Mardi 12 avril 2011, un hélicoptère Fennec de l’escadron de transport outremer (ETOM) 58 «Antilles» se prépare pour une opération de sauvetage aéromaritime. Un mécanicien de piste et l’équipage, constitué d’un sauveteur-plongeur, d’un treuilliste et d’un pilote, s’activent pour se rendre dans la zone de recherche au large de la commune des Anses d’Arlet, au sud de la Martinique.
Après l’autorisation de l’état-major interarmées (EMIA) des forces armées aux Antilles, stationné au fort Desaix, l’hélicoptère Fennec décolle pour une mission de recherche et de sauvetage en mer. «Actuellement, l’hélicoptère de la gendarmerie est en maintenance. Pendant cette période, nous assurons l’alerte pour le secours aux populations. Nous sommes donc beaucoup plus sollicités pour les missions d’évacuation sanitaire (Évasan)», explique le commandant Benjamin Adoux, commandant en second l’ETOM 58. La mission d’assistance au service public n’est cependant pas la mission principale de cette unité. Il prend le relais en cas d’incapacité des moyens de la gendarmerie et de la sécurité civile.
Durant le week-end du 8 au 10 avril 2011, pas moins de trois Évasan ont été menées. Pour la première d’entres elles, l’équipage d’un Casa CN 235 de l’escadron s’est rendu en Guyane pour transférer vers la Martinique un patient présentant une pathologie cardiaque grave. En effet, le centre hospitalier universitaire (CHU) La Meynard, à Fort-de France, possède un service de cardiologie mieux équipé que ceux de Guyane et de Guadeloupe. Depuis un an, un système de transfert des patients dont le pronostic vital est engagé est mis en place à destination du CHU de La Meynard. L’appareil médical nécessaire à ces transferts s’appelle l’ECMO (Extra Corporeal Menbrane Oxygenation – oxygénation extra corporelle par l’intermédiaire d’une membrane). «Ce système performant ne peut être transporté qu’en Casa ou en hélicoptère Puma. Ce type de convoyage médical est une première en France», explique le commandant François Kerlain, commandant l’ETOM 58 «Antilles».
Le service d’aide médicale d’urgence (SAMU) fait appel aux forces armées aux Antilles pour réaliser ce type de mission. Elle sont menées vers Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) en Puma ou vers Cayenne (Guyane) en Casa. «Le 7 avril dans la nuit, nous avons projeté une équipe médicale avec la machine ECMO en Guyane pour récupérer un patient, que nous avons ramené le lendemain au CHU de La Meynard. Pendant le vol aller, l’équipage a convoyé un malade qui avait reçu des soins en Martinique. Au retour, afin d’optimiser le Casa, deux patients de plus ont été transportés au centre hospitalier de Fort-de-France», relate le commandant Adoux. Pour réaliser ses missions, l’ETOM possède trois avions de transport tactique Casa mais aussi, deux hélicoptères Puma et deux Fennec (dont un basé en Guadeloupe). Celui de Martinique a d’ailleurs été sollicité le 8 avril : «J’ai reçu un appel du SAMU. Il demandait, via la préfecture puis le centre opérationnel de l’EMIA, une assistance au profit d’un accidenté de la route. La victime conduisait un scooter sans casque ni protection. Elle a été renversée par une voiture ce qui a causé un traumatisme crânien et facial», précise le commandant en second de l’escadron. Il a décollé rapidement en direction du CHU pour récupérer l’équipe médicale du SAMU, à cinq minutes de vol à peine. Une fois le médecin et l’infirmier embarqués, le Fennec s’est dirigé vers le stade de Saint-Pierre où une ambulance attendait. Les évacuations sanitaires sont habituellement réalisées sur les stades. Ces derniers proposent des espaces dégagés utilisables de jour comme de nuit. De même, les stades de l’île ne posent aucune difficulté pour les approches. «Nous nous sommes posés à Saint-Pierre, poursuit le commandant Adoux. Le médecin a pris en charge le blessé et lui a administré un sédatif pour le calmer. L’équipe médicale l’a ensuite installé sur un matelas coquille afin de le transporter dans le Fennec.»
En Martinique, quel que soit l’endroit où se trouve la victime, l’ETOM est capable de rejoindre le centre hospitalier en moins d’un quart d’heure. En effet, dix minutes plus tard, l’aéronef s’est posé sur l’héliport des urgences de La Meynard. «Deux jours plus tard, le dimanche 10 avril, j’ai été sollicité dans la soirée pour transporter d’urgence un enfant empoisonné. La mission s’est également déroulée sur le stade de Saint-Pierre», ajoute le commandant en second. Ces quelques exemples illustrent la raison pour laquelle la participation de l’escadron de transport outremer «Antilles» aux missions de service public est reconnue et appréciée par les collectivités locales et la population.
Reportage : adjudant Jean-Laurent Nijean
Photos : adjudant Richard Nicolas-Nelson
Sources : Armée de l'Air et de l'Espace
Droits : Armée de l'Air et de l'Espace