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Entraînement des forces

Mise à jour  : 03/10/2014 - Direction : SIRPA Marine

Les bâtiments de la Marine nationale subissent régulièrement une remise à niveau de leur équipage. Ces stages, encadrés par les experts de la division entraînement de la force d'action navale permettent aux bâtiments d'obtenir les qualifications nécessaires pour participer à des exercices d'ampleur, au cours desquels ils seront confrontés à un éventail de menaces important (attaques aériennes, menace sous-marine, guerre électronique, flottes hostiles...). Ainsi, dans le cadre de scénarios d'exercices très variés (environnement interarmées et international), les équipages devront montrer leur aptitude à gérer les crises et à trouver leur place dans des schémas opérationnels complexes.

La division entraînement de la force d'action navale

La division Entraînement (DIV ENT) est une des plus grosses divisions de l'état-major de la force d'action navale (ALFAN), avec la division Logistique. Elle est implantée à Toulon, comme l'état-major de la force, et dispose aussi d'une antenne à Brest. Les hommes de la division Entraînement, tous issus de la Marine, sont recrutés sur volontariat. Anciens officiers et officiers mariniers supérieurs ( les grades dans la Marine), les entraîneurs, de formations diverses, disposent surtout d'une grande expérience et de nombreuses années de vie embarquée. Ils se forment ensuite entre eux au sein de la division Entraînement afin de pouvoir assurer l'entraînement d'un équipage.

Les stages

Un stage... c'est quoi ?

Un stage est une période d'entraînement intensif animé par du personnel de la division "entraînement" de l'état-major de la force d'action navale (FAN). Le stage profite à un ou plusieurs bâtiments ; son objectif est d'aider les bateaux à progresser jusqu'à l'acquisition de toutes les aptitudes opérationnelles leur permettant de réaliser leurs missions.

Qui les anime ?
 Au cours des différents stages, sur chaque bâtiment audité est affecté un " OCB ", officier chargé du bâtiment. Il dirige une équipe d'entraîneurs composée d'officiers mariniers spécialistes et d'officiers experts dans des domaines déterminés et possédant une solide expérience embarquée. Cette équipe est apte à évaluer les performances de l'équipage et à entraîner les différentes équipes du bord.
 Ils vérifient et évaluent au cours des entraînements la cohérence de l'organisation, ainsi que le respect des procédures et des règles de sécurité.
 Cette équipe d'entraîneurs, adaptée au bâtiment audité, partage la vie de l'équipage pendant toute la durée du stage. Des rapports de confiance s'instaurent entre le commandant et l'OCB pour les remarques de portée générale d'une part, et entre officiers mariniers supérieurs spécialistes et l'équipage pour les aspects techniques d'autre part.
Les entraîneurs ont pour objectif d'aider l'équipage à progresser grâce à une technique d'entraînement participative. Le stage doit permettre au commandant de relever et d'analyser lui-même les erreurs commises, et de s'approprier la méthode d'entraînement : à la fin du stage, l'équipage doit être en mesure de poursuivre par lui-même l'entraînement.avancé.

Quand ?
Les périodes de stages sont récurrentes et progressives dans la vie des bâtiments.
La mise en condition initiale (MECI) : après une longue période d'immobilisation, elle vise à fournir au bâtiment l'aptitude à naviguer indépendamment en toute sécurité. Elle donne lieu à l'attribution de la qualification initiale.
La mise en condition élémentaire (MECE) : après un baisse conséquente du niveau d'entraînement du bâtiment ayant donné lieu au retrait de la qualification élémentaire, elle vise à lui redonner cette qualification, qui lui permettra de poursuivre son processus de qualification, de fournir son concours à l'entraînement d'aéronefs, de bâtiments de surface et de sous-marins, d'assurer les missions de service public, de surveillance de zone et de représentation.
 La mise en condition opérationnelle (MECO) : phase finale du processus d'entraînement, elle vise à acquérir la qualification opérationnelle, qui matérialise l'aptitude des bâtiments à exécuter toutes les missions opérationnelles correspondant à ses capacités militaires.
 Nb: les bâtiments "neufs" suivent un cycle complet MECI/MECE/MECO
La remise à niveau opérationnelle (RANO) vise à combler des lacunes ou à remettre à jour certaines actions d'entraînement du bâtiment, à sa demande ou au plus tard deux ans après sa dernière MECO.

