Un nouveau commandant de base en Guyane

Trois questions au général Bernard Metz, commandant supérieur des forces aux Antilles-Guyane.

Mon général, lors de la prise de commandement du samedi 2 juillet 2011, vous avez fait reconnaître le colonel Benoit Garcia comme commandant de la base aérienne et votre haute autorité de défense aérienne. Quel sentiment cela vous fait-il en qualité d’Arpète, de recevoir un adjoint qui provient du même recrutement ?

 Avoir sous mes ordres, à un très haut niveau de responsabilité, un camarade qui a connu pratiquement le même parcours que moi est un moment de grand bonheur et de joie. Cela arrive rarement au cours d’une carrière. Nous sommes tous les deux sortis du même cocon : l’école de Saintes où nous sommes entrés à un an d’intervalle. Nous avons partagé des choses mémorables. Je me rends bien compte que nombre de nos camarades sont heureux de nous voir occuper de telles fonctions, car à travers nous, c’est l’ensemble de la famille Arpète qui est à l’honneur. D’ailleurs j’ai été très touché par les marques de sympathie et d’encouragement que j’ai reçues à l’occasion de cet événement de la part de nombreux anciens camarades, y compris par l’association des anciens élèves de l’école de Saintes.

 Est-ce la preuve de la possibilité offerte par l’armée de l’air en termes de promotion interne ? Existe-t-il d’autres exemples de réussite des Arpètes au niveau de l’armée de l’air ? 

 Bien sûr, nous sommes une preuve parmi d’autres que l’armée de l’air peut être un ascenseur social extraordinaire, qu’elle donne toutes les chances à tous ceux qui s’investissent sans réserve dans leur métier et leurs missions. C’est aussi la preuve que j’ai eu, au cours de mes premières années au sein de l’armée de l’air, un encadrement de tout premier ordre, des personnes qui ont su me donner le goût de l’effort et de la passion de la chose aéronautique et le sens des responsabilités. Je voudrais, au passage, saluer l’action exemplaire de l’aumônier de l’époque, le père Juhel – il a su donner de la profondeur aux réflexions que nous menions ensemble. Cela étant, la réussite des anciens arpètes ne se résume pas aux quelques uns qui ont atteint de hauts postes de responsabilité car elle comprend aussi tous ceux qui ont fait de belles carrières de sous-officiers, qui ont participé à des missions importantes et ont su donner du sens à leurs parcours professionnels et par-delà à leurs vies.

Quelles difficultés et quels avantages avez-vous eu dans votre parcours, qui sont directement liés à votre statut d’Arpète ? 

Le statut d’Arpète n’ouvre pas les portes et n’offre aucun avantage formel. Être Arpète n’est ni un passe-droit ni un privilège. Les Arpètes, s’ils savent se retrouver de temps en temps, ne cherchent pas à être singularisés au sein de l’institution militaire. En revanche, la condition d’Arpète, m’a été très utile. Elle m’a rappelé en maintes occasions l’humilité, l’ouverture d’esprit et de cœur et donné un goût prononcé pour le travail en équipe au service de mon pays. Ma condition d’arpète m’a permis de me sentir proche de tous ceux que j’ai croisé au cours ma carrière sans distinction de grade et de fonctions et en cela elle m’a permis de vivre plus intensément chaque moment fort de ma carrière.

Propos recueillis par l'adjudant Jean-Laurent Nijean