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Histoire de la Marine nationale

Mise à jour  : 23/02/2015 - Direction : SIRPA Marine

Époque médiévale

L’histoire de la marine de guerre française débute véritablement au cœur du Moyen-Âge. En 1203, le roi Philippe Auguste obtient le rattachement de la Normandie au royaume : pour la première fois, celui-ci dispose d’une frontière maritime. Néanmoins, malgré la création d’un premier arsenal à Rouen, le Clos des Galées, le pays ne possède pas encore d’armée navale permanente. Une caractéristique qui va marquer les cinq premiers siècles de l’histoire de la marine de guerre française et expliquer, pour une part, ses mécomptes durant la guerre de Cent ans (défaite de l’écluse).

L’ÉPOQUE MÉDIÉVALE en 4 dates

1203 : le Royaume de France atteint la mer

1294 : création du premier arsenal, le Clos des Galées, à Rouen

1340 : défaite de l’écluse devant les flottes anglaises et flamandes

1373 : Jean de Vienne devient amiral de France et réorganise la Marine de Charles V

Époque moderne

C’est seulement au XVIIe siècle que la Marine s’institutionnalise grâce à l’action du cardinal de Richelieu, premier ministre de Louis XIII, puis de Colbert. En 1669, Louis XIV en fait le premier secrétaire d'État à la Marine. Il est responsable de la marine de guerre, mais aussi des compagnies des Indes et des pays de leur concession, du commerce « du dedans et du dehors », ainsi que du réseau consulaire. Jusqu'au lendemain de la Première Guerre mondiale, le département ministériel de la Marine ne se limitera pas à la flotte de guerre.

Celle-ci joue un rôle décisif dans l’expansion du premier empire colonial français et l’essor du commerce transocéanique. À la fin du XVIIe siècle, la France est bien la première puissance navale de son temps, grâce à ses chefs d’escadre (Duquesne, Tourville) comme ses corsaires (Jean Bart, Duguay-Trouin). Mais, épuisé

par la défense de ses frontières terrestres, le royaume n’a plus les moyens de ses ambitions maritimes à la fin du règne de Louis XIV, alors que la puissance britannique s’affirme sur les mers. En dépit d’une lutte acharnée, la perte du premier empire colonial français, en 1763, consacre ce renversement.

Le renouveau français n’intervient que dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, sur le plan scientifique (Bougainville, La Pérouse) comme militaire (Suffren, De Grasse). La Marine peut alors jouer un rôle déterminant dans le dénouement victorieux de la guerre d’indépendance américaine (victoire de la Chesapeake).

L’ÉPOQUE MODERNE en 10 dates

1626 : Richelieu « Grand maître, chef et surintendant général des mers, navigation et commerce »

1626 : Richelieu « Grand maître, chef et surintendant général des mers, navigation et commerce »

1626 :Richelieu « Grand maître, chef et surintendant général des mers, navigation et commerce »

1626 : Richelieu « Grand maître, chef et surintendant général des mers, navigation et commerce »

1669 : Colbert premier secrétaire d'État à la Marine

1676 : victoires d’Agosta et de Palerme sur les flottes espagnole et néerlandaise

1690 : victoire de Béveziers sur la Royal Navy

1693 : défaite de La Hougue et victoire de Lagos face à des flottes anglo-néerlandaise

1756 : victoire franco-espagnole de Minorque sur la flotte britannique

1759 : désastre des Cardinaux face à la Royal Navy

1766-1767 : circumnavigation de Bougainville

1781 : victoire stratégique de la Chesapeake sur la Royal Navy

1785-1788 : expédition autour du monde de La Pérouse

La Marine du XIXe siècle

Sous la Révolution et l’Empire, la flotte subit le contrecoup de l’émigration massive des officiers et de la priorité accordée au théâtre continental. En dépit d’épisodes glorieux (combats de Prairial) et de personnages remarquables (Surcouf, Latouche-Tréville), la Marine française ne peut plus rivaliser avec la Royal Navy (désastres d’Aboukir et de Trafalgar). Après 1815, le rapprochement s’amorce avec celle-ci (victoire conjointe à Navarin) pour déboucher lors de la guerre de Crimée, en dépit de périodes de tension, dont la dernière sera la crise de Fachoda (1898).

La seconde moitié du XIXe siècle est marqué par le développement de la propulsion à vapeur, dans lequel la France est pionnière. Plus généralement, le Second Empire constitue un véritable apogée pour la Marine, sur le plan technique comme opérationnel. Elle devient en particulier un acteur central de la constitution du nouvel empire colonial, rôle qu’elle conserve sous la Troisième République. Rançon de cette expansion réussie, les Colonies quittent le ministère de la Marine à la fin du siècle et l’essentiel de ses forces terrestres est rattaché au ministère de la Guerre sous le nom de « troupes coloniales ». La Marine reste néanmoins un outil essentiel de la politique étrangère, en témoigne son rôle dans la conclusion de l’alliance franco-russe ou de l’Entente cordiale. Face à la montée des menaces italiennes et allemandes, la flotte conserve une importance stratégique en dépit de ses insuffisances techniques.

