Comme chaque 14 juillet, le défilé aérien au-dessus des Champs-Elysées ravira les petits et les grands. Patrouille de France, avions de chasse, avions de transport, ravitailleurs… c’est en tout 62 avions et 29 hélicoptères qui exécuteront un ballet aérien bien huilé selon un tempo parfaitement chronométré. Pour comprendre comment se prépare et se dirige une telle manœuvre, la rédaction a rencontré le général de division aérienne Jean-Christophe Zimmermann, commandant en second du Commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes (CDAOA) et directeur de l’édition 2017 du défilé aérien.
1) Comment s’organise le défilé aérien du 14 juillet ?
Comme n’importe quelle opération, le défilé se planifie avec tous les acteurs engagés, militaires mais aussi civils comme la Direction générale de l’aviation civile, les Aéroports de Paris, ou encore la Préfecture de Police de Paris. Les tâches sont planifiées ensemble et sont très diverses : identification et désignation des acteurs en vol et au sol (équipages, contrôleurs aériens, techniciens…) ; rédaction des documents décrivant l’opération précisant chaque détails (l’ordre d’opération compte plus d’une centaine de pages) ; briefing général au profit de tous les acteurs ; identification visuelle des points de repère en région parisienne au profit des équipages ; répétition grandeur nature à Châteaudun pour valider enchaînements chronologiques et formations ; répétition des responsables de dispositifs sur les Champs pour valider la cinématique dans l’espace aérien parisien.
La fin du défilé ne signifie pas qu’on en a terminé : il faut débriefer, faire une analyse de ce qui a marché, de qui aurait pu mieux fonctionner. On cherche toujours à améliorer le processus pour l’année suivante.
2) Quelles sont les difficultés et les contraintes à prendre en compte pour un événement de cette ampleur ?
Il y a tout d’abord la question de la disponibilité des machines et des équipages. En raison des opérations extérieures dans lesquelles sont engagées les armées ou bien encore la saison des feux pour la sécurité civile, tous les aéronefs ne peuvent évidemment pas être disponibles pour le 14 juillet.
Se pose également la problématique de l’espace aérien parisien: sensible en termes de sécurité et dense de par le trafic de ses aéroports.
Vient ensuite la question des répétitions collectives indispensables et des entraînements individuels pour ceux qui sont peu rompus au vol en basse altitude et/ou en formation. Car le jour J, il s’agit de faire voler un nombre important d’aéronefs, souvent en patrouille, à proximité les uns des autres, dans des espaces réduits. Un vrai challenge !
Et enfin, il faut prendre en compte les phénomènes météorologiques (visibilité, plafond nuageux) non pas seulement sur les Champs, mais également dans les circuits d’attente, à plusieurs kilomètres autour de Paris.
Si on ajoute à cela la variété des aéronefs et de leurs performances, les vitesses d’évolution différentes, vous comprendrez que le respect des exigences de précision lors du défilé nécessite un gros travail de préparation et de coordination !
3) Quel est votre rôle précis dans le dispositif ?
Je suis en charge de la conception du programme qui doit prendre en compte différentes directives : celles des autorités politiques, le thème de l’année, les contraintes de disponibilité, les propositions des forces armées…
Il m’incombe également de veiller à la mise en place des moyens au sol indispensables, en particulier pour le contrôle en vol du dispositif, de briefer tous les participants à l’opération, de conduire les répétitions et d’en valider les résultats.
Le jour J, je donne le top départ du défilé et j’adapte son déroulement en fonction des événements, météorologiques ou autres. Enfin, je dois veiller au bon retour de tous les équipages, au démontage des installations de circonstance et à l’élaboration du retour d’expérience en vue du prochain défilé.
Sources : Ministère des Armées
