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« L’École de Guerre est un passage obligé pour celui qui veut aller plus loin et quitter sa zone de confort » - Capitaine de frégate Sébastien

Mise à jour  : 03/02/2021 - Direction : SIRPA Marine

Sous-marinier, ancien commandant du sous-marin nucléaire d’attaque Améthyste. Président du groupement Marine et stagiaire de la 28e promotion 2020-2021 de l’École de Guerre (EDG).

Chaque année, entre 150 à 200 officiers supérieurs rejoignent l’EDG. Parmi eux, une trentaine de marins qui suivent cette formation d’excellence destinée à former certains des chefs de demain.

COLS BLEUS : Qu’apporte l’École de Guerre à la carrière d’un officier de Marine ?

CF SÉBASTIEN : L’École de Guerre prépare les officiers supérieurs à devenir des officiers d’état-major et les chefs militaires qui, demain, œuvreront là où s’élabore et s’exécute la politique de défense et de sécurité. Nous vivons aujourd’hui dans un environnement stratégique, militaire, économique et social de plus en plus complexe. Pour se préparer à l’éventualité d’un combat de haute intensité, la Marine doit pouvoir répondre aux évolutions des enjeux maritimes et aéromaritimes, mais aussi aux nombreuses questions stratégiques soulevées par l’apparition de nouveaux domaines d’affrontement que sont le cyber, le champ informationnel ou l’espace. Dans ce contexte, le concours de l’École de Guerre est un passage obligatoire pour un officier qui souhaite obtenir de nouvelles compétences, être au coeur des décisions et accéder éventuellement à de plus hautes responsabilités au sein de l’institution. C’est également une étape déterminante pour ouvrir son esprit et quitter sa zone de confort. Après une quinzaine d’années de service dans sa spécialité, un officier de Marine est devenu un expert dans son domaine et son expérience opérationnelle lui permet de faire face à presque toutes les situations. Il a déjà bâti son style de commandant et forgé le noyau dur qui le compose. Mais s’il veut aller encore plus loin dans sa formation, plusieurs choix s’offrent à lui : continuer à approfondir davantage son expertise et ses compétences techniques ou bien tenter le concours de l’EDG pour devenir « un officier multidomaine » et explorer le plus large champ des possibles.

C. B. : Quel est l’objectif de la formation ?

CF S. : Chaque année, entre 150 et 200 officiers supérieurs de toutes les armées sont admis au terme d’un processus particulièrement sélectif (20 % seulement des candidats y parviennent en moyenne, NDLR). Parmi eux, on trouve une trentaine de marins. Ils sont aujourd’hui rejoints par près de 80 stagiaires étrangers, qui représentent environ un tiers de l’effectif d’une promotion, et par quelques dizaines d’auditeurs issus de la société civile. Une approche très novatrice. Depuis sa fondation en 1873, l’EDG a développé au fil des années un projet centré sur chaque officier, en tenant compte de ses expériences passées et de ses futures orientations de carrière. Tout au long de notre année de cursus, nous sommes tous considérés comme des acteurs directs de notre formation. C’est le sens même de ce que l’EDG appelle la « pédagogie transformatrice ». Soit, en clair, une forme de responsabilisation du stagiaire dans son parcours individualisé. En présentiel ou à distance, pandémie de la Covid-19 oblige, les différents cours, conférences et modules ont donc pour objectifs principaux d’approfondir notre culture générale, militaire comme civile, et de nous aider à mieux décrypter les clés du monde qui nous entoure. Les trois piliers de la formation sont : « Comprendre le monde », « Maîtriser le fait militaire » et « Commander les opérations ». Parallèlement, tout est fait pour développer et valoriser nos connaissances, tout en mettant l’accent sur l’expression orale et écrite pour accroître notre capacité à convaincre.

C. B. : On dit souvent que cette formation est à la fois un passage et un temps de réflexion.

CF S. : C’est assez juste, en effet. L’encadrement met en avant tout ce qui peut inciter à la réflexion stratégique et au foisonnement d’idées. Parallèlement, l’EDG marque aussi une forme de parenthèse temporelle pendant laquelle les stagiaires peuvent travailler sur des sujets de mémoires, proposés par l’état-major de la Marine, notamment par le bureau « stratégie et politique », qui sont parfois en déshérence de traitants dans les états-majors accaparés par la conduite des activités quotidiennes. Mais enrichir la pensée stratégique n’est pas un impératif catégorique. Pour mon mémoire, j’ai choisi par exemple de travailler un sujet « plus universitaire » proposé directement par l’École, sur l’histoire du cabinet militaire du Premier ministre. Naturellement, si j’ose dire, le marin dispose d’une curiosité et d’une ouverture d’esprit particulières liées notamment à sa connaissance du milieu maritime au sens large et à son goût du voyage. C’est important, car l’un des objectifs de l’EDG est aussi de favoriser les rencontres. En cela, l’année que nous passons ensemble offre une initiation incontournable à la coordination interarmées, à la connaissance de la société et des institutions politiques de notre pays, mais aussi à la culture des nombreux officiers stagiaires étrangers dont la présence à nos côtés est un véritable enrichissement. Du reste, ce qui m’a surpris, au meilleur sens du terme, c’est la richesse des parcours et la diversité de l’ensemble des stagiaires. Loin de l’image monolithique que donnent parfois les armées vues de l’extérieur.

