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Borda (A 792)

Mise à jour  : 04/09/2018 - Direction : SIRPA Marine

Le changement constant des fonds marins et l’expansion du trafic maritime obligent le service hydrographique et océanographique de la marine (SHOM) à réaliser grâce aux BH et BHO, des campagnes régulières de relevés de fonds dans des zones définies par convention internatio­nale. Il permet à la France de disposer d’une capacité autonome de connaissance des fonds marins. Le BH et les BHO participent ainsi aux missions de service public. Ils conduisent également des missions opérationnelles de recueil de données d’environnement marin nécessaires au déploiement des forces navales et à l’emploi de leurs systèmes d’armes. Ils apportent un soutien indispensable à la Force océanique stratégique pour la dissuasion nu­cléaire.

Missions

Connaissance – Anticipation – Prévention – Protection – Dissuasion

Équipement - Armement

2 radars de navigation, système de transmissions par satellite, 2 vedettes hydrographiques, portiques arrières et latéraux, sondeur multi-faisceaux petits et grand fonds, sondeur vertical à faisceau large, sondeur de sédiments, courantomètre Doppler

4 moteurs diesels-alternateurs et 2 moteurs électriques 2,2 MW, 1 propulseur d’étrave, 2 propulseurs arrière

2 mitrailleuses de 12,7 mm

Caractéristiques

Largeur : 10,9 m

Déplacement : 980 tonnes

Vitesse : 15 nœuds

Équipage : 30 marins et 15 hydrographes

Le bâtiment hydrographique Borda a été admis au service actif le 16 juin 1988. Dax est la ville marraine du Borda depuis le 5 mai 1989.

Symbolique

Fanion

Avers

Revers

Tape de bouche

Biographie

(Extrait d'un article du capitaine de vaisseau Michel Pène - Cols Bleus n° 2485)

La vie de Borda, né à Dax le 4 mai 1733, est toute en contrastes et en circonstances plus ou moins heureuses. D'abord son goût pour la recherche et les mathématiques ne l'attire point au début vers la Marine mais vers l'École du génie militaire de Mézières.
Il se fait ensuite transférer aux Chevaux-légers pour poursuivre à Paris sa formation scientifique. En 1756, il rédige pour l'Académie des sciences un mémoire sur la balistique.
C'est seulement vers 1762, à vingt-neuf ans et après un séjour dans le port de Dunkerque qu'il arrive à Brest au service des bâtiments de l'arsenal, à une époque où, sous l'impulsion de Choiseul, la flotte tente de se relever de ses ruines. Il se découvre une passion pour l'étude des fluides et leurs applications dans la construction navale. Cependant, la Marine regarde d'un oeil soupçonneux ce "terrien" qui veut entrer dans le corps très fermé des officiers.
En 1771, il est embarqué sur La Flore chargée par l'Académie des sciences de mettre au point les montres marines.
Il est nommé lieutenant de vaisseau en 1775 alors qu'il est déjà très connu, voire célèbre pour ses nombreux travaux scientifiques et ses communications à l'Académie des Sciences, en particulier dans le domaine de l'observation et de la navigation. A cette époque, il fait connaître sa méthode des relèvements astronomiques obtenus par des instruments de réflexion. La mesure du méridien est la grande entreprise qui mobilise alors la communauté scientifique.
Borda s'impose et il peut pendant quelques années concilier activités scientifiques et activités maritimes. La Croix de Saint -Louis et une place à l'Académie de marine sont les marques de ses succès.La guerre de l'Indépendance américaine vient bouleverser ses activités. Borda est tout d'abord major général de l'escadre de l'amiral d'Estaing, puis est promu à quarante-six ans capitaine de vaisseau.
Il commande en 1781 Le Guerrier et en 1782 Le Solitaire , vaisseau de 74 canons, avant de se voir confier le commandement d'une petite division navale à la Martinique. Il se heurte alors à une force anglaise beaucoup plus puissante. Après plusieurs heures de combat, son navire étant désemparé et une bonne partie de l'équipage, dont son second, tués, il doit amener son pavillon. Ceci se déroula le 6 décembre 1782.
Libéré après une captivité peu sévère, il reprend alors ses activités. C'est à la veille de la Révolution française qu'il va connaître la consécration. En 1783, le ministre de la Marine lui confie la direction des constructions navales à Paris. Il est inspecteur des constructions navales en 1784, directeur de l'École des élèves ingénieurs de la marine en 1789. Il publie en 1787 son ouvrage Description et usage du cercle de réflexion après avoir réalisé l'instrument en 1775.
Le chevalier de Borda a traversé la Révolution française, plutôt qu'il n'y a participé et il a évité la guillotine qui a emporté tant de ses collègues de la Marine et de l'Académie. Mais il n'en profite pas pour commencer une nouvelle carrière comme son collègue Monge qui sera ministre de la Marine. Il est pourtant membre de l'Institut créé en 1795 et il participe à l'instauration du système métrique. Mais sa santé et sa fortune se sont altérées. Travaillant toujours sur des problèmes de réfractions et de logarithmes, il disparaît à Paris en 1799.
Ainsi la guerre de l'Indépendance et la Révolution se sont conjurées pour empêcher le chevalier de Borda de donner sa pleine mesure et de réaliser la carrière que ses dons et son travail lui permettaient d'espérer.

