La base aérienne ferme, mais sa mission doit se poursuivre avec la même efficacité. Tel est le défi inhérent à la dissolution du site niçois.
«La dissolution de la base aérienne 943 de Nice a pu être conduite de façon optimale grâce à la technologie, estime le colonel Jean-Paul Mochin, commandant la base aérienne. Notre mission est unique, il s’agit de la défense aérienne. En effet, la surveillance et le contrôle des aéronefs survolant le quart sud-est de la France sont réalisés par le centre de détection et de contrôle (CDC) 5/943, situé sur le Mont Agel. » La dissolution de la base niçoise entraîne-t-elle une baisse de la capacité de détection dans le sud-est de l’hexagone ?
Un tel scénario n’est pas envisageable. L’armée de l’air met tout en œuvre pour remplir son contrat opérationnel et assurer sa mission. Elle densifie ses emprises et diminue ses effectifs, pour disposer d’outils plus modernes et plus efficaces. La solution retenue par l’état-major pour conserver la mission de défense aérienne dans le quart sud-est est de piloter le centre de détection de Nice depuis celui de Lyon de façon automatisée. « Grâce au système de commandement et de conduite des opérations aériennes (SCCOA), le CDC de Lyon est en mesure de récupérer les informations provenant des radars situés à Nice », explique le colonel Mochin. Cette prouesse technologique se réalise par l’intermédiaire du système de radio sol-air. Le centre national des opérations aériennes, à Lyon, et le commandement des forces aériennes, à Metz, ont convenu de la date du 14 juillet 2012 pour la fermeture du CDC niçois. Ainsi, après le mariage du Prince de Monaco, le 1er juillet 2011 et le sommet du G20 en novembre 2011, le plan de charge du centre de détection et de contrôle a diminué, en conformité avec la diminution des ressources humaines, pour qu’il se consacre également à la préparation de sa fermeture. Le cœur technique du CDC sera démantelé pour servir de pièces détachées aux autres centres bénéficiant de la Visu 5.
« Outre la dissolution de la BA 943, ma lettre de mission, à mon arrivée en tant que commandant de base, était de réussir l’embasement de l’élément «Air» rattaché (EAR) du site de Mont Agel à la base de Défense (BdD) de Draguignan, distante de 130 km, rappelle le commandant de base. C’est un choc culturel mais la base aérienne 943 a bien négocié ce passage obligé, faisant prendre au groupement de soutien de la BdD la mesure de la permanence de la mission de défense aérienne et de la spécificité du site de montagne. »
La cérémonie officielle de dissolution et de restitution des couleurs de la 23eescadre de bombardement aura lieu le 16 juillet 2012. À compter du 1erseptembre 2012, seul le site du Mont Agel sera conservé. Il deviendra un EAR de la base aérienne 125 d’Istres, soutenu par le groupement de soutien de la BdD de Draguignan, qui englobe 64 sites. Le personnel de l’EAR (environ 100 aviateurs) sera principalement composé de techniciens de l’escadron des systèmes d’information et de communication aéronautiques. Ils réaliseront les opérations de maintenance des radars assurant la détection du quart sud-est de la France. La même mission sera ainsi menée avec un effectif réduit mais un équipement modernisé et plus performant. En effet, à l’horizon 2015, les deux capteurs radars haute et moyenne altitude en service sur le site du Mont Agel seront remplacés par un Ground Master 406. La maintenance de ce nouveau type de radar, installé récemment sur la base aérienne de Guyane pour renforcer la protection des sites de lancement de fusée, sera externalisée.
« Pressée par les échéances depuis juin 2010, la BA 943 a fait face à ses responsabilités, précise le colonel Mochin. Le calendrier était serré et il a été tenu. Le contrat fixé est désormais réalisé et les objectifs de résilience du Mont Agel sont en partie atteints. » Le colonel Jean-Paul Mochin possède également la casquette de délégué militaire départemental. Malgré la fermeture de la base aérienne, cette fonction demeurera dans le giron de l’armée de l’air. Elle poursuivra ainsi son rayonnement au cœur d’une région qui accueille souvent les grands événements internationaux.
Sources : Armée de l'Air et de l'Espace
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