Dans le cadre de l’exercice CARAÏBES 2021 des Forces armées aux Antilles (FAA), qui s’est déroulée dans les îles de l’archipel de la Guadeloupe, du 6 au 12 mai, les militaires du 33e Régiment d’infanterie de marine (33e RIMa) ont été les premiers à être projetés sur le terrain. Cet exercice a permis aux deux cent soixante militaires déployés de maintenir le niveau d’intervention des armées françaises face à une catastrophe naturelle majeure sur le territoire national ou à l’étranger dans la zone Caraïbe à n’importe quel moment et dans n’importe quelles circonstances, y compris dans le contexte sanitaire actuel.
Cette année, l’exercice a été réalisé à partir d’un scénario fictif de catastrophe naturelle, dans lequel un ouragan frappe une île française des petites Antilles. Il a consisté à appliquer un plan d’intervention, principalement dans la phase d’urgence et a impliqué l’ensemble des composantes militaires : le commandement, le centre des opérations, les composantes terrestres, maritimes et aériennes.
Pour être en mesure de porter assistance à la population après le passage d’un ouragan, les Forces armées aux Antilles (FAA) doivent tout d’abord protéger les militaires et leur famille ainsi que leurs moyens (les bâtiments de surface, les aéronefs, les installations à terre). Puis, débute la phase de pré-positionnement des moyens de reconnaissance et d’intervention et des hommes au plus près de l’île qui sera impactée par le passage de l’ouragan. Ce pré-positionnement permet d’augmenter la réactivité des forces sur l’analyse des dégâts causés par la catastrophe naturelle et sur l’aide à apporter à la population sinistrée.
Les militaires du 33e régiment d’infanterie de marine (33e RIMa) ont ensuite été chargés d’évaluer les dégâts, concernant les routes, les réseaux de télécommunications, le port, l’aérodrome, le système de distribution d’eau, les habitations, les navires en difficultés en mer, afin d’apporter rapidement une réponse adaptée à la population marie-galantaise par niveau d’urgence. Une fois que la cartographie des priorités et des éventuelles pénuries a été établie, les forces pré-positionnées se sont organisées pour agir. De nombreuses missions ont été réalisées par les militaires du 33e RIMa pour rétablir les axes routiers prioritaires et les réseaux de télécommunication. À ce titre, ils ont mis en place un hub logistique pour assurer l’arrivée du fret de secours sur l’île (de fret humanitaire, matériel de nettoyage et de reconstruction, eau potable, denrées alimentaires), ou encore ils ont maintenu la sécurité de la population et des biens communs.
À l’issue du rétablissement d’une situation stable sur la zone touchée par l’intervention militaire permettant de répondre aux besoins urgents, les forces en présence travaillent pour passer le relais aux autres instances étatiques venues de métropole et potentiellement privées avant de se désengager.
Grâce à une parfaite coordination des moyens humains et matériels, l’exercice s’est parfaitement déroulé et a démontré le savoir-faire indispensable du 33e RIMa dans la zone Antilles soumise à un risque cyclonique important.
Le 33e RIMa est l’unité opérationnelle de l’armée de Terre au sein des FAA. Basé essentiellement en Martinique, il se compose d’une compagnie de commandement et de logistique, de deux compagnies de combat, d’une compagnie de réserve ainsi que du centre nautique d'entraînement en forêt (CNEF). Ce régiment dispose également d’une compagnie de réserve implantée en Guadeloupe. Composé de plus de 400 militaires, le 33e RIMa dispose également de 36 véhicules tactiques et de plus de 15 tonnes de matériels d’intervention CATNAT.
Les 1 000 militaires des FAA garantissent la protection du territoire national et animent la coopération régionale depuis les départements de la Martinique et de la Guadeloupe. Ils constituent un dispositif interarmées de premier plan sur le théâtre Caraïbe, en coordination avec les forces armées en Guyane. Aux Antilles, les forces armées assurent des missions de souveraineté et de coopération régionale, et conduisent trois missions spécifiques : l’action de l’État en mer, sous l’autorité du délégué du Gouvernement pour l’action de l’État en mer afin de combattre efficacement le narcotrafic en mer et de coordonner la mise en œuvre des plans d’urgence en mer ; le secours aux populations en cas de catastrophes naturelles ou de situations humanitaires graves dans la zone ; la participation à une opération militaire dans un environnement national ou multinational comme à une évacuation de ressortissants.
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