Avec le groupe aéronaval articulé autour de son porte-avions, la France dispose d’un instrument politique et stratégique de premier plan. Alliant autonomie d’action, souplesse d’emploi, puissance, mobilité et endurance, le porte-avions constitue un instrument privilégié de la projection de puissance vers la terre et permet également de maîtriser les espaces aéromaritimes ou de défendre le territoire.
Grâce aux avions de chasse et de guet aérien, le porte-avions peut conduire l’attaque d’objectifs terrestres, de forces navales, d’assurer la couverture aérienne d’un théâtre d’opérations à terre ou en mer et soutenir les opérations à terre. Capable de parcourir jusqu’à 1000 kilomètres par jour et de durer en mer grâce à sa propulsion nucléaire, le porte-avions peut emporter quarante aéronefs du Groupe aérien embarqué (GAé) et un état-major de conduite des opérations, soit un total d’environ 2 000 marins.
Connaissance – Anticipation – Prévention – Protection – Intervention – Dissuasion
2 réacteurs nucléaires, 2 groupes turbo-réducteur 61 MW
4 mitrailleuses de 12,7 mm
2 systèmes surface-air antimissile SAAM (missiles Aster 15), 2 systèmes d’autodéfense rapprochée antiaérienne léger SADRAL (missile Mistral)
Radars : 2 de navigation, 1 de veille-air tridimensionnel, 1 de veille-air, 1 de veille-air basse altitude, 1 de conduite de tir,
Leurres antimissiles SAGAIE, Leurres antitorpilles SLAT, Système de transmissions par satellite, Sytème de combat SENIT
2 catapultes à vapeur, 3 brins d’arrêt hydrauliques
Groupe aérien embarqué : 40 aéronefs (Rafale, Hawkeye, hélicoptères dont Dauphin PEDRO). Des ateliers aéronautiques capables de maintenir et réparer tous les aéronefs embarqués
Longueur : 261,5 m
Largeur : 64,36 m
Déplacement : 42 500 tonnes
Vitesse : 27 nœuds
Équipage : 1200 marins + 90 de l’état-major embarqué 600 du Groupe aérien embarqué
Fanions
Avers
Revers
Tape de bouche
De quand datent les portes-avions ? Le premier décollage d'un avion en mer a eu lieu à titre expérimental en 1910 à bord du croiseur américain Birmingham. C'est un biplan Curtiss, piloté par Eugene Ely, qui a réalisé l'exploit. Le premier navire transformé en "porte-hydravions" est le croiseur auxiliaire Foudre en aout 1912. Au début de la première guerre mondiale, la Foudre mettait en œuvre des hydravions, utilisés pour la reconnaissance et comme éclaireurs. Ils n'étaient pas réellement armés, mais pouvaient participer aux réglages des tirs de grosses artilleries des cuirassés. Les Français ont vraiment été des pionniers dans ce domaine, comme dans celui de l'aéronavale, c'est-à-dire l'emploi d'avions en soutien des bateaux.
Pourquoi des porte-avions ? C'est la seconde guerre mondiale qui va démontrer l'importance tactique et stratégique du porte-avions. Jusque-là, le bateau amiral des marines est le cuirassé. Et puis surgit, du 3 au 6 juin 1942, la bataille de Midway, au milieu du Pacifique. Les Américains sont en mauvaise posture depuis Pearl Harbour. Les Japonais reprennent l'offensive. Elle est brisée par trois porte-avions US ( l'Enterprise, le Yorktown et le Hornet) qui envoient quatre porte-avions japonais par le fond.
C'est la première grande victoire alliée qui marque, en quelques semaines avant Guadalcanal, le commencement du reflux japonais. A compter du 6 juin 1942, le porte-avions est devenu la pièce maitresse des grandes marines. Les jours du cuirassé sont alors comptés.
La puissance militaire du porte-avions résulte de la qualité des avions embarqués : avions d'interception air-air, avions d'attaque contre les navires ou d'assaut au sol, avions de renseignement, avions de contrôle des opérations.
Pourquoi le porte-avions est-il si indispensable ? Le porte-avions donne au groupe naval sa puissance de frappe au sol par avions d'assaut, d'attaque en mer par les avions porteurs de missiles anti navires. Ses avions sont également les premiers défenseurs de la force navale face à des avions assaillants.
Le porte-avions est un aérodrome capable de se déplacer de 1 000 kilomètres par jour pendant des mois. Il dispose de deux pistes de décollage à l'avant (les catapultes), d'une piste d'atterrissage à l'arrière (avec les trois brins d'arrêt), d'un hangar où les mécaniciens et les électroniciens entretiennent et réparent les 40 aéronefs. Il dispose également de soutes contenant 600 tonnes de munitions, de citernes de stockage pour 3 200 tonnes de carburant pour avion, soit 2 semaines d'opérations aériennes intensives.
Pourquoi un deuxième porte-avions ? Deux porte-avions sont nécessaires pour assurer la permanence opérationnelle du groupe aéronaval qui permet à l'autorité politique de disposer d'une capacité souveraine et toujours disponible de projection de puissance à partir de la mer.
De 1963 à 1997, la France a disposé de deux porte-avions: le Clemenceau (1961-1997) et le Foch (1963-2000). Ce dispositif a montré son efficacité à de nombreuse reprises (indépendance de Djibouti, Liban, Yougoslavie, etc).
Dans l'histoire de la Marine française, combien y a t'il eu de porte-avions ? La France a déjà eu huit porte-avions. Seuls les trois derniers d'entre eux ont été réalisés en France et conçus d'emblée comme des porte-avions.
Sources : Marine nationale
Droits : Ministère de la Défense