Les bâtiments ayant portés le nom de Borda

Quatre bâtiments de la Marine française ont déjà porté le nom de Borda.

Un brig de 10 canons (1834 - 1849)
Mis en chantier à Bayonne en 1828, prend le nom de Borda en 1832. Mis à flot le 26 septembre de la même année, il est armé le 15 avril 1834 sous le commandement du LV Luczot. Le 24 février 1836, il arrive à Rochefort venant du « Passage » et y repart le 18 mars. Le 11 mai 1837, il est armé comme stationnaire à Rochefort, en remplacement de la Mayenne. Le 18 décembre 1839, à la suite à l'affectation du vaisseau Commerce de Paris à l'École navale sous le nom de Borda, il est renommé Observateur. Ce brig est condamné en 1849.

Un vaisseau de 110 canons (1807-1884)
Du type éponyme, dont la construction, qui est ordonnée le 14 mai 1804, et commence à Toulon en décembre 1804, est le fruit d'un don des commerçants parisiens à la République (27 mai 1803). C'est sans doute ce qui explique que baptisé dans un premier temps le 7 novembre 1804 Ville de Paris, il prit dès le 21 novembre le nom de Commerce de Paris. Mis à flot le 8 août 1806, il eut une carrière aussi longue que relativement tranquille, dans un premier temps à Toulon de 1808 à 1814, puis Brest, où il désarme le 2 décembre 1814. Entre 1822 et 1825, il est rasé d'une batterie pour améliorer ses qualités nautiques. Puis il est rebaptisé plus simplement Commerce le 9 août 1830 (pour éviter toute confusion avec le Ville de Paris). Le 18 décembre 1839, il prend le nom de Borda, car il va peu après remplacer l'Orion comme bâtiment amiral de l'École navale. Après plus de vingt ans au service de l'École navale, le 10 août 1863, il est rebaptisé Vulcain, pour servir comme bâtiment central de la réserve jusqu'en 1884. Condamné en avril 1884, il est démoli l'année suivante à Brest.

Un vaisseau de 120 canons (1849-1891)
Il devait s'appeler Formidable, mais fut renommé Valmy en 1836. Conçu sur plans Leroux, c'est le plus grand vaisseau à voiles alors jamais construit en France. Sa construction débute à Brest le 1er mars 1838, et il est mis à flot le 25 septembre 1847. Après une série d'essais sous voiles en novembre 1849, il rejoint l'escadre d'évolution. C'est avec le Jupiter qu'il fait une croisière en juillet-août 1850 de Naples à Tunis puis Cherbourg.
En 1854-55, il participe à la guerre de Crimée en mer Noire, plus particulièrement au bombardement de Sébastopol (17 octobre 1854). Mis en réserve à Brest en janvier 1856, il reste un moment sans être utilisé.
Le 18 août 1863, il est renommé Borda, et prend quelques mois après la place de l'ex Commerce de Paris à l'école navale.
En 1890, il est rayé des listes et renommé Intrépide (simple échange de nom avec son successeur le vaisseau rapide prévu en mixte). Il est condamné à Brest en 1891.

Un vaisseau rapide prévu en mixte type Algésiras (1864 - 1889)
Sa construction est ordonnée en juin 1853 à Rochefort, et débute le 2 septembre 1853, sous le nom d'Intrépide. Mais son achèvement va tellement tarder qu'il n'y aura plus aucun intérêt de l'armer en vaisseau, tellement ce type était dépassé.
Il est donc transformé sur cale en transport en 1863-64. Enfin mis à flot le 17 septembre 1864, il sera armé à Rochefort. De décembre 1866 à juin 1867, il effectue le rapatriement du corps expéditionnaire du Mexique (CV Claude Gennet). Le 16 juillet 1881, il participe à la prise de Sfax. Affecté en 1883 à l'École navale, il est en 1887 mis en réserve à Toulon, amarré à Missiessy et servant comme caserne. C'est en 1890, qu'il est renommé Borda, et commence une nouvelle carrière. Il est démoli à Cherbourg en 1921-22.


Sources : © Marine nationale
Droits : Ministère des armées