Remplissant des missions de renseignement et de communication, les satellites militaires revêtent un important intérêt stratégique… et sont confrontés à de potentielles menaces, proportionnellement élevées. Lorsque de tels lancements sont effectués depuis la base de Kourou, la sécurisation du site est donc accrue.
Si la majorité des lancements effectuée depuis Kourou concerne des satellites à usage civil, il s’agit parfois de tirs de satellites militaires. Ils assurent soit une mission de renseignement comme Hélios 2B, soit une mission de communication comme le système Syracuse 3. Les lancements et transferts de ces satellites sont sensibles : le risque d’espionnage, de vol ou de dégradation est plus élevé qu’à l’ordinaire. La sécurisation du site de Kourou est par conséquent renforcée. « Ce renfort, appelé opération Bubo, concerne surtout l’armée de l’air, explique le capitaine Philippe Cerne, responsable de la préparation et de la mise en œuvre de Titan. Lors du lancement du satellite Hélios 2B, un ravitailleur, un Awacs et 4 mirages 2000 ont été mobilisés. »
L’armée française est également en alerte lorsque des satellites militaires étrangers sont envoyés dans l’espace. Les pas de tirs du Centre spatial guyanais étant mis à disposition des Européens (et bientôt des Russes avec le lanceur Soyouz), le satellite de communication allemand Comsat BW-2 a été lancé depuis Kourou. « Des militaires allemands sont venus au centre spatial pour préparer le matériel, raconte le capitaine Cerne, mais la protection du site est restée sous la responsabilité française car la France s’est engagée auprès de ses partenaires européens à assurer la sécurité du site spatial de Kourou ». Le Centre national d’études spatiales a en effet passé un accord avec le ministère de la défense français pour sécuriser la zone de lancement des fusées en Guyane.
Sources : Ministère des Armées