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Quand dissolution rime avec modernisation

Mise à jour  : 20/07/2012 - Direction : Armée de l'Air et de l'Espace

La base aérienne ferme, mais sa mission doit se poursuivre avec la même efficacité. Tel est le défi inhérent à la dissolution du site niçois.

«La dissolution de la base aérienne 943 de Nice a pu être conduite de façon optimale grâce à la technologie, estime le colonel Jean-Paul Mochin, commandant la base aérienne. Notre mission est unique, il s’agit de la défense aérienne. En effet, la surveillance et le contrôle des aéronefs survolant le quart sud-est de la France sont réalisés par le centre de détection et de contrôle (CDC) 5/943, situé sur le Mont Agel. » La dissolution de la base niçoise entraîne-t-elle une baisse de la capacité de détection dans le sud-est de l’hexagone ?

Un tel scénario n’est pas envisageable. L’armée de l’air met tout en œuvre pour remplir son contrat opérationnel et assurer sa mission. Elle densifie ses emprises et diminue ses effectifs, pour disposer d’outils plus modernes et plus efficaces. La solution retenue par l’état-major pour conserver la mission de défense aérienne dans le quart sud-est est de piloter le centre de détection de Nice depuis celui de Lyon de façon automatisée. « Grâce au système de commandement et de conduite des opérations aériennes (SCCOA), le CDC de Lyon est en mesure de récupérer les informations provenant des radars situés à Nice », explique le colonel Mochin. Cette prouesse technologique se réalise par l’intermédiaire du système  de radio sol-air. Le centre national des opérations aériennes, à Lyon, et le commandement des forces aériennes, à Metz, ont convenu de la date du 14 juillet 2012 pour la fermeture du CDC niçois. Ainsi, après le mariage du Prince de Monaco, le 1er juillet 2011 et le sommet du G20 en novembre 2011, le plan de charge du centre de détection et de contrôle a diminué, en conformité avec la diminution des ressources humaines, pour qu’il se consacre également à la préparation de sa fermeture. Le cœur technique du CDC sera démantelé pour servir de pièces détachées aux autres centres bénéficiant de la Visu 5.

 « Outre la dissolution de la BA 943, ma lettre de mission, à mon arrivée en tant que commandant de base, était de réussir l’embasement de l’élément «Air» rattaché (EAR) du site de Mont Agel à la base de Défense (BdD) de Draguignan, distante de 130 km, rappelle le commandant de base. C’est un choc culturel mais la base aérienne 943 a bien négocié ce passage obligé, faisant prendre au groupement de soutien de la BdD la mesure de la permanence de la mission de défense aérienne et de la spécificité du site de montagne. »

La cérémonie officielle de dissolution et de restitution des couleurs de la 23eescadre de bombardement aura lieu le 16 juillet 2012. À compter du 1erseptembre 2012, seul le site du Mont Agel sera conservé. Il deviendra un EAR de la base aérienne 125 d’Istres, soutenu par le groupement de soutien de la BdD de Draguignan, qui englobe 64 sites. Le personnel de l’EAR (environ 100 aviateurs) sera principalement composé de techniciens de l’escadron des systèmes d’information et de communication aéronautiques. Ils réaliseront les opérations de maintenance des radars assurant la détection du quart sud-est de la France. La même mission sera ainsi menée avec un effectif réduit mais un équipement modernisé et plus performant. En effet, à l’horizon 2015, les deux capteurs radars haute et moyenne altitude en service sur le site du Mont Agel seront remplacés par un Ground Master 406. La maintenance de ce nouveau type de radar, installé récemment sur la base aérienne de Guyane pour renforcer la protection des sites de lancement de fusée, sera externalisée.

« Pressée par les échéances depuis juin 2010, la BA 943 a fait face à ses responsabilités, précise le colonel Mochin. Le calendrier était serré et il a été tenu. Le contrat fixé est désormais réalisé et les objectifs de résilience du Mont Agel sont en partie atteints. » Le colonel Jean-Paul Mochin possède également la casquette de délégué militaire départemental. Malgré la fermeture de la base aérienne, cette fonction demeurera dans le giron de l’armée de l’air. Elle poursuivra ainsi son rayonnement au cœur d’une région qui accueille souvent les grands événements internationaux. 

Capitaine Jean-Marie Auber : disparu dans la fleur de l’âge

Né le 23 juillet 1918, le capitaine Auber est admis à l’École de l’air à 20 ans avec la promotion 1938 « Lieutenant-colonel Mailloux ». Élève particulièrement brillant, il obtient son brevet de pilote en novembre 1939.

Après un stage d’instruction à l’école de chasse de Montpellier, il est désigné pour servir en Afrique occidentale française et débarque à Dakar, en décembre 1940, au groupe de chasse 1/4 « Navarre ». Promu lieutenant en septembre 1941, il quitte Dakar en avril 1943 avec son groupe et rejoint l’Afrique du nord. Commandant d’escadrille, nommé au grade de capitaine en juin 1944, il fait mouvement avec son unité sur Folleli, en Corse, en juillet 1944.

Le 1er septembre 1944, il reçoit l’ordre d’attaquer un poste de commandement de division ennemi à Airole en Italie. Suivi de ses équipiers, le capitaine Auber se présente pour attaquer l’objectif, il part en piqué très prononcé, tire et amorce une ressource. Touché par les défenses ennemies, l’avion part alors en tonneau lent à droite en léger piqué puis vire et percute le relief ; il prend feu immédiatement et explose. Le capitaine Auber est tué sur le coup.

Il totalisait 920 heures de vol et 125 missions de guerre. Cité à l’ordre de l’armée aérienne avec attribution de la Croix de guerre avec palmes, il est fait chevalier de la Légion d’honneur à titre posthume.

Le 25 septembre 1990, la base aérienne 943 a pris le nom de tradition « Capitaine Auber ». À cette occasion, une plaque scellée dans le réduit du Fort du Mont Agel a été dévoilée par le général Chollet. La base aérienne 943 honore ainsi la mémoire de ce pilote de combat mort au champ d’honneur, en septembre 1944, à Airole dans la vallée de Roya.


Sources : Armée de l'Air et de l'Espace
Droits : © Armée de l'air