Ses principales missions sont les évacuations médicales (Medevac). Basée à Villacoublay sur la base aérienne 107 «Sous-Lieutenant René Dorme», l’escadrille aérosanitaire 6.560 «Étampes» réalise des centaines de rapatriements chaque année, partout dans le monde. Rencontre avec l’adjudant Amalia, convoyeuse de l’air depuis six ans.
Engagée dans l’Armée de l’Air en 2004, l’adjudant Amalia rejoint le service de santé en tant que MITHA (militaire infirmier et technicien des hôpitaux des armées). Elle entame la formation d’infirmière convoyeuse de l’Armée de l’Air (ICvAA) en 2010 et est affectée à l’escadrille le 3 janvier de l’année suivante. Instructeur depuis trois ans et examinateur depuis peu, elle n’a pas oublié ses premières missions. «En 2012, des gendarmes ont été blessés par des orpailleurs en Guyane. J’étais d’alerte. Deux heures après mon arrivée à l’escadrille, j’embarquais à bord de l’Airbus qui partait pour Cayenne.»
Les ICvAA connaissent bien ce travail d’alerte ou de planification à court terme. «C’est vrai que notre rythme de vie et notre emploi du temps sont particuliers, mais l’escadrille aérosanitaire «Étampes» est unique.» Il y a toujours un infirmier convoyeur d’astreinte, qui gère les opérations, une astreinte de l’état-major opérationnel santé (EMO santé) et trois astreintes qui se relaient pendant le week-end.
«Je suis arrivée de nuit et on m’a dit que j’avais deux blessés par balle à rapatrier. Le lendemain, j’ai préparé mon matériel, ma cabine, la civière et je les ai ramenés. Tout s’est bien passé. C’était ma première mission post-formation et je me suis rendu compte de l’importance des connaissances et des compétences acquises pendant mon instruction.»
En 2015, 170 évacuations médicales ont permis de rapatrier près de 720 patients militaires. Il arrive, en effet, que les patients soient nombreux à bord. «Au début de l’opération Serval en 2013, l’Airbus Delta Charlie effectuait sa première sortie avec sa nouvelle version Medevac. Ce jour-là, nous avons notamment ramené 36 patients assis, cinq couchés. Cette mission m’a marquée car il y avait beaucoup de patients, la régulation était particulière. C’était très intéressant d’apprendre à gérer ce genre de situation.»
C’est aujourd’hui à son tour d’apprendre le métier à des élèves infirmiers convoyeurs de l’air. Après trois ans en tant qu’instructeur, l’adjudant Amalia est passée examinateur et elle maîtrise
parfaitement la transmission du savoir et de la pratique. «J’aime instruire et parler de mon métier. J’ai envie que mes élèves soient capables de gérer seuls leurs missions, tant au niveau médical qu'administratif.»
«Il est demandé aux élèves voulant intégrer l’escadrille d’avoir déjà participé à une opex, au minimum deux ans d’ancienneté dans les forces ou en HIA (hôpital d’instruction des armées) et un niveau d’anglais suffisant pour assurer des missions internationales. L’élève doit également savoir dans quoi il s’engage et être disponible pendant au moins six ans pour acquérir de l’ancienneté au sein de l’escadrille.»
Les convoyeurs de l’air sont évalués tous les ans sur leurs capacités cabine (évacuation des passagers, procédures de secours) et de sauvetage, avec notamment un vol de contrôle et un stage hospitalier. Les missions et les personnalités transportées exigent une excellence sans faille.
Sources : Armée de l'Air et de l'Espace
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