COLS BLEUS : Qu’apporte l’École de Guerre à la carrière d’un officier de Marine ?

CF SÉBASTIEN : L’École de Guerre prépare les officiers supérieurs à devenir des officiers d’état-major et les chefs militaires qui, demain, œuvreront là où s’élabore et s’exécute la politique de défense et de sécurité. Nous vivons aujourd’hui dans un environnement stratégique, militaire, économique et social de plus en plus complexe. Pour se préparer à l’éventualité d’un combat de haute intensité, la Marine doit pouvoir répondre aux évolutions des enjeux maritimes et aéromaritimes, mais aussi aux nombreuses questions stratégiques soulevées par l’apparition de nouveaux domaines d’affrontement que sont le cyber, le champ informationnel ou l’espace. Dans ce contexte, le concours de l’École de Guerre est un passage obligatoire pour un officier qui souhaite obtenir de nouvelles compétences, être au coeur des décisions et accéder éventuellement à de plus hautes responsabilités au sein de l’institution. C’est également une étape déterminante pour ouvrir son esprit et quitter sa zone de confort. Après une quinzaine d’années de service dans sa spécialité, un officier de Marine est devenu un expert dans son domaine et son expérience opérationnelle lui permet de faire face à presque toutes les situations. Il a déjà bâti son style de commandant et forgé le noyau dur qui le compose. Mais s’il veut aller encore plus loin dans sa formation, plusieurs choix s’offrent à lui : continuer à approfondir davantage son expertise et ses compétences techniques ou bien tenter le concours de l’EDG pour devenir « un officier multidomaine » et explorer le plus large champ des possibles.

C. B. : Quel est l’objectif de la formation ?

CF S. : Chaque année, entre 150 et 200 officiers supérieurs de toutes les armées sont admis au terme d’un processus particulièrement sélectif (20 % seulement des candidats y parviennent en moyenne, NDLR). Parmi eux, on trouve une trentaine de marins. Ils sont aujourd’hui rejoints par près de 80 stagiaires étrangers, qui représentent environ un tiers de l’effectif d’une promotion, et par quelques dizaines d’auditeurs issus de la société civile. Une approche très novatrice. Depuis sa fondation en 1873, l’EDG a développé au fil des années un projet centré sur chaque officier, en tenant compte de ses expériences passées et de ses futures orientations de carrière. Tout au long de notre année de cursus, nous sommes tous considérés comme des acteurs directs de notre formation. C’est le sens même de ce que l’EDG appelle la « pédagogie transformatrice ». Soit, en clair, une forme de responsabilisation du stagiaire dans son parcours individualisé. En présentiel ou à distance, pandémie de la Covid-19 oblige, les différents cours, conférences et modules ont donc pour objectifs principaux d’approfondir notre culture générale, militaire comme civile, et de nous aider à mieux décrypter les clés du monde qui nous entoure. Les trois piliers de la formation sont : « Comprendre le monde », « Maîtriser le fait militaire » et « Commander les opérations ». Parallèlement, tout est fait pour développer et valoriser nos connaissances, tout en mettant l’accent sur l’expression orale et écrite pour accroître notre capacité à convaincre.

C. B. : On dit souvent que cette formation est à la fois un passage et un temps de réflexion.

CF S. : C’est assez juste, en effet. L’encadrement met en avant tout ce qui peut inciter à la réflexion stratégique et au foisonnement d’idées. Parallèlement, l’EDG marque aussi une forme de parenthèse temporelle pendant laquelle les stagiaires peuvent travailler sur des sujets de mémoires, proposés par l’état-major de la Marine, notamment par le bureau « stratégie et politique », qui sont parfois en déshérence de traitants dans les états-majors accaparés par la conduite des activités quotidiennes. Mais enrichir la pensée stratégique n’est pas un impératif catégorique. Pour mon mémoire, j’ai choisi par exemple de travailler un sujet « plus universitaire » proposé directement par l’École, sur l’histoire du cabinet militaire du Premier ministre. Naturellement, si j’ose dire, le marin dispose d’une curiosité et d’une ouverture d’esprit particulières liées notamment à sa connaissance du milieu maritime au sens large et à son goût du voyage. C’est important, car l’un des objectifs de l’EDG est aussi de favoriser les rencontres. En cela, l’année que nous passons ensemble offre une initiation incontournable à la coordination interarmées, à la connaissance de la société et des institutions politiques de notre pays, mais aussi à la culture des nombreux officiers stagiaires étrangers dont la présence à nos côtés est un véritable enrichissement. Du reste, ce qui m’a surpris, au meilleur sens du terme, c’est la richesse des parcours et la diversité de l’ensemble des stagiaires. Loin de l’image monolithique que donnent parfois les armées vues de l’extérieur.


Sources : Marine nationale
Droits : Ministère des armées