Accueil | Air | Carnet de vol ultramarin | Antilles | Adieu foulards, adieu madras Air ... Antilles | Adieu foulards, adieu madras

Adieu foulards, adieu madras

Mise à jour  : 08/07/2011 - Direction : Armée de l'Air et de l'Espace

La base aérienne du Lamentin, en Martinique, est concernée par la réorganisation des forces de souveraineté initiée par le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale et la transformation des armées. Envol au cœur des Antilles.

Sous une température de 32° Celsius, rafraîchie par les alizés, vents dominants dans cette région, un Casa arborant l’insigne de l’escadron de transport outre-mer (ETOM) « Antilles » emprunte le taxiway militaire. Il arrive directement en bout de piste de l’aéroport Martinique - Aimé Césaire, nom du célèbre poète martiniquais. Sous un ciel saupoudré de nuages, l’avion décolle face aux alizés, puis prend son cap vers la Guyane.

« Le 18 février 2010, Monsieur Nicolas Sarkozy, président de la République, a annoncé que la mission Harpie de lutte contre l’orpaillage clandestin en Guyane serait désormais permanente. Depuis, nous avons toujours un Casa et son équipage en alerte en Guyane », assure le colonel Étienne Herfeld, commandant la base aérienne 365 de Martinique et adjoint « air » au commandant supérieur des forces armées aux Antilles (FAA). Et d’ajouter : « Nous participons à la protection des citoyens dans la zone de responsabilité permanente, aux actions de coopération régionale, aux missions de lutte contre les

trafics, plus spécifiquement le narcotrafic mais également la lutte contre l’immigration clandestine, et de manière générale au soutien de l’action de l’État. Telles sont les missions permanentes que nous devons être capables de poursuivre ». En Martinique, la zone de responsabilité est immense. S’inscrivant dans un rectangle d’environ 5 500 kilomètres de long sur près de 1 500 de large, elle est, à titre de comparaison, plus étendue que le bassin méditerranéen. Pour s’y rendre, depuis la Martinique située au cœur de la zone, l’armée de l’air possède trois avions de transport tactique Casa ainsi que trois hélicoptères, dont deux Puma et un Fennec. Ces derniers sont employés régulièrement pour les missions d’assistance à la population comme les évacuations sanitaires, les transports inter hospitaliers et les missions de recherche et de sauvetage.

Avec la réorganisation des moyens du théâtre Caraïbes (forces armées aux Antilles et Guyane), les moyens « air » de la zone seront principalement positionnés en Guyane. Aux Antilles, la composante principale sera la marine nationale. Dans une logique de théâtre Caraïbes, des moyens de l’ETOM « Antilles » viendront grossir la base aérienne de Rochambeau en Guyane. Cette réorganisation est rendue possible par une meilleure répartition des missions de service public qui seront désormais prises en compte par les ministères et les services de l’État à la tête de ces prérogatives. En cas de besoin, lors de crises majeures telles que des catastrophes naturelles, les moyens aériens des forces armées aux Antilles pourront être renforcés par les moyens de la Guyane ou de la métropole.

Dans ce contexte de réorganisation, le personnel poursuit ses missions. Quelques regrets pour certains et une nouvelle vie pour d’autres. À l’image du caporal-chef Jean-Pierre Claudant, militaire technicien de l’air à la cellule de soutien et de ravitaillement : « Après la fermeture de la base, j’ai opté pour une mutation en métropole avec ma petite famille. Un nouveau départ et comme on dit chez nous : adieu foulards, adieu madras… »

Texte : adjudant Jean-Laurent Nijean


Sources : Armée de l'Air et de l'Espace
Droits : Armée de l'Air et de l'Espace