Le saviez-vous ? Derrière beaucoup de coutumes, usages, traditions et expressions militaires se cachent bien souvent des anecdotes insolites, amusantes ou historiques. Alors pour étoffer votre culture générale et briller le matin devant vos collègues à la machine à café, plongez-vous dans notre rubrique du mercredi. Aujourd’hui, la rédaction se penche sur une anecdote qui en dit long sur Georges Clemenceau, dit « le Tigre », et son rapport avec les Poilus.
Georges Clemenceau, président du conseil de 1917 à 1920 (après avoir déjà occupé cette fonction de 1906 à 1909), était très concerné par les conditions de vie et le moral des soldats. Pendant la Première Guerre mondiale, le Tigre s’est rendu un nombre incalculable de fois sur le front pour inspecter les positions et rencontrer les valeureux combattants français. Un jour, alors qu’il était en première ligne, il monta sur le parapet pour crier en direction de l’ennemi « Cochons ! Salauds ! On vous aura à la fin ». Ses visites régulières, sa hargne et sa détermination le rendent populaire dans les tranchées.
Lors d’une visite sur le front en Champagne, le 6 juillet 1918, des Poilus lui offrent un bouquet de fleurs. Un geste qui l’a profondément ému. Il raconta cet épisode dans un discours prononcé le 1er octobre 1921. « […] dissimulées aux replis du terrain, des têtes hirsutes, poudrées à frimas par les soins de la terre champenoise, surgirent fantastiquement d’invisibles trous de mitrailleuses […] d’incohérentes figures blêmes de poussière, qui font mine de s’aligner pour le salut militaire, tandis que le chef s’avance et, d’une voix saccadée : 1ere compagnie, 2e bataillon, 3e régiment. Voilà ! Et la rude main présente un petit bouquet de fleurs crayeuses, augustes de misères et flamboyantes de volonté. Ah ! Ces frêles tiges desséchées ! La Vendée les verra, car j’ai promis qu’elle iraient dormir avec moi ». Clemenceau a tenu sa promesse.
Celui qui fut surnommé « le Père la Victoire » décède en 1929. Il avait préparé en détail ses obsèques. Parmi ses consignes, il demanda à ce que le bouquet de fleurs, qu’il avait soigneusement gardé, soit placé dans son cercueil. 2018, année du centenaire de la fin de la Grande Guerre, a été déclaré « l’année Clemenceau » pour honorer la mémoire de cet homme d’Etat.
Sources : Ministère des Armées