Premier d'une série de trois bâtiments, le Tourville, le Duguay-Trouin et le De Grasse ont été conçus pour la lutte anti-sous-marine. Ces frégates peuvent-être mis en œuvre au sein d'une force navale où règne une menace aérienne.
La frégate anti-sous-marines type F 67 Tourville est basé à Brest et est déployée principalement sur la façade atlantique.
L'ordre de Malte parraine la Frégate Tourville depuis le 02 Mars 1974
Équipage partiellement féminisé
Anne-Hilarion de Cotentin, comte de Tourville, naquit à Tourville (Manche) en 1642. À dix-sept ans, il faisait ses premières armes sur une frégate de l'ordre de Malte dont il était chevalier. Pendant huit ans, il participa à de nombreuses expéditions contre les pirates barbaresques, se faisant remarquer par son courage audacieux. Entré à 25 ans dans la Marine royale, Tourville fut de toutes les glorieuses affaires maritimes de l'époque : La campagne de 1673 où il montait le Sans-Pareil, la prise d'Agosta où il commandait la Syrène, sur le Sceptre où il fut matelot de Duquesne, aux victoires de 1676, aux bombardements d'Alger (1682), de Gênes (1684) et de Tripoli (1685).
Promu vice-amiral en 1689, il commanda en chef pendant la fameuse campagne de 1690. Son pavillon était arboré sur le Soleil Royal et jusqu'à la fin de sa carrière, il monta un vaisseau de ce nom.
Ce fut le 10 juillet 1690 qu'il remporta sur les flottes d'Angleterre et de Hollande la brillante victoire de Béveziers. Douze vaisseaux furent détruits.
En 1691, pendant la campagne dite du large, chef-d'œuvre d'habileté tactique, Tourville tint la mer pendant cinquante jours, se jouant des escadres anglaises lancées à sa poursuite et s'emparant d'un convoi en- nemi.
En 1692, Louis XIV chargea Tourville de protéger une opération de débarquement en Angleterre. Mal organisée, à cause de faux renseignements, cette campagne s'annonçait mal. Tourville rencontra l'escadre ennemie au large de Barfleur le 29 mai. Il avait 44 vaisseaux, l'ennemi 99! Malgré cette différence, il fit tête avec une énergie extraordinaire et ne perdit pas un seul vaisseau. Lors de la retraite vers Brest et Saint-Malo, plusieurs navires s'échouèrent à Tatihou et à la Hougue et furent brûlés.
En 1693, Tourville, récemment élevé à la dignité de maréchal de France, réussit le remarquable coup de filet de Lagos en capturant le riche convoi de Smyrne.
La paix de Ryswick, en 1697, donna à Tourville le repos que réclamait sa santé altérée. Il mourut à Paris le 23 mai 1701.
7 bâtiments ont déja porté le nom de Tourville
Un vaisseau de 74 (1787-1834)
Mis à l'eau à Lorient le 16 décembre 1787, ce bâtiment prit part aux combats de Prairial et à l'expédition de Hoche en Irlande. Désarmé en 1809, il ne sera condamné qu'en 1834.
Un vaisseau (1811-1814)
Entre temps, un vieux vaisseau de construction espagnole, l' Ulysse, se vit attribuer le nom de Tourville pendant son affectation à l'École navale en rade de Brest, de 1811 à 1814
Un vaisseau de 90 (1859-1864)
Construit à Brest, il fut un des premiers vaisseaux munis d'une machine à hélice.
Un grand croiseur à batterie (1876-1903)
Construit aux chantiers de La Seyne en 1873, le Tourville effectua de nombreuses navigations d'escadre et des campagnes lointaines qui le conduisirent un peu sur toutes les mers. Il fut démoli à Cherbourg en 1903.
Un transport
Le nom de Tourville fut ensuite donné au transport La Gironde, transformé en école de canonnage (1909).
Un cuirassé
En 1914, un cuirassé devait porter le nom de Tourville mais sa construction ne put être entreprise.
Un croiseur de 1" classe (1926-1962)
Enfin, le dernier bâtiment ayant porté le nom de Tourville fut un croiseur de 1ère classe de 10 000 tonnes mis sur cale à Lorient en 1924. Entré en service, il atteint aux essais la vitesse de 36 nœuds, record pour les navires français ou étrangers de cette classe (1928). Ayant navigué en escadre de 1929 à 1939, il rejoint Alexandrie en mai 1940 pour constituer la force X. Après le succès du débarquement en Afrique du Nord, le Tourville rallie Dakar via le Cap en 1943. Il effectue des patrouilles en Atlantique puis est mis en réserve à Bizerte en juin 1944. Réarmé en 1945, il participe à de nombreuses opérations en Indochine. Il rallie définitivement Brest en 1948, où il sert de ponton-caserne à l'École des élèves officiers de réserve et à l'École de manœuvre avant d'être condamné en 1962.
Sources : © Marine nationale
Droits : Ministère des armées