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Préparation opérationnelle interarmées

Mise à jour  : 21/03/2019 - Direction : Armée de l'Air et de l'Espace

«Se réunir est un début ; rester ensemble est un progrès ; travailler ensemble est la réussite.» La montée en puissance des entraînements interarmées, mais surtout leur succès sont parfaitement illustrés par cette formule de l’industriel Henry Ford. L’Armée de l’air contribue significativement à la préparation opérationnelle de la Marine nationale ou de l’armée de Terre. Drones Reaper, experts de l’appui aérien, avions de chasse ou de transport tactique. Les forces aériennes sont régulièrement engagées au profit du maintien des compétences et du savoir-faire tactique des autres armées, et vice-versa.

FANAL 2019  : l’Armée de l’air contribue à la remontée en puissance du GAN

Dernier exemple en date, la remontée en puissance du groupe aéronaval, à laquelle des équipages Caracal de l’escadron d’hélicoptères (EH) 1/67 «Pyrénées» et des commandos parachutistes de l’air nos 30 ont été étroitement associés. À bord du Charles de Gaulle, ils ont permis de requalifier la capacité de recherche et sauvetage au combat depuis le porte-avions. « Ce plot embarqué fut essentiel à la validation opérationnelle des équipages de la Marine nationale avant leur départ en mission opérationnelle », confie le général Philippe Landicheff, commandant la brigade aérienne des forces de sécurité et d’intervention. Autre composante de l’Armée de l’air engagée dans cette préparation, l’aviation de combat. Les Mirage 2000D et 2000-5 de la 3e escadre de chasse et du groupe de chasse 1/2 «Cigognes» ont mené des missions d’assaut à la mer le 6 mars dernier. Tout comme les équipages E-3F Awacs, ils ont « permis la réalisation d’activités d’entraînement de grande qualité et particulièrement riches d’enseignements », selon le contre-amiral Olivier Lebas, commandant de la Task Force 473.

Une expertise reconnue

Mais le soutien de l’Armée de l’air à la préparation opérationnelle des autres armées ne se résume pas à ce type de missions ponctuelles. Guidage laser pour largage de GBU 12 par les Atlantique 2, emploi des avions de transport tactique au profit de l’entraînement des troupes parachutistes, entraînement commun au combat aérien entre Rafale Marine et Mirage 2000C ou Alphajet. Tout au long de l’année, les unités sont sollicitées par les régiments et autres composantes de l’armée de Terre et de la Marine nationale. L’expertise de l’Armée de l’air est notamment reconnue et requise dans le domaine du CAS (Close Air Support – appui aérien rapproché). Preuve en est la formation dispensée par le centre de formation à l’appui aérien, implanté sur la base aérienne 133 de Nancy, aux Joint Terminal Attack Controllers de l’armée de Terre. Ces derniers optimisent également leur préparation au combat grâce à l’appui des aéronefs de l’Armée de l’air (Rafale, Alphajet, Reaper, etc.), mais aussi grâce à l’engagement à leurs côtés d’équipes TEAFAS, embarqués à bord d’hélicoptères Fennec des escadrons 3/67 «Parisis» et 5/67 «Alpilles», pour des entraînements conjoints aux différentes procédures d’appui feu. Par ailleurs, en termes de préparation opérationnelle interarmées, les équipages Reaper ne sont pas en reste. Depuis la base aérienne 709 de Cognac, ils apportent une véritable plus-value tactique à des manœuvres menées par les troupes de combat de l’armée de Terre. La première du genre a été expérimentée en septembre dernier, sur le camp de Mailly. «Grâce à ses images de très haute qualité, le drone de surveillance Reaper a permis l’identification et la destruction simulée de véhicules ennemis par les troupes entraînées », expliquait alors le capitaine Jérémy, du centre d’entraînement au combat – 1er bataillon de chasseurs. Et le lieutenant-colonel Pierre-Alain Ordas, chef de corps, ajoutait que « l’utilisation du Reaper a permis aux militaires de s’entraîner au plus près de la réalité des opérations extérieures actuelles telles que Barkhane, dans la bande sahélo-saharienne. »

Appui et projection

Également très courus, les avions de transport tactique et stratégique sont l’une des clés de voûte de la préparation opérationnelle interarmées. Indispensables à la construction et à la réalisation de la plupart des exercices, ces moyens permettent de projeter personnel et matériels des armées, en métropole comme à l’étranger. «Ils multiplient les possibilités d’entraînement des unités dans des environnements variés et au contact d’armées étrangères, précise le colonel Pascal, commandant en second la brigade aérienne d’appui et projection. Par ailleurs, les aéronefs tactiques sont nécessaires à la mise en œuvre de modes d’action spécifiques, en appui de la préparation opérationnelle des unités conventionnelles et spéciales des armées.» L’emploi de C160, C-130, A400M ou Casa permet ainsi à l’ensemble des forces entraînées de se rompre aux opérations aéroportées, des posés d’assaut aux infiltrations sous voile. Côté hélicoptères, les équipages prennent part à de nombreux exercices interarmées, d’envergure nationale, voire multinationale, ou organisés ponctuellement pour répondre au juste besoin des différentes unités. Aérocordage, missions de reconnaissance, ouverture d’itinéraire, préparation des interventions Search and Rescue, préparation aux opérations spéciales. Les capacités offertes par les moyens de l’Armée de l’air au profit des autres armées, de la gendarmerie nationale ou encore de la sécurité civile sont nombreuses. Cette coopération s’illustre également à travers le contre-terrorisme maritime. «Ces partenariats entre les armées permettent d’édifier une défense efficace, flexible et réactive, toujours plus concrète et proche des Français», poursuit le colonel Pascal. C’est ainsi que les hélicoptères Puma et Caracal de l’Armée de l’air préparent tout au long de l’année des modes d’actions interarmées visant à contrer des attaques terroristes sur le sol national. Des manœuvres de projection de commandos du groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) et d’interception de véhicules, aux assauts de bateaux en pleine mer, les exercices récurrents avec les autres armées et la gendarmerie nationale permettent de garantir une capacité d’action unique.

Des partenariats gagnant-gagnant

Autre bel exemple de préparation commune, l’exercice «Orage d’Acier». Les opérateurs du CPA 30 et du 2e régiment étranger parachutiste se retrouvent chaque année pour peaufiner ensemble leurs techniques, tactiques et procédures d’insertion, de désinsertion et d’appui (aérolargage, posé d’assaut, aérocordage, largage de colis, etc.), de combat en zone urbaine ou de tirs spécialisés. «L’engagement de ces capacités a permis une acculturation réciproque des opérateurs des deux armées et la validation de référentiels d’entraînement terre et air", note le général Philippe Landicheff. En 2019, une quarantaine d’exercices interarmées sont organisés alternativement par les trois armées. Un chiffre amené à progresser en fonction des besoins de chacun. Comme l’armée de Terre et la Marine nationale ont besoin des moyens «air» pour atteindre leurs objectifs, en entraînement comme en opérations, l’Armée de l’air est demandeuse de moyens «terre» et «mer» pour entraîner ses équipages ou ses commandos parachutistes et ainsi faire évoluer ses concepts d’emploi. Une coopération éprouvée quotidiennement sur les théâtres d’opérations.


Sources : Armée de l'Air et de l'Espace
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