L’Équipe de voltige de l'Armée de l'air

Le 1er mars 1968, l’équipe de voltige aérienne (EVA), aujourd’hui dénommée Équipe de voltige de l’Armée de l’air (EVAA), voit officiellement le jour. Depuis, cet ambassadeur dévoile son savoir-faire en meeting et en compétition. Sacrée cinq fois championne du monde, elle représente l’Armée de l’air et la France. Dans les années 1960, l’aviation légère de l’Armée de terre développe sa propre équipe de voltige pour participer à des compétitions. L’Armée de l’air apparaît alors comme la grande absente.

Le 24 octobre 1967, l’équipe de voltige aérienne est créée, sur décision de Pierre Messmer, alors ministre des Armées, et du général François Maurin, alors chef d’état-major de l’Armée de l’air. L’aventure commence concrètement en mars 1968 pour la jeune équipe emmenée par le capitaine Robert Baudoin. Deux Stampe V4 sont demandés au service de la formation aéronautique pour l’entraînement initial. En parallèle, les pilotes suivent des stages de voltige classique, inversée et de compétition. La première représentation publique a lieu sur la base aérienne de Salon-de-Provence le 25 avril 1968.

En juin de la même année, le sergent Lejouan, benjamin de l’équipe, apporte à l’EVA sa toute première victoire. Début 1969, les problèmes techniques s’accumulent sur les Stampe. La construction d’un nouvel avion de voltige est entreprise et permet à l’EVAA de disposer de ses propres appareils à compter de 1970 : des Cap 10 d’entraînement et de démonstration et des Cap 20, monoplaces équipés de moteurs plus puissants, pour la compétition. Pendant presque 20 ans, ces deux appareils contribueront grandement aux succès de l’équipe de voltige.

En 1977, le lieutenant Feltès est champion de France de voltige. L’année suivante, c’est au tour de l’adjudant Sbihi. En 1979, l’EVA change de nom et devient l’EVAA. De 1982 à 1988, le champion de France est un pilote de l’EVAA. Mais le Cap 20 est malheureusement trop lourd pour briller à l’international.

Aussi l’Armée de l’air réfléchit-elle à son remplacement dès 1984. Son successeur arrive en 1986. Équipé d’un moteur de 6 cylindres à plat de 300 Ch, le Cap 230 est certifié pour un facteur de charge de +10/-10 G. En 1990, le Cap 230 subit des modifications mineures et se transforme en Cap 231. Cette année-là, l’adjudant-chef Bessière est sacré champion du monde à Yverdon en Suisse.

En 1999, deux Cap 232 arrivent à l’EVAA, redonnant toutes leurs chances aux pilotes présentateurs et compétiteurs. Attendu depuis 1995, cet appareil à aile carbone, au taux de roulis phénoménal, permet à l’EVAA de se maintenir au niveau international de la compétition. Entre 2002 et 2005, l’EVAA collectionne les titres, enchaîne les succès en compétitions : championne de France biplace en 2002, championne de France monoplace en 2004, plusieurs fois médaillée par équipe dans les épreuves internationales.

Mais la disparition du capitaine Derlome, le 30 août 2005, endeuille l’équipe et signe la fin des vols du Cap 232 dans l’Armée de l’air. Les pilotes essaieront et évalueront d’autres appareils avant de passer sur Extra 330 SC et LC en 2008. L’aventure reprend. En 2009, 2013 et 2015, les pilotes de l’EVAA sont sacrés champions du monde.

Depuis un demi-siècle, l’EVAA partage une même passion du vol et de la voltige. Grâce à la compétence et à la disponibilité des mécaniciens, à la rigueur et la ténacité des pilotes, cette unité s’est forgé une forte réputation dans les épreuves de voltige et affiche un palmarès éloquent.

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