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Aérocombat : 3 questions au général Vallette d’Osia

Mise à jour  : 15/09/2017

Depuis quelques jours, 1 500 soldats issus de 22 unités manœuvrent en Champagne-Ardenne pour l’exercice interarmes et interalliés d’aérocombat « BACCARAT », organisé par la 4e brigade d’aérocombat. Pour le premier exercice d’envergure de la jeune brigade créée l’an dernier, son commandant, le général Bertrand Vallette d’Osia, nous en explique les objectifs. 

1 - Quels sont les principaux objectifs de l’exercice BACCARAT ?

BACCARAT représente la synthèse d’une année de préparation opérationnelle à l’aérocombat. Cet exercice a un triple objectif. Le premier concerne directement l’état-major de la brigade. Créé à l’été 2016, celui-ci vient en effet d’achever sa montée en puissance et d’obtenir sa certification opérationnelle. BACCARAT permet ainsi de poursuivre cette dynamique et de consolider les acquis en s’entraînant prioritairement avec les états-majors tactiques des 3 régiments d’hélicoptères de combat (1er RHC, 3e RHC et 5e RHC) et avec celui du 16e bataillon de chasseurs, au cours d’une manœuvre rassemblant près de 1500 soldats, déployant près de trente hélicoptères français et espagnols et une quarantaine de blindés.

Le deuxième objectif consiste à offrir à de nombreuses unités interarmes l’occasion de mettre en œuvre de façon concrète l’aérocombat dans le cadre d’un scénario dense et réaliste. Ces unités pourront s’entraîner à combiner la manœuvre aéromobile et la manœuvre terrestre en profitant de l’allonge et des changements de rythmes qu’offre l’hélicoptère, pour un combat porté à 200 km ou en appui d’actions au contact dans les 200 derniers mètres.

Le troisième objectif vise à parfaire des savoir-faire tactiques et techniques très nombreux et très différenciés, au cours d’une manœuvre visant à détruire un bataillon ennemi et à conquérir une zone avant d’assurer une évacuation de ressortissants. Par exemple, pour l’état-major et la compagnie de transmissions, il s’agira de réaliser une bascule de poste de commandement, pour les commandos de l’aérocordage et pour les pilotes d’avitailler en « hot refueling1 » à partir d’un plot avancé. Prendre en compte un personnel contaminé ou mettre en œuvre un centre de regroupement et d’évacuation de ressortissants nécessite en effet un entraînement fort utile ! 

2 - Quelle plus-value apporte la manœuvre aéroterrestre conduite par un groupement tactique interarmes (GTIA) à dominante aéro ?

Lorsque nous parlons de combat aéroterrestre, nous combinons des modes d’action communs à toutes les troupes engagées au contact. L’hélicoptère, par son vol de combat à proximité du sol et des obstacles, dispose d’atouts précieux : la vitesse et la furtivité. Son armement puissant, ses capacités d’observation ou d’emport permettent au chef d’emporter la décision grâce à la fulgurance de son action.

C’est pour utiliser au mieux ce facteur de supériorité opérationnelle que sont constitués des GTIA-A, à dominante aéro, qui disposent de la masse de manœuvre en hélicoptères et d’un renforcement en troupes entraînées à l’aérocombat, à l’image de celles qui participent à BACCARAT.

A d’autres moments, la manœuvre est menée par le groupement tactique au sol, parce que la mission ou le terrain le commande, et un renforcement en hélicoptères concourt à la réalisation de l’effet majeur que recherche le chef de ce GTIA.

3 - Dans quelle chronologie s’inscrit cet exercice (prépaops, prise d’alerte) ?

Cet exercice constitue un test réel pour l’état-major et les différents acteurs qui manœuvreront ensemble jusqu’au stade de la coordination des tirs. C’est le premier exercice de cette envergure pour la toute jeune 4e brigade d’aérocombat, après sa certification et avant d’être amenée à participer, comme les autres brigades interarmes, à une projection en opérations extérieures de son état-major. 

C’est aussi l’occasion pour son général de contrôler que les gammes du combat de haute intensité sont connues, avant de poursuivre la préparation des engagements auxquels nous pourrions devoir faire face dans le futur.

C’est enfin une étape dans l’optimisation au sein de notre état-major de notre groupe d’adaptation à l’aérocombat (GAAC) composé de spécialistes interarmes assurant un lien constant avec l’ensemble des forces terrestres. Ainsi, nous pouvons réussir le développement d’un aérocombat maîtrisé par des troupes spécifiquement désignées par le commandant des forces terrestres.

L’info en + - Baccarat 2017 :

Pour cet exercice, certaines phases se concluront par des tirs d’hélicoptères, de blindés, d’artillerie ou d’infanterie. Quatre groupements tactiques interarmes (GTIA) seront formés et disposeront de renforcements en commandos (groupement de commandos parachutistes ou de montagne - GCP ou GCM), artillerie sol-sol (1er RA) ou sol-air (54e RA), génie (31e RG), NBC (2e RD-NRBC), cyno (132e BCAT), renseignement (61e RA), logistique (circulation, équipes médicales, équipes du service des essences, etc.).

Les 3 régiments d’hélicoptères de combat constitueront l’ossature des GTIA-A (dominante aéro), et la 4e brigade d’aérocombat contrôlera l’aptitude à la manœuvre aérocombat du 16e BC, avant sa prise d’alerte pour un an en tant que quatrième GTIA rattaché.

1  Hot refueling : ravitaillement sous pression sans couper les moteurs (comparable à un ravitaillement de formule 1). Retour


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