Les forces armées de Guyane mènent deux missions. D’un côté, il y a Titan, la sécurisation renforcée du Centre spatial guyanais. De l’autre, Harpie, la traque des orpailleurs clandestins. Et à quelques pas de ces rôles de défense et de lutte, d’autres militaires forment des jeunes dans le cadre du service militaire adapté, pour leur permettre une insertion sociale professionnelle.
Les militaires du 9ème Régiment d’infanterie de marine et du 3ème Régiment étranger d’infanterie prêtent main forte aux gendarmes dans le cadre de la mission Harpie. Au cœur de la forêt amazonienne de Guyane, ils traquent les orpailleurs clandestins, qui non seulement pratiquent une activité illégale mais détruisent et polluent également l’environnement local.
L’opération Titan mobilise une partie des Forces armées guyanaises, sur réquisition du préfet, pour renforcer la sécurisation externe du Centre spatial guyanais à Kourou. Cette mission, interarmées complète les moyens mis en place par le Centre national d’études spatiales, les gendarmes et la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris pour la sécurisation interne du site.
Dans le cadre de l’opération Titan, la surveillance sol/air est mise en place sur le site de Kourou.
Pour sécuriser le site du centre spatial guyanais, tous les « véhicules » sont bons pour évoluer dans la forêt amazonienne.
Lorsque des satellites militaires sont lancés sur la base spatiale de Kourou, la sécurisation du site est renforcée.
« Le service militaire adapté contribue au développement économique de la Guyane »
Le Service militaire adapté, organisme de formation civique et professionnelle, célèbre ses 50 ans ! A cette occasion, le colonel Frédéric Pichon, commandant du régiment du service militaire adapté de Guyane, revient sur l’histoire de ce dispositif présent dans les Départements et Territoires d’Outre-mer. Cette entité dispense des savoirs-faire et un savoir-être d’inspiration militaire à des jeunes volontaires en voie de marginalisation sociale et scolaire. Le colonel détaille également les spécificités du SMA en Guyane.
Comment le SMA a-t-il évolué depuis 50 ans en Guyane ?
Créé en 1960, le SMA permettait aux antillais de faire leur service national tout en contribuant à leur éducation et au développement de leur territoire. Un an plus tard, le SMA a été étendu à la Guyane. Le régiment mixte Antilles-Guyane regroupait 3 bataillons, qui en 1964 sont devenus autonomes. En 1997, malgré la suppression de la conscription, le SMA a été maintenu. Il a évolué pour devenir un service volontaire, pour que les jeunes en difficultés puissent acquérir une formation professionnelle.
Quelles sont les principales difficultés que connaissent les jeunes guyanais et auquel le SMA peut répondre ?
Le chômage des jeunes est très important dans les Départements et Territoires d’Outre-mer. Pour trouver un emploi, ils doivent se former. Or, en Guyane il y a un manque de formations pour adultes, et le SMA peut être une alternative. Par ailleurs, du fait de la multiplicité ethnique et de l’influence des pays voisins comme le Brésil et le Surinam, les jeunes maîtrisent mal la langue française. Le phénomène d’illettrisme est très présent, c’est pourquoi le SMA a également comme objectif la remise à niveau scolaire, en liaison avec le ministère de l’éducation nationale.
Comment le SMA participe-t-il au développement du territoire guyanais ?
Chaque année, le SMA forme environ 400 jeunes à 17 métiers, qui peuvent ensuite s’insérer dans le tissu économique local et contribuer au développement de la Guyane. Ils participent également à la mise en valeur de leur territoire. Sur demande des collectivités ou des élus, et avec l’accord du préfet et du ministère de l’Outre-mer, ils peuvent effectuer des travaux dans le département, sous forme de chantiers d’application. Et pour développer le secteur touristique, le SMA forme des jeunes au métier d’ « Aide-guide-accompagnateur » en forêt.
En outre, les volontaires du SMA sont en mesure de venir en aide aux populations. Par exemple, dans les années 80, le régiment du SMA de Guyane a été mis à contribution lors de la guerre civile au Surinam pour créer des camps de réfugiés à Saint-Laurent du Maroni. Sur demande du Préfet, le Général Hestin, commandant supérieur des Forces armées en Guyane, peut décider de l’emploi du régiment dans ce genre de circonstance, ou dans le cadre de catastrophes naturelles ou techniques.
Source : Ministère des Armées