LA MARINE DU XIX ème siècle en 10 dates

1794 : Combats de prairial

1798 : défaite d’Aboukir face à la Royal Navy

1805 : défaite franco-espagnole de Trafalgar face à la Royal Navy

1827 : victoire de Navarin, avec la flotte britannique et russe, sur la flotte ottomane

1840 : Dumont d’Urville atteint l’Antarctique

1841-1844 : Du Petit-Thouars annexe ce qui deviendra la Polynésie française

1859 : La Gloire, première frégate cuirassée construite au monde

1894 : les Colonies deviennent un département ministériel autonome

1899 : le Narval , premier sous-marin au monde à être réellement opérationnel

1900 : les troupes de marine deviennent troupes coloniales et rejoignent le département de la Guerre

La Marine du XXe siècle

Pendant toute la durée des deux conflits mondiaux, les marins français sont engagés sur terre (fusiliers et canonniers marins) comme sur mer et, désormais, dans les airs. Ainsi, en 1914-1918, la jeune aéronavale se révèle dans la lutte contre la menace nouvelle et redoutable que font peser les sous-marins. Plus généralement, la Marine de surface est toute entière impliquée pour escorter les convois qui approvisionnent la métropole. La Marine française travaille en coordination étroite avec la Royal Navy, qu’elle soutient lors de la tentative malheureuse de forcement du détroit des Dardanelles.

La coopération avec les Britanniques est également intense au début de la Seconde Guerre mondiale, en particulier pour soutenir l’expédition de Norvège ou réussir l’évacuation de Dunkerque. Avec la défaite vient le temps des affrontements fratricides (Mers el-Kébir, Dakar), qui opposent également les marins français entre eux. Comme le reste du pays, ils sont désormais divisés entre la minorité, qui a suivi le général de Gaulle, et la majorité, restée fidèle au maréchal Pétain et à l’amiral Darlan. L’unité n’est retrouvée qu’à partir de la fin 1942 quand, à l’issue du débarquement allié en Afrique du Nord, de l’invasion de la zone libre et du sabordage du gros de la flotte à Toulon, les forces de Vichy rallient graduellement le camp des Alliés. Grâce à leur aide, la Marine toute entière reçoit les moyens de reprendre le combat dont les Forces navales françaises libres ont assumé la continuité. Si elle n’apporte qu’une contribution symbolique lors du débarquement de Normandie, la Marine est présente en force lors de celui de Provence.

À l’issue du conflit, tout est à reconstruire, la flotte comme ses bases. Cet effort sera mené à bien en combinant un vigoureux effort de réarmement national et une aide alliée massive dans le cadre de l’O.T.A.N., alors que la Marine est par ailleurs lourdement engagée dans les conflits coloniaux. Après la reconstitution d’une flotte conventionnelle, désormais organisée autour de la composante aéronavale, la priorité est au nucléaire, tant en ce qui concerne les systèmes d’arme que de propulsion. À partir du début des années soixante-dix, la Marine participe d’une manière décisive à la dissuasion nucléaire française par l’intermédiaire de ses sous-marins nucléaires lanceurs d’engins. Peu après, s’ouvre pour la Marine l’ère des opérations extérieures ou « OPEX » marquées par l’utilisation de l’aéronavale et la projection de force. La fin de la Guerre froide, puis l’après-11 septembre 2001, vont conduire à une augmentation importante des missions de la Marine en la matière alors que, en parallèle, ses bâtiments œuvrent à la protection de la liberté des mers, enjeu crucial à l’heure de la mondialisation.

LA MARINE AU XX e siècle en 10 dates

1914 : les fusiliers-marins à Dixmude

1915 : bataille des Dardanelles

1927 : décret établissant le ministère de la Marine comme celui de la seule marine militaire

1942 : sabordage de la flotte à Toulon

1944 : débarquements de Normandie et de Provence

1958-1961 : suppression du ministère de la Marine, intégré au sein du ministère des armées

1961 : entrée en service opérationnel du premier porte-avions moderne, le Clemenceau

1972 : entrée en service opérationnel du premier sous-marin nucléaire lanceur d’engins, le Redoutable

1983 : entrée en service opérationnel du premier sous-marin nucléaire d’attaque, le Rubis

2001 : entrée en service opérationnel du premier porte-avions à propulsion nucléaire, le Charles-de-Gaulle ; engagement du groupe aéronaval au profit des forces alliées en Afghanistan (opération Héraclès )


Sources : © Marine nationale
Droits : Ministère des armées