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Les forces maritimes de l'Union européenne

Mise à jour  : 12/04/2018 - Direction : SIRPA Marine

Dans le cadre de la politique de défense européenne, la mer et les approches maritimes sont des domaines clés aussi bien économiquement, que du point de vue sécuritaire. Dans un monde en perpétuel mouvement, le spectre grandissant des menaces asymétriques est omniprésent. Elles peuvent à la fois surgir de la mer et en utiliser le domaine pouvant impacter l'Union et les membres qui la constituent. La lutte contre le terrorisme et la prolifération d'armes de destruction massive ainsi l'action contre le crime organisé, comprenant toute forme de trafics y compris la piraterie maritime, sont les menaces principales pointées par la politique européenne de sécurité et de défense. Dans l'espace maritime européen, de nombreuses lois, des initiatives multinationales, mais également des forces existent déjà; il reste à fédérer ces initiatives et les moyens qui y sont associées par un concept global afin de soutenir le volet maritime du concept de réaction rapide agréé par le conseil de l'Union.

La France participe a plusieurs initiatives et contribue aux travaux de planification afin de fournir un concours opérationnel suffisant pour :

- Planifier, préparer et le cas échéant conduire des opérations maritimes avec des structures de commandement permanentes adaptées.

- Préparer et le cas échéant fournir, dans de faibles délais, des moyens aéro-maritimes à une opération militaire de l'Union Européenne dans le cadre de l'EUMARC (« EU Maritime Response Concept »).

Les initiatives

Au-delà de ces missions traditionnelles de défense, la marine développe une coopération avec les marines européennes dans les missions relevant de l'action de l'état en mer (sécurité/sûreté maritime). Les champs d'action principaux sont aujourd'hui :

- la lutte contre les trafics illicites au travers notamment du centre maritime de lutte contre les narcotrafics (MAOC-N)

- la prévention de l'immigration clandestine par voie maritime (agence Frontex)

La marine nationale se trouve par ailleurs au centre des initiatives européennes suivantes :

- EUROMARFOR : force maritime européenne permanente conduite à tour de rôle par l'un des membres (Espagne, France, Italie, Portugal). Cette force conduit actuellement le dispositif maritime au large du Liban au sein de la FINUL (Force d'Interposition des Nations Unies au Liban).

- EAI (European Amphibious Initiative): Symposium dans le domaine des opérations amphibie (Espagne, France, Italie, Pays bas, Royaume-Uni).

- IIAE (Initiative d'interopérabilité des aéronautiques embarquées)

Les forces maritimes de réaction rapide

L'action de la marine nationale est et sera de plus en plus intégrée dans une série d'engagements opérationnels avec nos partenaires européens. Au conseil européen d'Helsinki en 1999, les états membres se sont fixés comme objectif la capacité de projeter une force comprenant, le cas échéant, des éléments navals. En 2007, le comité militaire de l'Union Européenne a bâti les fondations du concept qui permettra à l'Europe de déployer les forces maritimes rapides de réponse capables d'intervenir dans le cadre des missions dites de type Petersberg.

EUMARC est le concept de réaction pour les forces maritimes qui répond au spectre des tâches de Petersberg (assistance humanitaire, maintien de la paix et opérations)

La réponse maritime pour une action commune

Les groupes tactiques (EU Battlegroups) fournissent une capacité de répondre de façon mesurée et rapide à une crise localisée dans le temps et l'espace.

Deux groupes tactiques, soit l'équivalent de deux bataillons d'infanterie (1500 hommes), renforcés aussi bien par des moyens terrestres qu'aériens et / ou navals assurent une permanence de l'alerte par des rotations de 6 mois. Lorsqu'un groupe tactique constitué comporte une composante maritime, celui-ci prend la forme d'un Maritime Task Group (MTG). Il représente une des formes que peut prendre la contribution maritime à une force interarmées de réaction rapide.

Le Maritime Task Group

La Marine peut être impliquée dans une force navale de réaction rapide européenne. Le soutien maritime au GT 1500 (groupe tactique de la taille d'une brigade ou EU Battle-Group) ne constitue pas l'ensemble de la réponse qu'elle peut être en mesure de fournir. Sa participation doit s'inscrire dans le cadre du concept des forces maritimes de réaction rapides (EUMARRC). En complément d'un tel dispositif, le commandant de la force peut utiliser les forces maritimes déjà pré positionnées dans la zone d'opération future du GT 1500 en application du concept EUMARRC.

A ce titre la Marine Nationale doit être en mesure de fournir un soutien dans l'éventail complet des missions (Article 17, paragraphe 2 du Traité sur l'UE) :

  • Etablir les conditions pour la force d'entrée en premier, en prélude à l'arrivée éventuelle de forces supplémentaires. Cette mission peut s'entendre en l'absence de soutien de la nation hôte avec emploi de bâtiments amphibies (avec éventuellement emploi des forces amphibies d'alerte en Métropole) ;
  • Les missions de contrôle de zone, permettant d'établir localement une supériorité aéromaritime ;
  • Des missions de soutien aux opérations à terre en application du concept OTAN de soutien à partir de la mer (sea basing), notamment en l'absence de soutien de la nation hôte ainsi que les missions humanitaires et d'évacuation.

Moyens et entraînement

Le « Maritime Task Group » (MTG), est adapté au profil de la mission du Batte-group et ne peut être prédéfini à l'avance. Il s'appuie sur le dispositif de forces maritimes de l'Union pré positionnées et/ou en alerte. Les forces identifiées ne rentrent pas dans un cycle d'entraînement et de certification. Ces derniers restent du ressort des nations contributrices. Les conférences de génération de force et les travaux de planification avant déploiement préciseront les capacités attendues de la composante maritime du Battle-Group.

Concept d'emploi

Une fois constitué, un Maritime Task Group (MTG) doit pouvoir être déployé en 15 jours (5 jours pour l'activation + 10 jours pour le déploiement), sur un théâtre distant de 6000 km de Bruxelles, pour y mener une mission en totale autonomie pendant 120 jours.

Le MTG est placé sous le commandement tactique d'un état-major de niveau tactique. Lorsque la France est nation cadre, le noyau de l'état-major est fourni par COMFRMARFOR (commandement maritime des forces de réaction rapides); il est renforcé par des officiers alliés et par des éléments de liaison vers les autres composantes éventuellement déployées.

Le Maritime Task group européen s'appuie sur les forces des nations européennes déjà présentes sur le théâtre en application du concept EUMARRC ou en alerte.


Sources : ©Marine nationale
Droits : Ministère des armées