Combien de temps durent les stages ?
La durée des stages est fonction du type, du nombre et du niveau d'entraînement des bâtiments. Ils commencent par une phase à quai destinée à l'instruction, à la mécanisation d'actions élémentaires et à un audit général de l'organisation du bâtiment permettant de préparer la phase suivante, qui se déroule à la mer.

Plus...
 Au-delà des stages réguliers, un exercice de spécialisation appelé TAMOURE permet au bâtiment durant 2 à 3 jours d'effectuer un entraînement supérieur dans des conditions proches des conditions opérationnelles, de crise ou de conflit déclaré, en essayant de recréer le stress que l'on peut connaître au combat. Les exercices se déroulent avec le concours du centre d'essais des Landes (entre Belle-Île en Mer et Biscarosse) et de la Méditerranée (Levant).
 Les objectifs sont nombreux pour le bâtiment: il doit pouvoir gérer une opération en situation de crise, conduire des tirs d'artillerie, assurer des opérations de surveillance, être paré à mener des opérations de visite, mettre en oeuvre la guerre électronique, déployer des troupes à terre, procéder à des opérations d'évacuation de ressortissants...
 L'attrait de l'exercice TAMOURE réside aussi dans les concours apportés par les aéronefs de la marine ou de l'armée de l'air ainsi que dans la collaboration des commandos marine et d'observateurs de l'armée de terre.
En 2006, 13 exercices TAMOURE (Tirs d'Artillerie et Missiles ayant pour Objectif pour les Unités le Réalisme dans l'Entraînement) sont programmés par la division entraînement.

Et plus encore...
La division entraînement intègre dans ses stages jusqu'à deux bâtiments étrangers par an (un par façade maritime).

Histoire de la division entraînement

En 1948, alors que la Marine française d'après guerre relance son activité, le groupe d'action sous-marine (GASM) est créé en Méditerranée. Il multiplie les exercices dits "combinés" grâce à des antennes dédiées à l'entraînement - anti-sous-marin, surface et aéronaval. Le centre d'entraînement à la défense aérienne à la mer est créé en 1956 en Méditerranée sous l'autorité de l'amiral commandant l'escadre. En 1960, beaucoup de réorganisations ont lieu au sein de la Marine et notamment en matière d'entraînement. Un amiral commandant l'entraînement est nommé : il commande le centre d'entraînement de la flotte (CEF) : il est chargé de l'entraînement initial des bâtiments de surface et des aéronefs appartenant à l'escadre (basée en Méditerranée) et à l'escadre légère (basée à Brest).
L'amiral commandant l'entraînement (ALENT) est nommé commandant de forces maritimes indépendant et arbore sa marque à bord de son bâtiment de ligne, le Jean Bart. 1965 : l'ère moderne de l'entraînement naît avec l'acquisition à Toulon du centre d'entraînement synthétique. 1970 : le centre d'entraînement s'étend et quitte son bâtiment pour s'installer à Milhaud où il se trouve aujourd'hui. Ces nouveaux bâtiments avaient été construits pour abriter le nouveau simulateur entièrement électronique et sans équivalent dans le monde à cette époque. 1976 : la Rance devient le bâtiment base du CEF. 1992 : restructuration des forces et application du plan "optimar", dissolution du CEF. En 1995, les missions d'entraînement sont réparties entre les différentes autorités organiques de l'époque: ALFAN, ALGASM, ALMINES, ALPATMAR et ALAE, qui voient leurs responsabilités étendues à l'entraînement et à la mise en condition des forces. En 2000, ALFAN, l'amiral commandant la force d'action navale, devient l'unique commandant de force maritime indépendant pour l'ensemble des bâtiments de surface (à l'exception de ceux confiés aux bases navales). Depuis cette date, la division entraînement de la force d'action navale (FAN) assure avec son antenne brestoise la totalité des stages des bâtiments de surface en métropole et Outre-Mer.

La division en chiffres

  • 118 personnes réparties entre Toulon et Brest
  • 31 officiers (dont 18 anciens commandants)
  • 85 officiers mariniers supérieurs
  • 2 civils de la Défense
  • 20 réservistes et militaires mis pour emploi ...dont 80 entraîneurs à la mer avec un temps de service moyen de 20 ans.

Cadence d'entraînement :

  •  80 bâtiments en stage par an en métropole et outre-mer
  • 3 bâtiments en stage chaque jour
  • 1 000 marins par mois sur simulateur


Sources : © Marine nationale
Droits : Ministère des armées