Présenté sur le stand Défense à l’occasion du salon Eurosatory, le système Meegaperf permet de repérer, anticiper et analyser les performances d’un opérateur.
Prévenir les mauvaises décisions ou actions grâce à la technologie ? C’est le challenge que s’est lancé Physip, petite entreprise parisienne de quatre personnes, créée en 2002, et spécialisée dans les activités de sommeil et de vigilance. Depuis 2011, l’entreprise travaille sur le projet Meegaperf, un système de monitoring par électro-encéphalogramme (la mesure de l'activité électrique du cerveau) pour anticiper les performances. « Notre spécialité, c’est l’analyse de données », précise Marie Brandewinder, directrice générale. « L’objectif est de parvenir à évaluer l’état d’un opérateur engagé dans une tâche très sollicitante, afin de savoir s’il est disponible pour effectuer sa tâche dans des conditions satisfaisantes de performance, ou s’il a atteint ou dépassé ses limites. » Une fois le seuil critique franchi, le niveau de performance chute énormément et met en danger le matériel, la propre vie de l’opérateur, et éventuellement celle de ses coéquipiers.
Le principe consiste à retirer toute la richesse d’informations fournies par l’électro-encéphalogramme, et de la présenter sous une forme la plus simplifiée possible, pour qu’elle soit utilisable dans un contexte opérationnel ; quatre niveaux* qui s’interprètent comme des risques de performances plus ou moins dégradées, en fonction de l’état dans lequel se trouve le sujet. « C’est un peu comme si on traduisait une partie de l’activité cérébrale », résume Marie Brandewinder.
La force du projet ? Sa capacité à être totalement opérationnel. D’abord, le nombre de capteurs est très réduit : pour fournir l’information et réaliser l’analyse utile, deux capteurs suffisent. « Habituellement dans la technique de l’électro-encéphalographie, l’approche multicapteurs (une dizaine, voire plus) est privilégiée pour mieux localiser les phénomènes », commente la directrice générale. « Avec notre système, nous sommes en mesure d’extraire toute l’information dont on a besoin, avec des données aussi réduites que possible. » L’entreprise a également travaillé sur la robustesse des analyses ; l’électro-encéphalogramme est très sensible aux mouvements ou à la transpiration par exemple. La performance du matériel Meegaperf permet de nettoyer le signal, de manière à pouvoir procéder à l’analyse, même en mode très dégradé.
Les applications militaires ou civiles envisagées sont multiples ; pour le pilotage dans les domaines aéronautique, naval, automobile, mais aussi pour l’entrainement sportif ou encore la rééducation. « Le système est par exemple destiné à être intégré à terme dans la calotte du casque du pilote hélicoptère Tigre », explique Didier Bazalgette, responsable du domaine homme et systèmes à la Direction générale de l’armement. « C’est un outil au service de celui qui le porte et au service du système qu’il est en train d’opérer. Une sorte de sonnette d’alarme pour ré-attirer ou relancer l’attention de l’opérateur, pour une meilleure sureté et une meilleure sécurité. »
Sources : Ministère des Armées