Le saviez-vous ? Derrière beaucoup de coutumes, usages, traditions et expressions militaires se cachent bien souvent des anecdotes insolites, amusantes ou historiques. Alors, pour étoffer votre culture générale et briller le matin devant vos collègues à la machine à café, plongez-vous dans notre rubrique du mercredi. Aujourd’hui, ...
C’est une habitude qui passe comme une lettre à la poste pour certains d’entre nous, tandis que d’autres la redoutent : le changement d’heure. Ce week-end encore, personne n’y coupera. Certes, cette mesure fut introduite en 1976 par le président Giscard d’Estaing, dans l’optique de réduire la consommation énergétique du pays. Mais les plus anciens se rappellent peut-être d’un autre événement qui remonte à 1940. Cette année-là, la France est passée à l’heure allemande… toujours en place aujourd’hui ! Petit rappel des faits.
Au cours d’un voyage, ou juste en regardant une carte des fuseaux horaires, beaucoup se sont posés la question : pourquoi l’heure de Paris est-elle identique à celle de Varsovie, bien plus à l’Est, alors qu’à Lisbonne ou même à Londres, il est une heure plus tôt ? La réponse s’est jouée pendant la Seconde Guerre mondiale, conséquence directe de l’avancée allemande dans le nord de la France…
La bascule
A l’époque, Paris est en retard d’une heure sur Berlin, ce qui déplait au Reich pour des raisons pratiques. Aussi, au fur et à mesure de sa progression sur notre sol, la Wehrmacht bascule tout simplement la France « à l’heure allemande », expression qui rentrera dans le langage courant[1].
Reste un problème de taille. L’armistice signé, la France se retrouve coupée en deux, avec une zone libre – restée à « l’heure française » – et une zone occupée. Ce n’est pas sans poser quelques soucis, notamment au niveau des trains. Vichy ayant une heure de retard sur Paris, les locomotives doivent patienter à la ligne de démarcation avant d’entrer en zone non-occupée, tandis qu’elles roulent avec du retard en sens inverse. Pas simple pour les correspondances... L’affaire est résolue en février 1941 quand le gouvernement de Vichy, sur proposition de la SNCF, décide lui-aussi de s’aligner sur l’heure allemande (GMT+2).
A la Libération, décision est prise de revenir à la situation d’avant-guerre, ou presque. Dans un premier temps, le pays repasse à GMT+1 et souhaite continuer sur sa lancée pour revenir à GMT. Un décret annule cette décision, sans raison apparente. En rétablissant l’heure d’été en 1976, le président Giscard d’Estaing replace de fait la France à l’heure allemande, synonyme de longues soirées d’été. Au fait, n’oubliez pas : dans la nuit du samedi 30 au dimanche 31 octobre, il faudra reculer sa montre d’une heure : à 3h dimanche, il sera en réalité 2 heures… Bon WE !
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Madrid si proche de Berlin ? L’Espagne, située encore plus à l’ouest, se niche pourtant dans le même fuseau horaire que la France et l’Europe centrale. L’initiative incombe à Franco et à son désir d’un rapprochement avec le régime nazi. Il impose l’heure allemande en 1942, toujours d’actualité chez notre voisin |
[1] Voir le livre de Jean-Louis BORY, Mon village à l’heure allemande, prix Goncourt 1945
Sources : Ministère des Armées
