Actualités
Le saviez-vous ? Derrière beaucoup de coutumes, usages, traditions et expressions militaires se cachent bien souvent des anecdotes insolites, amusantes ou historiques. Alors, pour étoffer votre culture générale et briller le matin devant vos collègues à la machine à café, plongez-vous dans notre rubrique du mercredi. Aujourd’hui, découvrez l’histoire de Georges Bruyer, un artiste parisien mobilisé lors de la Première Guerre mondiale.
En 1914, lorsque la Première Guerre mondiale éclate, Georges Bruyer, peintre graveur et sculpteur parisien, s’est déjà fait un nom dans le monde de l’art. Mais, comme de nombreux soldats-artistes, il est rapidement envoyé au front. En parallèle des combats, Bruyer utilise ses talents au service de l’Histoire : il peint et dessine les scènes de vie qu’il observe dans les tranchées. Il envoie notamment ses croquis à sa femme, qui découvre la misère au front et le quotidien de son mari. Ce dernier se bat jusqu’en juillet 1915, avant d’être évacué à la suite d’une blessure.
En convalescence, il continue son travail artistique et se tourne vers un style graphique plus sombre. Ces œuvres mettent en scène des paysages dévastés, des cadavres, des combattants fatigués, des blessés... Un sentiment d’angoisse se dégage de ses gravures aux titres évocateurs comme Poids mort ou Corvée funèbre.
En juin 1917, Georges Bruyer décide de participer à la 5e mission des artistes aux armées. Envoyés sur le front par le ministère des Beaux-Arts, les peintres sont chargés de retranscrire la guerre au travers de leur art. Devenues officielles un an plus tôt, ces missions répondent au besoin de témoigner de la guerre. Aujourd’hui, cette fonction de peintre aux armées continue d’exister : un titre est décerné par le ministère des Armées aux artistes « qui consacrent leur activité à la représentation plastique ou graphique de sujets militaires, maritimes ou aériens et dont le talent lui paraît de nature à contribuer au renom des armées ».
De retour de mission, Bruyer travaille dans son atelier où il peint de nombreux bâtiments en ruines, symbole de la destruction. À l’issue, les œuvres sont regroupées et exposées au musée du Luxembourg, à Paris. Avec un style et une technique plus évolués en gravure, l’artiste réalise un album nommé 24 estampes de la guerre. Une fois le conflit achevé, George Bruyer continuera de gagner en popularité et recevra des commandes de la ville de Paris, et même de l’État.
Pour aller plus loin :
Du 21 mars 2021 au 3 janvier 2022, le musée de la Grande Guerre de Meaux (en Seine-et-Marne) organise une exposition temporaire, mettant en lumière le travail de Georges Bruyer au travers de 130 œuvres (huiles sur toile, dessins, croquis et gravures).
Sources : Ministère des Armées
