Le saviez-vous ? Derrière beaucoup de coutumes, usages, traditions et expressions militaires se cachent bien souvent des anecdotes insolites, amusantes ou historiques. Alors, pour étoffer votre culture générale et briller le matin devant vos collègues à la machine à café, plongez-vous dans notre rubrique du mercredi. Aujourd’hui, découvrez l’origine de l’expression « faire le mariol(l)e ».
Selon la légende, cette expression trouve ses origines dans l’armée impériale de Napoléon Ier. Un soldat, né Dominique Gaye-Mariolle en 1767, héros de guerre de la Révolution et de l’Empire, est réputé pour sa bravoure et sa taille – plus de deux mètres ! Surnommé « l’Indomptable », il est plusieurs fois blessé au combat et frôle l’amputation des deux jambes. Admis par la suite en tant que sapeur dans le corps des grenadiers de la Garde impériale, il est fait chevalier de la Légion d’honneur.
La veille de la bataille de Tilsitt, en juillet 1807, Napoléon Ier passe en revue ses troupes, dont celles du bataillon du sapeur Mariolle. Voulant se faire remarquer, celui-ci aurait alors présenté les armes, non pas avec son fusil, mais avec un canon pesant plus de 100 kg ! L’Empereur n’aurait pas pris ombrage de ce geste arrogant et l’aurait même félicité pour sa force. De cette prouesse est née l’expression « faire le mariol(l)e ».
Dominique Gaye-Mariolle a par la suite servi de modèle à plusieurs artistes, dont le peintre Jacques Louis David qui l’immortalise dans sa célèbre toile La Distribution des aigles. Parmi le groupe de soldats de divers corps recevant des étendards des mains de l’Empereur, « l’Indomptable » est facilement reconnaissable en bas à droite du tableau. Mais son souvenir est encore bien plus présent dans la capitale. Jacques-Edme Dumont a en effet réalisé une statue d’angle du sapeur, visible au sommet de l’arc de triomphe du Carrousel, aux Tuileries. Un moulage de cette statue est également exposé, depuis 1911, dans les galeries supérieures de la cour d’Honneur de l’Hôtel national des Invalides.
Pour les puristes cependant, cette expression n’aurait rien à voir avec le soldat : elle remonterait au XVIe siècle, avec des origines italiennes…
Sources : Ministère des Armées