1300 militaires. 32 hélicoptères. 15 unités de l’armée de Terre. 6 jours d’entraînement intensif interarmes et interalliés. Pour cette édition 2021, l’exercice d’aérocombat Baccarat a accueilli, pour la troisième fois, un détachement homologue espagnol. Terminé, parlez.
Après trois semaines d’entraînement dans le milieu aéromaritime avec l’exercice Cormoran 21, la 4e brigade d’aérocombat (4e BAC) a poursuivi son entraînement aux combats durcis dans la région du Larzac. Du 15 au 21 octobre, l’exercice interarmes et interalliés Baccarat 21 a permis à un millier de militaires de 15 unités d’entretenir leur savoir-faire en matière d’aérocombat. Cette capacité propre à l’armée de Terre, dont peu de nations disposent, continue de se transformer afin de répondre aux défis liés à l’évolution du contexte stratégique. L’exercice de niveau brigade a mobilisé 1300 soldats français, espagnols et américains sur l’objectif du combat de masse. Cette année, et pour la troisième fois, le détachement des Forces aéromobiles de l'armée de Terre espagnole (FAMET), homologue espagnol de l’aviation légère de l’armée de Terre (ALAT), a joint ses forces. 38 militaires dont 12 pilotes ont renforcé l’exercice, équipés de 2 Tigre HAD outillés de missiles Spike (les Tigre français étant armés de missiles Hellfire), 1 Cougar et un super Puma.
L’aérocombat permet au chef tactique de s’affranchir des contraintes liées au terrain et de conserver sa liberté d’action de manière à maintenir l’ascendant sur son adversaire. Cette capacité à agir vite et loin, de jour comme de nuit, notamment sur des espaces de grandes dimensions, permet de surprendre les forces adverses et de contraindre leurs intentions. L’arrivée d’hélicoptères de combat de nouvelle génération, inscrite dans la loi de programmation militaire 2019-2025, permet de mieux répondre aux exigences du combat de haute intensité. Leur supériorité permet de porter des coups sévères à l’ennemi tout en participant à la protection des forces déployées sur le terrain. Leur fulgurance et la brutalité de leurs feux peuvent dérouter l’adversaire et produire un effet psychologique de sidération perceptible jusque dans les champs immatériels face à un ennemi déterminé.
L’aérocombat va évoluer pour s’adapter au triptyque compétition-contestation-affrontement. L’emploi des hélicoptères de combat de l’armée de Terre diffèrera de ce qui se fait au Sahel, où sont mis en œuvre des savoir-faire liés à la lutte contre le terrorisme. L’aérocombat aura vocation à agir davantage dans la profondeur, c’est-à-dire au-delà de la ligne de front, face à un ennemi symétrique durci et dans un environnement multi-champs et multi-domaines beaucoup plus complexe et moins permissif. Cet environnement détiendra des stratégies de déni d’accès, de guerre des perceptions, de conflits périphériques. Un des objectifs sera de réduire les forces adverses et de modeler l’ennemi dans la profondeur de son dispositif avant qu’il n’atteigne cette ligne de contact. La capacité à appuyer directement les unités des forces terrestres sera néanmoins conservée. Tous ces nouveaux types de conflits nécessitent pour les aérocombattants un niveau de préparation opérationnelle varié et exigeant.
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