatrié au Maroc. Après la dissolution de la demi-brigade d’Afrique du Nord en novembre 1940, les troupes restées en Angleterre prendront le nom de 13e demi-brigade de Légion étrangère (13e DBLE). La « 13 » participera, en tant que telle ou sous forme de bataillons, à un grand nombre de combats de la Seconde Guerre mondiale dont l’héroïque bataille de Bir Hakeim.

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Sources : Ministère des Armées