Du 19 au 22 juin 2017 s’est déroulée la seconde édition de l’exercice de sécurité maritime MEGALOPS, en partenariat avec huit pays[1] de la zone méridionale du Golfe de Guinée ainsi que des organismes multinationaux. Megalops II, conduit par les Éléments Français au Gabon (EFG), s’inscrit dans l’opérationnalisation du Processus de Yaoundé et la mise en œuvre de l’ensemble de l’architecture de la chaîne « sécurité maritime ».
Megalops II avait pour objectif de structurer la coopération et la coordination entre les différents participants à la lutte contre la piraterie, les actes de brigandage, le pillage des fonds marins ou encore le sauvetage en mer. Les EFG, chargés de conduire le partenariat militaire opérationnel (PMO) des armées françaises en Afrique Centrale, ont été désignés pour organiser et fédérer les acteurs participant à cet entraînement mêlant exercice réel en mer et situation fictive. L’action des EFG a été complétée par la participation du patrouilleur de Haute Mer Lieutenant de Vaisseau Le Henaff déployé en juin dans la mission Corymbe ainsi que par l’appui du Commandement en chef pour l’Atlantique (CECLANT) et de la Direction de la coopération et de la sécurité de défense (DCSD).
Pendant quatre jours, les responsables de la sécurité maritime se sont réunis au sein au camp de Gaulle, à Libreville, mais également dans les postes de Commandement opérationnels respectifs sur toute la côte Atlantique d’Afrique Centrale. Durant l’exercice, ils ont dû appréhender et résoudre différents incidents qui leur ont été soumis pour tester, valider et harmoniser les procédures étudiées lors des formations préalables.
Les marines de la région ont ainsi été confrontées à plusieurs scénarii de crise tels que :
- la recherche et le sauvetage suite à la disparition d’un bâtiment au large des côtes ;
- la gestion de la pêche illégale ;
- l’interception de narcotrafics ;
- l’attaque par des pirates d’un terminal pétrolier ;
- la gestion d’un blessé à bord d’un navire ;
- la détection d’un navire suspect passant les frontières maritimes du golfe de Guinée.
Le PHM LV Le Hénaff a, quant à lui, mené des interactions en République démocratique du Congo avec la marine locale. Les hommes du bord ont, dans un premier temps, effectué des actions à terre pour réparer les outils de détection du centre opérationnel de la marine congolaise de Banana. Ensuite, simulant le contrôle d’un bâtiment de trafic de drogue, les marins congolais du patrouilleur Moliro ont conduit une visite à bord du patrouilleur de la Marine nationale.
De nombreux acteurs ont participé à cet exercice, qu’ils soient militaires, spécialistes de la sécurité maritime, marins ou encore issus du secteur privé. Leur participation témoigne des synergies et de l’engagement grandissant de tous les acteurs pour la sécurité maritime de la zone ; notamment celui de la France conformément aux accords du sommet de l’Elysée sur la paix et la sécurité en Afrique signés en décembre 2013.
Une réunion de débriefing réunissant l’ensemble des acteurs de la sécurité maritime du golfe de Guinée se tiendra en septembre prochain. Elle permettra d’établir un retour d’expérience précis sur ce qui a été fait, afin d’en tirer les voies d’améliorations possibles qui seront appliquées à l’avenir. Les conclusions permettront d’envisager la physionomie de l’exercice MEGALOPS III.
Avec 400 militaires déployés, les EFG constituent l’un des deux pôles opérationnels à vocation régionale en Afrique de l’Ouest. Anciennement « forces françaises au Gabon » (FFG), les EFG ont été rebaptisées en septembre 2014 en conservant des missions conformes avec le traité de coopération en matière de défense de 2010.
En vertu des accords de partenariat qui lient la France aux pays de la sous-région, les EFG mettent en œuvre le volet opérationnel des coopérations bilatérales françaises. Ils complètent ainsi la formation des militaires des pays partenaires de la Communauté Économique des États d’Afrique Centrale (CEEAC) durant leur mise en condition avant engagement dans des opérations intérieures ou extérieures. Près de 9 000 stagiaires sont répartis chaque année au sein de près de 200 stages hautement spécialisés. Il s’agit principalement de détachements d’instruction opérationnelle (DIO) et technique (DIT), et d’entraînements conjoints permettant de soutenir les engagements nationaux et multinationaux des contingents africains (opérations de maintien de la paix). En accompagnant les États africains dans le renforcement de leur sécurité collective, les EFG sont un levier de la stabilité régionale.
Les EFG sont également un point d’appui opérationnel et logistique (Base de Soutien Interarmées de Théâtre – BSIAT) en Afrique centrale pour la conduite éventuelle d’une opération par l’armée française ou pour le transit de forces de passage.
[1] le Cameroun, le Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale, la République Centrafricaine, la République Démocratique du Congo, São Tome & Principe et l’Angola
Sources : Etat Major des armées
Droits : État-major des armées