A 7000 km de la métropole, les forces armées en Guyane (FAG) garantissent la protection du territoire national et animent la coopération régionale. La Guyane représente des enjeux uniques pour la France et l’Europe dans le domaine spatial, mais aussi environnemental avec la lutte contre l’orpaillage illégal et la pêche illicite. Les FAG mènent leurs missions dans un milieu exigeant par son étendue (1100 km de frontières terrestres), son littoral difficile et sa forêt équatoriale inhospitalière.
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Les forces armées en Guyane
Les FAG font partie des forces de souveraineté françaises basées sur les territoires d’outremer. A ce titre, elles contribuent à l’exercice de la souveraineté française et à la préservation des intérêts de la France dans cette région.
Le commandement des forces armées en Guyane est assuré par un officier général (COMSUP FAG) qui occupe également la fonction de commandant de la zone de responsabilité permanente (ZRP) Guyane allant du Mexique au Brésil, et de commandant de la base de défense (COMBdD) des FAG. Les FAG sont centrées sur deux principales emprises : l’île de Cayenne et Kourou. La ZRP des FAG comprend les zones maritimes Antilles et Guyane avec les territoires, eaux territoriales et espaces aériens inclus dans le périmètre, dont ceux des îles des Caraïbes, à l’exclusion des départements des Antilles ; elle comprend également les pays de l’arc Caraïbes, les territoires du bassin de l’Amazonie et le département de la Guyane. Depuis juillet 2011, la ZRP des FAG et celle des forces armées aux Antilles (FAA) ont été regroupées au sein d’une seule et même ZRP (ZRP Amérique latine – Caraïbes).
Le COMSUP FAG est placé sous l'autorité du chef d'état-major des armées (CEMA), dont il est le représentant local. Son autorité s'exerce sur l'ensemble des formations des trois armées et des directions et services communs qui sont affectés dans sa zone.
Dans le cadre de la transformation des armées et conformément aux orientations stratégiques du Livre blanc de la Défense et de la sécurité (LBDSN), les FAG et l’ensemble du dispositif des forces de souveraineté adaptent leur format et leur organisation. Ces évolutions visent à ce que les forces de souveraineté continuent à assurer leurs missions en tenant compte des enjeux de sécurité et de défense propres à leur environnement immédiat.
Dispositif
Le COMSUP FAG dispose d’un état-major interarmées et commande 2 100 militaires des trois armées ainsi que 200 civils de la Défense.
Les forces armées en Guyane sont constituées d’éléments de :
- l’armée de Terre
- la Marine Nationale
La base navale de Dégrad des Cannes avec :
- l’armée de l’Air
La base aérienne 367 Capitaine François Massé qui comporte 3 emprises :
La base de défense (BdD) des FAG, créée en janvier 2011, assure les missions de soutien commun au profit des organismes, directions et unités opérationnelles du ministère de la défense stationnés en Guyane. Le soutien commun et l’administration générale sont assurés par la direction du commissariat de l'outre-mer (DICOM) et le groupement de soutien de la base de défense (GSBdD) Guyane.
La France met en œuvre un service militaire adapté (SMA) avec un régiment à Saint-Jean du Maroni et une antenne installée à Cayenne, au Camp du Tigre. Il a pour mission de former les jeunes Guyanais volontaires. Le RSMA est placé sous les ordres directs du COMSUP uniquement en cas de réquisition du Préfet, dans le cadre d’un protocole et du contrat opérationnel.
Missions
Les FAG exercent des missions de soutien de l’action de l’Etat et contribuent aux missions de souveraineté. A ce titre, elles garantissent la protection du territoire national, contribuent au maintien de la sécurité dans la zone de responsabilité permanente unique Caraïbes (ZRP) et participent à la préservation des intérêts de la France notamment via la sécurisation du centre spatial guyanais (opération Titan).
Principal point d’appui du théâtre « Caraïbe » avec les FAA, les FAG sont plus particulièrement engagées dans la lutte contre les trafics illégaux, la pêche illégale, le pillage des richesses halieutiques et l’orpaillage clandestin (opération Harpie). Le cas échéant, elles sont en mesure de conduire, d’appuyer ou de participer à un déploiement opérationnel dans la zone considérée (exercice multinational, opération de secours d’urgence, intervention en cas de catastrophe naturelle, etc.).
Enfin, les FAG constituent un environnement privilégié pour l’entraînement des forces grâce au centre Centre d’entraînement en forêt équatoriale (CEFE). Mis œuvre par le 3e REI, il participe à la préparation opérationnelle des forces, mais également à la mission de coopération régionale et internationale. Situé à Régina, sur les bords de l’Approuague, le CEFE est la référence française dans le domaine du combat en forêt équatoriale, et l’une des quatre « écoles de la jungle » reconnues internationalement. Il a pour but d’entraîner, instruire, aguerrir les unités françaises et étrangères qui participent aux différents stages (aguerrissement, spécialisation forêt, combat, etc.). Il dispose pour se faire d’un encadrement d’instructeurs et d’aide-moniteurs forêt hautement qualifiés. Créé en 1986, le CEFE a déjà accueilli plus de 35 000 stagiaires.
ZOOM
Opération Titan : au sein d’un dispositif interarmées, lui-même intégré dans un dispositif interministériel, environ 50 militaires surveillent en permanence les abords du CSG. Cet effectif atteint près de 350 militaires lors des phases de transfert ou de lancement (quatre à cinq jours par mois). Il peut atteindre, en cas de lancement sensible, jusqu’à 400 militaires.
Opération Harpie : lancée officiellement par le Président de la République en février 2008, Harpie est une opération interministérielle de grande envergure. Elle est menée conjointement par les forces de l’ordre (police aux frontières, gendarmerie) et les FAG. Placée sous l'autorité du préfet et du procureur de la République pour la partie judiciaire, elle vise à éradiquer l’orpaillage illégal.
Opération Polpêche : la mission de police des pêches des FAG s’inscrit dans un cadre interministériel associant d’autres services de l’Etat (affaires maritimes, douanes et gendarmerie). L’action des FAG et plus particulièrement centrée sur l’observation des activités de pêches, l’interrogation de navires de pêche, la vérification des journaux de bord, la vérification des engins de pêche et le contrôle des maillages, l’appréhension des navires, matériels et produits de la pêche.
Sources : EMA
Droits : Ministère de la Défense